vendredi 25 juillet 2025

Interview de Christian Greco, directeur du Musée Egyptien de Turin



Interview de Christian Greco,

directeur du Musée Egyptien de Turin 

 

Christian Greco, directeur du Musée Egyptien de Turin (Museo Egizio di Torino)


Nous sommes heureux de partager l'interview accordée à Egypte-actualités, par Christian Greco, directeur du Musée Egyptien de Turin (Museo Egizio), qui expose la plus grande collection d'antiquités égyptiennes hors d'Egypte.

Il est, depuis 2014, à la tête de cette prestigieuse institution qui a fêté ses 200 ans en novembre 2024.

Comme en témoigne son impressionnant CV, les "Sept Hathors" lui ont tracé une destinée particulièrement favorable… A croire qu'en son "demi-siècle", il a doublement occupé ses années… Après une maîtrise en littérature classique à l'Université de Pavie, une maîtrise en égyptologie à l'Université de Leyden, il a obtenu un doctorat à l'Université de Pise. Il a également été conservateur de la section égyptienne du Rijksmuseum van Oudheden de Leyden et membre de l'enquête épigraphique de l'Institut Oriental de l'Université de Chicago à Louqsor ... Depuis 2011, il est codirecteur de la mission conjointe néerlando-italienne à Saqqara. Il est également conseiller du Ministère des Antiquités et du Tourisme pour le GEM (Grand Egyptian Museum - Gizeh), tout comme il a dirigé le consortium composé du Museo Egizio, du Louvre, du British Museum, du Neues Museum et du Rijksmuseum de Leyden, pour le projet (financé par l'Union Européenne) : "Transformer le musée égyptien du Caire" (Tahrir).

Conférencier international (il pratique plusieurs langues), il est également professeur d’égyptologie et de muséologie en Italie et aux Émirats et a signé plus de 90 publications scientifiques ! 

Ses multiples compétences, ses riches expériences, la diversité de ses responsabilités ne sont là que trop brièvement "esquissées" … Mais la charge de travail qu'elles révèlent ne peut que nous amener à le remercier le plus chaleureusement possible du temps qu'il nous a consacré …

 

Entrée du Musée égyptien de Turin (Museo Egizio di Torino) - Via Accademia delle Scienze 6 



Marie Grillot - Egypte-actualités : Pour ses 200 ans, votre musée a fait "peau neuve"… "Un musée qui se repense ne fait que rendre hommage à sa nature et à sa fonction" rappelait l'éminent professeur Sergio Donadoni… Une "devise" que vous avez su appliquer avec autant de talent que de passion… Est-ce un défi que de donner un cadre contemporain à des artefacts qui sont, pour certains, millénaires ? Est-ce délicat, voire même difficile, de faire revivre le passé dans les "valeurs" du présent et mieux encore de l'adapter au futur?

 

Christian Greco - Museo Egizio : Je pense que, savoir comment aujourd'hui, concevoir et envisager un musée archéologique pour l'intégrer dans la société contemporaine, est une question majeure. Les propos de Sergio Donadoni s'attachent au fait que le musée original est non seulement un lieu en lui-même mais aussi un centre de recherches et que faire des recherches implique de repenser constamment ses acquis et ses conclusions, de revoir constamment la façon d'exposer les objets, d'actualiser constamment sa manière de communiquer sur les collections qu'il a l'honneur de détenir … En disant ceci, je reviens à l'origine du mot "museum" : nous continuons effectivement à employer ce mot grec qui a été développé à Athènes vers le Ve - IVe av. J.-C., c'est-à-dire un endroit dédié aux muses et à la recherche, un concept dont s'est ensuite inspiré Ptolémée Soter I…

Nous ne pouvons "connaître" le passé, l'appréhender, qu'à travers le prisme du présent. Il existe une grande littérature historique de la fin du XIXe siècle se questionnant sur l'existence ou non du passé …  C'est une exagération, voire même une provocation bien sûr, mais nous devons acter le fait que le passé existe seulement par notre vision du présent… 

Détail du cercueil de Nebetemkhis - bois, stuc, pigments - Première Période intermédiaire - VIIe - XIe dynastie
provenant des fouilles d'Ernesto Schiaparelli à Assiout en 1911-1913 - Musée égyptien de Turin - Suppl. 14378

Ainsi, l'Egypte ancienne exposée dans les musées "reflète" l'ancienne Egypte mais je dois dire qu'elle ne le fait que partiellement car premièrement les sources dont nous disposons sont incomplètes, statistiquement, et peut-être non représentatives de ce qu'était vraiment le passé. Le problème est que nos efforts de recherches, menés sur les fouilles archéologiques, ont concerné surtout l'archéologie funéraire… Si nous fouillons une nécropole et j'aime à rappeler ce que disait le professeur Edda Bresciani "en allant dans un cimetière vous trouverez des personnes qui ont vécu, mais pas des personnes vivantes" aussi ce constat reflète l'idée que l'Egypte était totalement obsédée par la vie après la mort, par la religion… Effectivement, en fouillant des temples et des tombes vous n'y trouvez que certains types d'artefacts … 

Sphinx se faisant face, avec en une belle perspective le dromos et le pylône d'un temple - grès - XIX - XXe dynastie
provenant du Temple de Mout à Karnak
Musée égyptien de Turin - C. 1408 - C. 1409 (par acquisition de la Collection Drovetti en 1824)


Dans nos recherches, nous devons essayer d'avoir un autre regard, d'autres clés d'interprétations, mettre de côtés nos anciens acquis et connaissances, faire des comparaisons et avoir ainsi une autre approche… Parce que pour le musée, nous ne pouvons pas, nous ne devons pas rester une institution statique, parce que nous sommes au service de nos collections, au service de la société avec laquelle nous sommes connectés...

Faire des recherches signifie aussi changer, avancer… Lorsque l'on compare les principaux courants de recherches, entre la littérature égyptologique d'il y a 50 ans par exemple, et celle de maintenant, on constate beaucoup de différences, comme l'aspect socio-économique notamment qui n'était pas pris en compte. Le travail que mène Federico Poole - l'un de nos conservateurs qui nous accompagne aujourd'hui - sur les différents ateliers ou sur les productions était, effectivement, auparavant, pas ou peu considéré…

Nous appartenons désormais à une génération qui a intégré le fait qu'étudier un cercueil ne se résume pas seulement en une lecture des différents chapitres du Livre des Morts ; maintenant nous étudions les matériaux dans lequel il est réalisé, sa production, les différentes mains d'artisans qui y ont travaillé … et cela évoluera encore… alors pourquoi notre musée ne devrait-il pas évoluer lui-aussi ?

Cercueil interne de Tabakenkhonsou, chanteuse d'Amon - bois peint - Troisième Période intermédiaire - XXIe dynastie (1076 - 944 av. J.-C.)
Musée égyptien de Turin - Cat. 2226


 

MG-EA : La "Galerie des Rois" ("Galleria dei Re") dans laquelle sont majoritairement exposées les "grosses pièces" de la Collection Drovetti a été totalement "relookée", modernisée : comment la statuaire de pierre s'intègre-t-elle dans ce nouvel environnement "un peu métallique" ?

 

CG-ME : Federico Poole a fait partie de la façon dont a été totalement repensée cette nouvelle présentation de la galerie et je dois dire que cela été un long processus… Au début nous avions contacté un architecte et lorsque nous avons vu son projet nous avons pensé en premier lieu "oh non ce n'est pas le retour que nous attendions"… Il nous fallait une unité : effectivement chaque  statue a sa propre valeur mais cette valeur doit aussi s'intégrer dans la collection … Nous avons lancé un concours international avec cinq grands bureaux d'architectes et c'est le OMA (Office for Metropolitan Architecture) qui l'a remporté. Il a effectivement réuni le fait de conserver à chaque statue son unité, sa matière, sa personnalité, en l'exposant de la meilleure façon qui soit, dans la douceur de ce métal qui n'entrait pas en compétition avec la pierre… Si nous avions choisi du marbre, par exemple, il y aurait eu "compétition" entre la granodiorite et le marbre… Ce nouvel arrière-plan sur les murs fait qu'ils sont en union avec les statues.

Vue partielle de la Galerie des Rois ("Galleria dei Re")
avec en premier plan la statue de Ramsès II - granodiorite - XIXe dynastie
découverte dans le temple d'Amon à Karnak en 1818 par Jean-Jacques Rifaud pour le compte de Bernardino Drovetti
Musée égyptien de Turin - Cat. 1380 (par acquisition de la Collection Drovetti en 1824)


D'autre part, en ce qui concerne la luminosité dans la Galerie, on note une intéressante différence d'intensité ou de nuance entre le matin et le soir, le métal absorbe en partie la lumière qui arrive par les grandes fenêtres. 

Nous devons rendre hommage à Federico qui a beaucoup insisté en cela - et il a eu totalement raison de le faire - sur le fait de baisser les statues de 25 cm. Nous avons essayé sur une première, puis sur d'autres et nous ne pouvons que constater que nous les voyons beaucoup mieux ainsi. 

Si nous prenons, par exemple, la dyade Toutankhamon/Horemheb - Amon nous lisons vraiment dorénavant, sur les traits du pharaon, la fin de la période amarnienne. Nous voyons immédiatement que c'est une statue initiée par Toutankhamon qui a été usurpée. Cela est aussi désormais bien visible à l'observation des inscriptions qui ont été regravées… Cette représentation avec Amon est importante pour cette période historique qui clôt l'hérésie d'Amarna par un retour à la religion traditionnelle : il faut s'attarder sur la main du roi posée dans le dos de la divinité…

Dyade d'Amon et Toutankhamon ou Horemheb - calcaire - XVIIIe dynastie
découverte en 1818 au Temple de Mout à Karnak par Jean-Jacques Rifaud pour le compte de Bernardino Drovetti
Musée égyptien de Turin - C. 768 (par acquisition de la Collection Drovetti en 1824)


Et pour les Sekhmet c'est incroyablement pareil ! Jean Yoyotte les évoquait comme étant une "Litanie de pierre"… Lorsqu'elles étaient côte à côte, elles semblaient identiques … et maintenant il est évident qu'elles sont toutes différentes… Vous distinguez la granodiorite, le granite, les veines roses et rouges de la pierre ressortent ainsi que les différentes nuances de noir … Toutes semblables MAIS toutes différentes ! Et cela se vérifie sur les Sekhmet debout tout comme sur les Sekhmet assises ! Leur taille, le fait qu'elles soient entièrement polies ou plus "rugueuses", le traitement de leur crinière… on peut passer des heures à les comparer et l'on note aussi les oblitérations atonistes sur les cartouches ! Tous ces détails qui n'étaient pas visibles auparavant le sont devenus et … je dois vous avouer qu'avant, lorsque je faisais une visite de la Galerie des Rois, c'était plus rapide … alors que maintenant deux heures ne me suffisent plus : où que mon regard se porte je découvre quelque chose !

Statues de la déesse Sekhmet représentée debout - granodiorite - XVIIIe dynastie
provenant du temple de Ptah à Karnak
Musée égyptien de Turin - C 264 - C265 - C 259 - C 258 (par acquisition de la Collection Drovetti en 1824)

Nous avons aussi "détaché" plusieurs statues des murs : les deux Ptah, Ramsès II, Thoutmosis III, Amenhotep II, on peut ainsi mieux les voir et tourner autour, nous désirions cela très fortement… D'autre part, nous n'avons pas adopté une chronologie "ferme"… Amenhotep II agenouillé offre les vases de vin face à son prédécesseur, son père, et aux autres rois, même ceux qui lui sont antérieurs… Et pour la grande statue de Séthy II, je pense que le fait qu'elle soit mieux en lumière la rend plus impressionnante, plus majestueuse…

Nous n'avons pas recréé "L'Egypte", mais nous avons utilisé des matériaux contemporains pour exposer des pièces de l'Egypte antique dans un musée moderne qui offre un regard moderne sur le passé.

Statue porte-enseigne de Séthy II - grès - Nouvel Empire - XIXe dynastie
découverte, en 1818, par Jean-Jacques Rifaud (pour le compte de Bernardino Drovetti)
devant sa chapelle reposoir de la barque sacrée du temple d'Amon à Karnak
Musée Egyptien de Turin - C 1383 (par acquisition de la Collection Drovetti en 1824)
 

MG-EA : Les fouilles d'Ernesto Schiaparelli, l'un de vos éminents prédécesseurs, ont notamment mis au jour la tombe d'un couple aisé d'artisans de Deir el-Medineh, Kha et Mérit (TT 8), entourés d'un magnifique trousseau funéraire qui se trouve être l'un des trésors de votre musée… alors que la tombe, malheureusement pillée, de l'une des plus grandes reines du Nouvel Empire, Nefertari (QV 66) n'a, elle, livré que très peu d'artefacts… La mise en valeur de ces quelques vestiges a-t-elle été repensée pour leur donner toute leur importance ?

 

CG-ME : C'est une intéressante question que cette comparaison entre la tombe de Kha et Mérit (découverte le 15-2-1906) et celle de Nefertari (découverte le 10-2-1904). Effectivement, d'un côté, nous avons 467 artefacts, d'une diversité incroyable, provenant d'une tombe non royale intacte et, de l'autre, que peu de chose du trésor funéraire de la grande épouse royale de Ramsès II. La tombe a été pillée, perturbée,… Dans la nouvelle présentation des artefacts ou vestiges qui en proviennent, nous avons raconté deux histoires : celle de la découverte et celle de la beauté de la tombe. Nous insistons beaucoup sur la valeur picturale des peintures murales. Nous avons installé une reconstitution de "génie" en 3 D, initiée par Schiaparelli et réalisée entre 1904 et 1910 : c'est une "maquette" faite, à l'époque d'après des photos en noir et blanc il faut le préciser ! Il y a des escaliers pour la surplomber ce qui permet aux enfants d'avoir l'impression d'entrer dans la tombe…

Salle consacrée à la tombe de la reine Nefertari (QV/VdR 66) - Nouvel Empire - XIXe dynastie
 découverte le 10 février 1904 par la Mission Archéologique du Musée de Turin dirigée par Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini
Couvercle fragmentaire du sarcophage - granite rose - Musée Egyptien de Turin - Suppl. 5153
Maquette "moderne" de la tombe - bois et pigments - Provv. 3749 - En arrière plan, projection en 3 D de la tombe


Pour disposer ce qui y a été trouvé, nous avons choisi de conjuguer une présentation traditionnelle et une présentation contemporaine. Nous avons, en parallèle de la maquette, une projection "moderne" en 3 D qui donne un rendu digital. C'est très intéressant, surtout en ce moment, car cela en fait "le seul endroit où nous pouvons actuellement entrer dans cette tombe" qui est malheureusement aujourd'hui fermée au public. Cette fermeture est due en partie à la technique qui a été employée pour son décor, qui est appliqué sur deux couches de plâtre entre lesquelles le sel, provenant de l'intense humidité, notamment celle dégagée par les visiteurs s'est introduit et c'est un désastre…

D'un côté donc, le décor de la tombe et de l'autre, son histoire avec Schiaparelli. Et dans cette histoire, quatre anciennes vitrines que nous pensions avoir été conçues et acquises par lui mais qui en fait l'avaient été par son prédécesseur Ariodante Fabretti. Schiaparelli les avait "copiées" lorsqu'il dirigeait le Musée de Florence, et ensuite, lorsqu'il est arrivé à Turin, il en a recommandé d'autres… C'est la seule section où nous avons conservé des anciennes vitrines : elles ont été restaurées et, même si elles sont insuffisantes au regard de nos exigences actuelles, elles font, dans ce contexte particulier, perdurer le souvenir du vieux musée. 

Le sarcophage est malheureusement fragmentaire et presque tout a été pillé … Mais je pense que nous avons réussi à mettre le mieux possible en valeur tout ce que nous avons… Paolo Marini a réalisé des dessins de certains artefacts qui sont présentés près d'eux, comme le pilier-Djed par exemple, les couvercles des coffres à oushebtis, ou encore les très émouvantes sandales. Ce type de présentation, empreint d'une nostalgie conservée du passé et enrichi par ces ajouts actuels, donne vraiment une belle image…

Amulette en forme de pilier-djed - bois recouvert de feuille d'or cloisonné avec incrustation de pâte de verre - Nouvel Empire - XIXe dynastie
provenant de la tombe de Nefertari - QV/VdR 66 - découverte le 10 février 1904
par la Mission Archéologique du Musée de Turin dirigée par Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini
Musée Egyptien de Turin - S. 5163
à droite, dessins réalisés par Paolo Marini, conservateur au Museo Egizio

Nous avons décidé de ne pas exposer les genoux retrouvés dans la tombe pour la raison que nous ne sommes pas assurés qu'ils soient ceux de la reine… En effet, une datation au carbone 14 réalisée dans le cadre des dernières recherches menées en 2016, a démontré qu'ils appartenaient bien à la même personne, une femme d'environ 40 ans momifiée au Nouvel Empire, MAIS la datation ne semble pas correspondre (deux cents ans avant...).

Sandales - fibre végétale - Nouvel Empire - XIXe dynastie
provenant de la tombe de Nefertari - QV/VdR 66 - découverte le 10 février 1904
 par la Mission Archéologique du Musée de Turin dirigée par Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini
Musée Egyptien de Turin - Suppl. 5160/01

 


MG-EA : Le parcours de la visite est tout à la fois chronologique et thématique : ces différentes présentations sont le fruit d'un intense travail de réflexion, de concertation, conjuguant muséologie et muséographie ? Et TOUT doit se coordonner pour donner au public une approche aussi didactique qu'esthétique afin de mieux faire comprendre cette extraordinaire civilisation ?

 

CG-ME : Notre très grande collection s'est constituée majoritairement par l'acquisition de la Collection Drovetti en 1824 et par les importantes et fructueuses fouilles de Schiaparelli au début du XXe siècle. Elle nous permet donc d'avoir tout à la fois un parcours chronologique et un parcours thématique. Il y a quelques lacunes bien sûr, peu d'artefacts datés des I et IIe dynasties, mais à part cela, il y a une continuité que d'autres musées ne peuvent parfois pas se permettre. 

Palettes à fard de forme zoomorphe ou géométrique - grauwacke

Périodes prédynastique - protodynastique (3900 - 3000 av. J. -C.) - Musée Egyptien de Turin


La chronologie est très utile, elle est bien comprise du public. Parmi les salles thématiques, nous avons notamment celle consacrée à l'écriture.
Notre musée propose "3 km" d'exposition pour lesquelles il faut prévoir 3 h si l'on débute au prédynastique pour terminer aux périodes tardives…
Relief avec partie du visage d'un souverain ou d'un dieu portant la couronne atef - grès - époque hellénistique
provenant de fouilles menées en 1910 à Gebelein par la Mission archéologique italienne du Musée de Turin dirigée par Ernesto Schiaparelli
Musée Egyptien de Turin - Suppl. 12073


MG-EA : Dans cet "univers" le plus souvent "minéral" d'artefacts divers vous avez eu l'idée de génie d'installer des jardins sur le toit, ceci en prenant pour modèle celui du Moyen Empire, découvert à Dra Abou el-Naga... Et vous avez aussi aménagé cette verdoyante cour intérieure à la végétation nilotique … Des touches de vert dans cette antiquité où cette couleur était on ne peut plus symbolique : un message parfait qui s'imposait ?

 

CG-ME : La reconstitution de deux jardins funéraires sur la terrasse, met en lumière l'interaction entre la vie, la mort et la renaissance dans l'Égypte antique, thèmes qui sont présentés dans les salles qui les précèdent "In search of life".

Conçus sur les modèles de ceux représentés dans les tombes ou sur celui retrouvé à Dra Abou el-Naga

deux jardins funéraires de l'Egypte antique prennent place sur la terrasse du Musée Egyptien de Turin : l'un floral, l'autre potager


De nombreuses tombes de nobles contiennent des représentations de ce type de jardins qui s'inscrivent souvent dans des scènes plus vastes où sont représentés des rituels funéraires. 

Nous avons reproduit un jardin floral et un potager avec les "espèces" qui étaient cultivées alors. Ils reprennent le plan typique de celui de Dra Abou el-Naga, avec des parcelles carrées, individuelles, permettant une irrigation optimale des plantes … 

Ces jardins, tout en mettant en valeur l'aisance du propriétaire de la tombe, fournissaient des fleurs et des plantes pour les offrandes et étaient des lieux où le cycle naturel de la nature était célébré au profit des défunts. Ils étaient un hymne à la vie et à la renaissance...

Conçus sur les modèles de ceux représentés dans les tombes, ou sur celui retrouvé à Dra Abou el-Naga
deux jardins funéraires de l'Egypte antique prennent place sur la terrasse du Musée Egyptien de Turin : l'un floral, l'autre potager



Le 19 juin dernier, Evelina Christillin, présidente de la Fondation du Musée Egyptien de Turin, a annoncé la reconduction du mandat de Christian Greco à son poste de directeur … Nul doute que cette nouvelle mission, fédérant ses collaborateurs et ses équipes, sera nourrie de grands, beaux et originaux projets … 

Nous les suivrons avec un inconditionnel intérêt !



Sincères remerciements à :

Federico Poole conservateur au Museo Egizio et directeur de la revue du musée,

Daniela Polato, assistante du directeur,

et Daniel Lefebvre 

pour l'aide apportée à l'organisation de cette interview réalisée, en anglais, à Turin, le 11 juillet 2025

 


 

Statue cultuelle d'Amenhotep Ier - calcaire - Nouvel Empire (XIXe dynastie)
provenant de Deir el-Medineh
Musée Egyptien de Turin - Cat.1372 (par acquisition de la Collection Drovetti)



Cercueil interne de Mérit - bois, métal, résine, feuille d'or - Nouvel Empire - XVIIIe dynastie
 provenant de la Tombe de Kha et Mérit - TT 8 - Deir el-Medineh
découverte le 15 février 1906 par la Mission archéologique italienne dirigée par Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini
Musée Egyptien de Turin - Suppl. 8470



Statue d'une divinité féminine Hathor ou Isis dite "Isis de Coptos" - granodiorite - XVIIIe dynastie
 Musée égyptien de Turin - Cat. 694 (par acquisition de la Collection de Vitaliano Donati)





Site du Museo Egizio

https://museoegizio.it/scopri/collezione/

avec non seulement la collection en ligne mais aussi, en consultation gratuite la revue et les études du musée :

https://rivista.museoegizio.it

https://shop.museoegizio.it/studi-del-museo-egizio.html

et l'ouvrage consacré au 200e anniversaire :

Christian Greco, Memory is our future. 200 years of the Museo egizio, 368 p., Éditeur Franco Cosimo Panini, novembre 2024

https://www.calameo.com/franco-cosimo-panini-editore/read/006563212a25822bd438b


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