Amulette "nœud-Tit" ou "nœud d'Isis"
en cornaline
| Amulette "nœud-Tit" ou "nœud d'Isis" cornaline British Museum - numéro d'inventaire EA20624 (par acquisition en 1839, auprès de Giovanni Anastasi) - photo © The Trustees of the British Museum |
Cette amulette en cornaline porte, en inscription hiéroglyphique incisée, le chapitre 156 du Livre des Morts. Elle a un anneau de suspension percé en son sommet.
En bon état, elle est haute de 4,60 cm, large de 2,02 cm et épaisse de 0,50 cm.
Elle a été acquise par le British Museum, en 1839, auprès de Giovanni Anastasi et est enregistrée dans ses collections sous le numéro d'inventaire EA20624.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Dans "Les pierres précieuses de l'Egypte pharaonique, l'exemple des bijoux du Serapeum de Memphis", Christiane Ziegler présente ainsi les amulettes "Tyt" ("nœud d'Isis") dont l'existence est attestée dès l'Ancien Empire : "De pierre rouge, elles portent souvent un texte gravé, en rapport avec le sang de la déesse Isis. Elles sont en relation avec le mythe d'Osiris, assassiné, puis dépecé par son frère Seth, et dont les membres rassemblés par son épouse Isis vont être ensuite réanimés grâce à son pouvoir magique".
Quant à Jean-Pierre Corteggiani, il réussit, dans "L'Egypte ancienne et ses dieux", à donner du nœud d'Isis cette image assez évocatrice : "Il a la forme d'une croix ansée dont les deux branches latérales seraient des boucles aplaties retombant de part et d'autre de la branche verticale". Il rappelle également que, dans le Livre des Morts, la 'Formule pour le nœud-tit' recommande de l'enfiler sur un fil en fibre de sycomore, puis de le placer au cou de la momie le jour de l'enterrement : ainsi paré, le défunt est assuré, par la vertu des paroles à prononcer, que 'le pouvoir magique d'Isis sera la protection de son corps'".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA20624
Tête de statue royale en grauwacke
Cette tête royale porte un némès avec un uraeus, dont le capuchon était une pièce séparée, probablement en or ou autre métal, aujourd'hui disparue. Hormis la perte du nez, qui a été encore endommagé par au moins une tentative de réparation, le visage est extrêmement bien conservé. Ce visage ressemble à un masque. Le roi est peut-être Ahmosis II, plus probablement Nectanébo Ier.
Haute de 39 cm, large de 30 cm et profonde de 31 cm, elle est datée de XXXe dynastie.
Anciennement dans les collections de Michel Ferdinand d’Albert d’Ailly, duc de Chaulnes, puis de Charles Townley, elle a été acquise par le British Museum en 1814 auprès de Peregrine Edward Towneley. Elle a été enregistrée sous le numéro d'inventaire EA97.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Présente à l'exposition "Le crépuscule des pharaons - chefs-d'oeuvre des dernières dynasties égyptiennes" (Musée Jacquemart-André-Paris, du 23 mars au 23 juillet 2012), Olivier Perdu en a écrit une notice aussi brillante que détaillée dont voici quelques extraits : "Au premier coup d'œil, l'ensemble rappelle les réalisations de XXVIe dynastie, sa matière et son poli extrême accentuant la parenté avec cette période. Même des détails tels que le tracé des sourcils ou le contour des yeux se rapprochent de ce que nous observons sur certaines têtes royales saïtes… Pourtant, une analyse plus poussée de l'oeuvre nous oblige à écarter une date aussi reculée. On retrouve certes le style saïte mais poussé à un degré de sophistication qu'on ne lui connaît pas à la XXVIe dynastie… Le traitement n'a pas la vigueur de cette époque, tourné qu'il est vers une recherche exclusivement esthétique, ou l'idéalisation est poussée au paroxysme du raffinement. Le résultat est certes séduisant mais il manque de caractère…"
En conclusion écrit-il : "Datable de XXXe dynastie, mais marquée par l'influence saïte, cette œuvre devient ainsi l'illustration même du néo-archaïsme en vogue sous les derniers souverains indigènes. Comme de multiples statues privées contemporaines qui prennent pour modèle les œuvres de la XXVIe dynastie, elle participe à ce vaste mouvement de restauration nationale qui entend faire revivre les fastes d'une période où l'Egypte n'avait pas encore perdu son indépendance devant les armées perses".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA97?selectedImageId=1096940001
Paire de bracelets en or
en forme de serpent
Ces bracelets spiralés, en or, sont en forme de serpent à queue ondulante. On note des hachures croisées sur la tête et l'extrémité de la queue. Les traits de la tête sont incisés.
D'un diamètre de 68 mm, ils ont un poids unitaire de 38,30 grammes.
Ils sont datés de la période romaine impériale, vers le Ier siècle - IIe siècle (la période impériale romaine est située de la fin de la République romaine en 31 av. J.-C. jusqu'à la chute de Rome en 410 apr. J.-C.) et proviennent probablement d'Alexandrie.
Ils ont été donnés, en 1916, par Mme Burns (sœur de J. Pierpont Morgan) au British Museum et ont été enregistrés sous les numéros d'inventaire 1916,0704.5 et 1916,0704.6..
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Le Musée Royal de Mariemont, qui possède, dans ses collections un bracelet de ce type (B.376), donne ces informations fort intéressantes : "Les bracelets serpentiformes constitués d’une simple tige enroulée terminée par une tête de serpent d’un côté et par la queue de celui-ci de l'autre sont attestés dans le monde hellénistique et sont encore très populaires durant I'époque romaine jusqu’en Italie. Ils étaient en vogue tant en Égypte que dans le monde proche-oriental, peut-être pour leur valeur symbolique. Le serpent joue un rôle important dans l'Égypte hellénistique et principalement dans la fondation de la ville d'Alexandrie. Un temple y était dédié à Agathos Daimon, le bon génie, dieu protecteur de la ville, dont l’origine paraît être le serpent égyptien Chai. Le serpent était lié à plusieurs divinités comme Isis et Sérapis, parfois représentés sous la forme de reptiles à têtes humaines. Il joue également un rôle dans le culte du dieu grec Asclépios. Parce que ce reptile vit sous la terre et apparaît au lever du soleil, il était considéré comme un symbole de fertilité et de bonne santé, ainsi que de leur contraire. II était par ailleurs emblématique de la fin tragique de la reine Cléopâtre. Ces bijoux, portés au poignet ou au bras, sont souvent présents sur les linceuls de momie et sur les cartonnages"
https://www.britishmuseum.org/collection/object/H_1916-0704-5
https://www.britishmuseum.org/collection/object/H_1916-0704-6
Statue en calcaire de Katep
et son épouse Hetephérès, connus du roi
Cette représentation en calcaire est celle de Katep, connu du roi et de son épouse, Hetephérès, connue du roi, dont les noms figurent sur la statue, ainsi que sur une fausse porte et d’autres fragments architecturaux inscrits provenant d’une chapelle d’offrandes. Katep et Hetephérès sont assis sur un siège dont le dossier s’élève à mi-hauteur des épaules. Cette disposition a permis de sculpter leurs épaules et leur tête entièrement en ronde-bosse. De face, même le bas du torse, les bras et les jambes donnent l’illusion d’être libérés de la pierre. Bien qu’Hetephérès soit légèrement plus petite que son mari, la différence entre eux est moindre que l'on pourrait le croire. Par conséquent, elle apparaît presque comme l'égale de Katep, bien que ce dernier soit légèrement dominant. Le torse de Katep est bien modelé, les mamelons étant indiqués à la peinture. Ses tibias et ses genoux sont nettement dessinés. Hetephérès est assise à sa droite. Son corps est légèrement écarté de celui de son mari, mais son bras gauche entoure son dos et sa main sa taille. Son corps mince a la taille courte, et son sein gauche est plus petit et plus haut que le droit, comme pour souligner la traction de son bras et de son épaule vers l'arrière. Ses jambes, son nombril et le bas de sa cage thoracique sont visibles sous le tissu de sa robe fourreau, mais ses mamelons ne sont pas définis. Les ongles des doigts et des orteils des deux personnages sont soigneusement sculptés et arrondis. Les visages sont similaires, avec des joues pleines, un menton rond, un nez court et légèrement retroussé, et une bouche bien dessinée, bordée chez Katep d'une fine moustache peinte. Les arcades sourcilières sont délicatement modelées et les sourcils sont dessinés à la peinture noire. Le bord intérieur des paupières est également souligné de noir et les pupilles sont peintes de manière à ce qu'Hetephérès regarde vers sa droite, tandis que Katep regarde devant. Les deux personnages portaient à l'origine des bijoux, mais la peinture bleue et verte qui les indiquait a presque entièrement disparu, à l'exception de traces sur les bracelets de cheville d'Hetephérès. Un bracelet à son poignet droit est souligné de fines lignes noires, et un large collier, désormais presque indiscernable de sa robe blanche, est encore faiblement indiqué par des bandes concentriques claires et foncées. L'absence de peinture jaune, couleur de peau féminine, autour de son cou suggère qu'Hetephérès portait également un collier ras-du-cou, ou "collier de chien". Le contour noir subtil d'un triangle inversé entre les seins de la femme définit le bas du large collier et les bords intérieurs des bretelles de sa robe, dont les bords extérieurs sont également soulignés. La courte perruque bouclée de Katep touche ses épaules et son dos. Elle forme également un cadre incurvé pour son visage. Les mèches de la perruque d'Hetephérès sont enroulées vers l'intérieur, vers son visage, et se rejoignent en une raie délicatement définie le long du sommet de sa tête. Sous la perruque, on aperçoit ses cheveux naturels, également séparés au milieu. Un texte hiéroglyphique est gravé sur le socle.
Commentaires du conservateur :
"Des statues représentant un homme et une femme étaient fréquemment placées dans les serdabs des tombes privées de l'Ancien Empire. L'emplacement de la tombe de Katep est inconnu, mais ses titres, notamment directeur des membres de la phylée, administrateur des colonies du Nord, directeur des prêtres ouabs du roi et prêtre de Khéops, suggèrent une localisation dans la nécropole de Gizeh. Les caractéristiques stylistiques du décor en relief plaident également en faveur d'une telle provenance. À certains égards, le style de la statue et le décor en relief de la chapelle d'offrandes de Katep suggèrent une datation de la IVe dynastie".
Cette statue, en calcaire peint, est haute de 47,50 cm et son poids est de 46,40 kg.
Datée de la IVe dynastie, elle provient probablement de la tombe de Kaitep à Gizeh. Elle a été acquise par le British Museum en 1896 et enregistrée sous le numéro d'inventaire EA 1181.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Dans "The British Museum, Masterpieces of Ancient Egypt", Nigel Strudwick précise : "Plusieurs fragments de bas-reliefs de la tombe du couple ont survécu, certains sont conservés au British Museum et d'autres au Field Museum de Chicago. La provenance de cette statue est inconnue, et bien que des hypothèse aient été avancées pour Gizeh et Saqqarah, celle de Gizeh semble bien plus plausible compte tenu du style relativement simple de la statue et des bas-reliefs de la chapelle. Kaitep était un prêtre relativement mineur, mais il portait le titre de 'prêtre de Khéops'. Des fouilles dans certains cimetières périphériques de Gizeh ont révélé des tombes d'hommes portant des titres similaires, et des fouilles menées par l'Université d'Alexandrie en 1952 ont mis au jour la tombe d'un autre Kaitep, bénéficiaire de domaines funéraires ('fondations pieuses' pour le culte des offrandes), portant les mêmes noms que ceux représentés sur les reliefs du Kaitep du British Museum. Le Kaitep de Gizeh pourrait être le père de l'homme représenté sur la statue du British Museum, ce qui rendrait plus probable que cette statue provienne d'une partie similaire de la nécropole de Gizeh".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA1181
Fragment d'un sistre en forme de naos
Ce fragment de sistre en forme de naos est légèrement abîmé. Trois trous de chaque côté permettent le passage des tiges ; un uraeus se trouve à la base du naos, à l'avant tout comme à l'arrière. Neuf uraeus sont présents à l'avant et à l'arrière du chapiteau. La double tête d'Hathor porte une perruque droite et un collier floral à sept rangs. Deux uraeus latéraux sont également présents, chacun couronné d'un disque solaire. Un trou est prévu en dessous pour une anse.
Réalisé en faïence verte émaillée, il est haut de 17,60 cm, large de 6,40 cm et épais de 3 cm. Son poids est de 0,362 kg.
Daté de la XXVIe dynastie, il a été découvert à Tell Basta (Bubastis) dans le gouvernorat d'el-Sharqiya.
Il a été acquis par le British Museum en 1882, auprès du révérend Greville John Chester et enregistré sous le numéro d'inventaire EA38173.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Le sistre, et particulièrement celui en forme de temple dit "sistre à naos", est apparu pour la première fois en Égypte à l'Ancien Empire (2700 - 2200 av. J.-C.). Son tintement est paré de vertus magiques : il est capable d'apaiser les dieux, d'attirer leur protection et d'éloigner les mauvais esprits. Et, si les prêtres ritualistes l'agitent lors de cérémonies, il est plus généralement un instrument "féminin".
Dans l'étude "Petrified Sound and Digital Color : A Hathor Column in the New Ptolemaic Galleries", publiée en août 2016 par le Metropolitan Museum of Art, Dieter Arnold, Ann Heywood et Sara Chen développent cette interprétation fort intéressante : "L'instrument de musique représentait de façon si caractéristique la déesse qu'il inspira les constructeurs de temple de la 18e dynastie à utiliser des colonnes reprenant la forme de cet emblème dans les temples des divinités féminines. La forme de base du chapiteau en forme de sistre apparaît également dans de nombreuses variations et combinaisons avec d'autres formes de chapiteau sur les colonnes et les piliers carrés. De telles rangées de colonnes de sistres pourraient également être comprises comme une sorte de 'barrière sonore pétrifiée' jouant doucement de la musique autour du sanctuaire d'Hathor et évoquant magiquement l'apparence de la déesse."
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA38173
Fragment de relief en calcaire
de la favorite royale Kemsit
Kemsit est assise sur une large chaise à dossier bas, portant à ses narines un vase d’onguent parfumé. Devant elle se trouve la silhouette plus petite d’un serviteur, dont il ne reste que la main, tenant une petite coupe recevant de l’autre le liquide qu’il y versait. Ce serviteur était visiblement tourné vers la gauche, et comme l’inscription devant lui est également tournée vers la gauche, nous pouvons être sûrs qu’elle lui appartient. Kemsit a les cheveux courts et bouclés. Son collier est un collier large à plusieurs rangs avec un rang extérieur de pendentifs en forme de goutte ; elle porte des bracelets 'manchette' composés de plusieurs rangs de minuscules perles maintenues en place par une perle d’espacement spacer bead. La partie la plus intéressante de son vêtement est sa robe, qui semble avoir la forme habituelle d'un fourreau serré ; les bretelles sont très étroites et semblent avoir laissé la poitrine découverte. La robe est verte, ce qui n'est pas si inhabituel ; mais elle semble se composer d'un vêtement à motifs de plumes, peut-être un châle, sur un jupon plissé, visible vers le bas. Par-dessus la ou les robes, elle porte un petit châle qui semble être une pièce de tissu blanc, rectangulaire. Les extrémités, ramenées sur ses épaules, sont peintes en vert. Contrairement à la sculpture méticuleuse de ce relief, la peinture semble avoir été appliquée de manière assez négligée. Elle a certainement été appliquée en couche très épaisse ; de ce fait, elle s'est détachée par endroits, par exemple sur le front, le sourcil et la ligne de fard, qui étaient certainement peints en noir. Des traces de rouge sur la main du serviteur indiquent qu'il s'agissait d'un Égyptien. La peau de Kemsit est maintenant rose, tout comme son collier, ses bracelets et d'autres parties du relief. Le rose était peut-être une sous-couche, et les traces d'une couleur plus soutenue sur sa peau, un brun ou un rouge foncé, pouvaient être la couleur réelle de sa peau lorsque le relief était fraîchement peint.
Ce relief en calcaire peint est haut de 41 cm, large de 41 cm, épais de 16 cm et son poids est de 50 kg. Il est daté de la XIe dynastie, vers 2055 av. J.-C. - 2004 av. J.-C., du règne de Montouhotep II et provient de son temple à Deir el-Bahari (Thèbes), du sanctuaire de Kemsit.
Commentaire du conservateur :
"Le complexe funéraire de Montouhotep II comportait au moins trois grandes phases de construction. La première comprenait l'enterrement de sa grande épouse royale, Néferou. On y retrouvait également les sépultures de six "favorites royales" et leurs chapelles funéraires, de la taille d'un placard, décorées de bas-reliefs. L'une de ces six femmes était Kemsit, et ce fragment de bas-relief provient de sa chapelle funéraire. Le motif de plumes sur la robe de Kemsit devait avoir une signification religieuse. Les vêtements à plumes étaient associés aux dieux et aux déesses ; même les rois sont rarement représentés portant des tuniques ou des pagnes à motifs de plumes. La robe de Kemsit l'associe donc à une déesse - sans aucun doute Hathor, dont elle était la prêtresse. Cela indique qu'elle occupait un rang élevé dans le culte et pourrait suggérer que, comme les reines ultérieures, Kemsit pouvait parfois représenter la déesse elle-même".
Il a été trouvé lors de fouilles menées par Henri Édouard Naville et le Dr Harry Reginald Holland Hall pour l'Egypt Exploration Fund qui en a fait don, en 1907, au British Museum où il est enregistré sous le numéro d'inventaire EA1450.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Dans "Eternal Egypt : Masterworks of Ancient Art from the British Museum", Edna R. Russmann revient sur le "statut" de ces six "favorites royales" : Ces femmes étaient toutes des 'favorites royales uniques' et Kemsit était également prêtresse à Hathor. Certains fragments de sa chapelle, entre autres, montrent ces femmes dans une relation conjugale avec le roi Montouhotep II, et on les appelle donc généralement concubines. Plus récemment, cependant, certains chercheurs ont suggéré que leur véritable importance résidait dans leur rôle de prêtresses. Quoi qu'il en soit, Kemsit était sans doute une sorte d'épouse du roi et, comme nous le savons, les rois égyptiens avaient plusieurs épouses, il est donc probablement plus pertinent de la considérer comme une épouse mineure du roi Montouhotep II".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA1450_2
Paire de bracelets manchette en or
du prince Nemareth - Nimlot
La face intérieure du plus petit segment de ce bracelet est inscrite au nom d'un homme d'origine libyenne Nimlot (également énoncé comme Nemareth). La décoration extérieure du bracelet est constituée d'un décor géométrique et de la figure d'un enfant dieu. Le dieu est représenté à la manière égyptienne antique typique pour un enfant de sexe masculin : nu, portant une longue mèche latérale et un doigt sur la bouche. Le fait qu'il ne s'agisse pas d'un "simple" enfant, cependant, est indiqué par son sceptre en forme de crosse, l'uraeus sur son front et sa coiffe qui est un croissant et un disque lunaires. La divinité représentée sur ces bracelets est très probablement Harpocrate. Deux uraei gardent les symboles lunaires. Vraisemblablement, ils représentent les déesses protectrices de la Haute et de la Basse-Égypte, que les Égyptiens assimilaient souvent à l'univers ordonné. Et le bouquet de lotus bleu, sur lequel la divinité est accroupie, est un des symboles de la création de l'océan primordial, d'où le soleil s'est levé pour la première fois, et de la naissance et de la renaissance, probablement parce que cette fleur émerge au-dessus de l'eau lorsqu'elle s'ouvre à chaque aube. Le bracelet était autrefois incrusté de lapis-lazuli.
Commentaire du conservateur :
"À la fin de la vingtième et à la vingt-et-unième dynasties, l'Égypte est passée sous l'emprise des Libyens-Égyptiens et des Libyens. Sheshonq I, issu d'une lignée de chefs libyens résidant en Égypte, devint le premier roi de la vingt-deuxième dynastie. Un de ses fils, ce Nimlot qui possédait ces bracelets, était 'commandant de toutes les armées' ; il portait également le titre de 'fils du roi Ramsès', peut-être aussi un titre militaire en l'honneur du célèbre guerrier pharaon Ramsès II de la dix-neuvième dynastie".
Cette paire de bracelets de la XXIIe dynastie, dont la provenance pourrait être San el-Hagar (Basse-Egypte), a été acquise par le British Museum en 1850 auprès de Hon Sir Charles Augustus Murray. Les bracelets ont été enregistrés, au British Museum, individuellement, sous les numéros d'inventaire EA14594 et EA14595.
SOURCES : Notice et informations du British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Harpocrate, fils d'Isis et d'Osiris, est l' "Horus enfant". Il est reconnaissable à son image très particulière : représenté nu, il porte la mèche torsadée de l'enfance et esquisse le geste par lequel il porte un doigt à la bouche. "En tant que jeune soleil émergeant chaque jour comme autrefois des eaux primordiales, il est figuré selon la tradition hermopolitaine, assis dans une fleur de lotus" (Jean-Pierre Corteggiani).
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA14594
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA14595
Statue en pierre calcaire d'un prêtre agenouillé
tenant, à l'origine, une table d'offrandes
Il porte une perruque courte agrémentée d'une mèche tressée sur le côté droit, cette sorte de coiffure l'identifie à un prêtre. Ses cheveux ont été peints en noir épais, avec des traces claires de bleu sur la mèche. Ses yeux sont fins et allongés, ornés d'une épaisse ligne de fard peinte en noir. Ses sourcils, initialement peints en noir, sont aujourd'hui particulièrement estompés, bien que leur contour soit encore visible. Son nez fin est abîmé. L'arc de Cupidon au-dessus de sa bouche est visible et ses lèvres sont épaisses et pincées, avec une ligne nettement incisée au bord de sa bouche. Autour de son cou, demeurent les traces d'un collier d'or de l'honneur, dont le devant a aujourd'hui disparu. Sur le haut de son corps, des marques de peinture rouge détaillent des brassards. Ses bras sont tendus devant lui, soutenant une table d'offrandes, dont il ne reste qu'une partie, et sous ses bras, on trouve des traces de peinture blanche de chaque côté de la pierre. Il porte un vêtement en peau de léopard, orné de peinture rouge sur le dos et la ceinture, ainsi qu'une fine bande blanche de fourrure de l'animal sur le côté gauche.
La pierre a été brisée à l'avant, entraînant la perte de ses mains et de la table d'offrande. Ses pieds sont également endommagés. L'objet repose sur un fin socle moderne.
Cette statue en calcaire peint, datée de la XVIIIe dynastie (règne d'Amenhotep III), est haute de 30,5 cm, large de 14,4 cm, profonde de 19,8 cm et son poids est de 5 kg.
Commentaires du conservateur
"Sur la base de preuves stylistiques et de la haute qualité de l'exécution, on a émis l'hypothèse que cette figure anonyme représente Thoutmosis, le fils d'Amenhotep III (Kozloff et Bryan 1992 ; Russmann 2001). Son corps et ses traits s'inspirent certainement de représentations emblématiques de ce roi et des détails, tels que la perruque et les vêtements finement peints, témoignent de son rang élevé. La commande de ce monument a dû être coûteuse et il s'agissait manifestement de l'un des ateliers de sculpture les plus prestigieux, comme en témoigne l'habileté avec laquelle la sculpture et le modelage du calcaire ont donné à la figure un aspect si naturaliste, ce qui conforte l'idée d'un statut élevé. Le vêtement en peau de léopard est associé aux prêtres funéraires et au Grand Prêtre de Ptah basé à Memphis, un rôle que Thoutmosis aurait assumé de son vivant (Russmann 2001). Il est également connu grâce à d'autres objets conservés qui le représentent avec cette même tresse de côté et une peau de léopard (dont une petite figure prostrée, aujourd'hui conservée au musée du Louvre, à Paris ; N792). La pose agenouillée, avec une table d'offrandes présentée aux dieux, est un style initialement réservé aux figures royales, mais qui s'est ensuite étendu à l'élite (Fay 2002). Le nom et les titres de l'individu ont peut-être été inscrits sur la table d'offrandes ou sur le devant du socle, mais ces objets n'ont malheureusement pas survécu. Cette représentation, ainsi qu'une autre, anonyme, tenant une table d'offrandes (EA 21978) et une petite statue stélophore en calcaire (EA 21980) ont toutes été offertes au musée en 1889 par George James Howard, 9e comte de Carlisle, et chacune est décrite comme ayant été trouvée dans la région thébaine".
Elle est entrée au British Museum en 1889 où elle est enregistrée sous le numéro d'inventaire EA21979.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Si le Louvre possède également une statue de Thoutmosis coiffé de la boucle de l'enfance et vêtu de la peau de panthère, selon Betsy M. Brian, cette statue peut aussi représenter : "un prêtre 'sem' ou un 'Iounmoutef' assurant le culte d'un roi, d'un homme ou d'un dieu. Les prêtres Iounmoutef, portant la mèche de l'enfance et la peau de panthère lisaient les formules rituelles de l'enterrement en qualité de 'fils' et héritier' du défunt".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA21979
Bracelet en or serti d'émeraudes
et de perles enfilées sur un fil d'or
Ce bracelet en or serti d'émeraudes et de perles, enfilées sur un fil d'or, est daté de la période romaine, du 1er siècle.
D'un diamètre de 5,20 cm, son poids est de 393 grammes.
Il provient d'el-Ashmounein, dans le gouvernorat d'el-Minya.
Il a été acquis, en 1904, auprès de l'antiquaire Hagop Kalebdjian par le British Museum où il a été enregistré sous le numéro d'inventaire 1904,0706.2.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Dans sa thèse "Gold jewellery in Ptolemaic, Roman and Byzantine Egypt", Jack M. Ogden précise que : "Les émeraudes ont fait leur première apparition en Égypte à l'époque ptolémaïque, bien qu'elles ne soient devenues courantes qu'à l'époque romaine. Cela se remarque d'après les bijoux qui nous sont parvenus ainsi que par des mentions littéraires fréquentes… L'émeraude est une forme du beryl minéral et certaines autorités insistent pour appeler les pierres antiques Beryl… Les émeraudes dans les bijoux romains ont parfois des formes de sphérique, mais la plupart sont laissés sous leur forme de cristal naturel sous forme de prismes hexagonaux…"
Il ajoute également que : "Les émeraudes étaient peut-être, durant l'Egypte romaine, associées à Isis" précisant que : "Traditionnellement, en Égypte, Isis était considérée comme la déesse de la fertilité qui a rendu les champs verts et elle a même été décrite comme la 'déesse verte dont la couleur verte est celle de la terre verdoyante'".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/G_1904-0706-2?selectedImageId=1126175001
Plaque en or ajouré avec représentation d'Amenemhat IV
faisant une offrande à un dieu
La scène représente le roi Maâtkhérourê (Amenemhat IV) offrant un vase d’onguent à Atoum, dieu du soleil couchant. Le cadre est composé de deux montants soutenant le signe du ciel "pt" avec une bande en bas. Le dieu porte la double couronne avec uraeus, un collier et une tunique à bretelles sur les épaules. De sa ceinture oblique pend une queue, aujourd'hui brisée. Le devant de son pagne est noué par le nœud de la "ceinture d’Isis" ("tit"). Il porte une amulette ankh dans sa main droite et un sceptre ouas dans sa main gauche. Le roi, coiffé de la perruque-sac "khat" avec uraeus, porte le pagne "shendyt" et la queue. Il tient un récipient à onguent dans ses mains. Entre les deux personnages figurent des hiéroglyphes.
La technique est celle de l'ajouré pur, c'est-à-dire découpé dans une feuille de métal. Les détails sont ciselés. On peut voir la soudure à certains endroits, notamment aux pieds d'Atoum. Le revers ne présente aucune décoration de surface. Trois broches sont soudées sur ce côté, l'une au centre du signe "pt", les autres en haut de la jambe du personnage. Il n'y a pas d'anneaux de suspension.
Cette plaque, ciselée et soudée, a une hauteur de 2,90 cm, une largeur de 3,10 cm, une épaisseur de 0,10 cm et un poids de 8 grammes.
Elle date du règne d'Amenemhat IV, de la fin de la XIIe dynastie, vers 1808 - 1799 av. J.-C..
Elle provient du Liban, de Byblos (Phénicie historique) - gouvernorat du Mont-Liban - District de Jbeil.
Commentaires du conservateur :
"Bien que cet objet ait été qualifié de pectoral, il y a peu de raisons de supposer qu'il en soit bien un. L'absence d'anneaux de suspension et de ses goupilles rend plus probable le fait qu'il s'agirait plutôt du revêtement d'une amulette cylindrique ou de la décoration d'une petite boîte ou d'un récipient à onguent maintenu en position par les trois goupilles au revers…"
Anciennement dans la collection Saraffian, elle a été donnée, en 1929, par la "Birmingham Jewellers' and Silversmiths' Association (Association des bijoutiers et orfèvres de Birmingham) au British Museum où elle a été enregistrée sous le numéro d'inventaire EA59194.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Dans "The British Museum, Masterpieces of Ancient Egypt", Nigel Strudwick estime, pour sa part, que : "La plaque appartenait probablement à un pectoral. Trois petites épingles au dos permettaient de l'encastrer dans un autre support afin de le porter plus facilement ; cela protégeait sans doute aussi le précieux objet. Des exemplaires plus élaborés de ce type, produits pour la première fois au Moyen Empire, étaient ajourés dans de l'or, dont les 'alvéoles' d'or étaient remplies de pierres semi-précieuses (technique du cloisonné). Le motif était découpé dans une feuille de métal (technique de l'ajouré), à l'aide d'un ciseau pour perforer le contour ; l'artisan égyptien ne possédait ni cisailles ni scies fines. L'objet est particulièrement soigné et tous les détails des personnages sont représentés, des traits du visage à la musculature des jambes. Ces détails étaient gravés dans le métal à l'aide d'un fin burin et d'un maillet".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA59194
Palette de scribe
Cette palette de scribe rectangulaire, en bois, avec emplacement pour les stylets est en bon état de conservation. Elle porte des inscriptions hiéroglyphiques et hiératiques.
Datée du Nouvel Empire, elle a une longueur de 40,20 cm, une largeur de 0,80 cm, une profondeur de 5,70 cm et un poids de 185 grammes.
Elle a été acquise, en 1837, auprès de James Burton. Le catalogue de vente de sa collection chez Sotheby's, le 25 juillet 1836 - lot 232, planche I (9) - indique que la palette a été trouvée avec un rasoir et un étui en cuir (EA 37198, 37180), ainsi qu’avec un écritoire EA 5601 et d’autres 'instruments', acquis lors de la vente Salt de 1835, lot 245.
Le commentaire du conservateur invite à se reporter au Porter & Moss I Part 2 - p. 844.
Elle a été enregistrée au British Museum sous le numéro d'inventaire EA5515.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea - Egyptophile :
Les palettes des scribes sont pourvues de deux "godets", l'un pour le rouge et l'autre pour le noir, quant à celles des peintres, elles en ont un nombre variant le plus souvent entre six et neuf.
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