Plateau de jeu des vingt neuf trous
en forme d'hippopotame
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Plateau de jeu des vingt neuf trous en forme d'hippopotame - faïence siliceuse incrustée de verre - Basse Époque - XXVIe dynastie (664 - 332 av. J.-C.) Musée du Louvre - n° d'inventaire N 3043 (par acquisition, en 1826, de la Collection d'Henry Salt - n° 832) photo © 2014 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Benjamin Soligny |
Ce plateau de jeu, en forme d'hippopotame, est décoré, en bordure, de rosettes. Ses couleurs sont : le bleu clair, le blanc, le rouge et le bleu foncé. Réalisé en faïence siliceuse incrustée de verre, il est perforé de vingt-neuf-trous (deux fois).
Haut de 7,4 cm, long de 21,5 cm, large de 18 cm, il est daté de la Basse Époque, de la XXVIe dynastie (-664 - -332).
Il est arrivé au Louvre, en 1826, par l'acquisition de la Collection d'Henry Salt (n° 832). Il est exposé dans l'aile Sully, salle 329, dans la vitrine 8 consacrée aux loisirs, sous le n° d'inventaire N 3043.
SOURCES : Notice et informations Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre (site "Cartel")
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Dans le catalogue de l'exposition "Des animaux et des pharaons, le règne animal dans l'Egypte ancienne" (organisée au Louvre-Lens 5/12/2014-09/03/2015 sous la direction d'Hélène Guichard), Geneviève Pierrat-Bonnefois a ainsi rédigé la notice de cet artefact : "La silhouette arrondie, aux grosses pattes simplifiées, ne suffirait pas à identifier l'animal dont le dos sert de plateau de jeu. Ce sont les vestiges de la tête brisée, les oreilles et les yeux saillants qui caractérisent l'hippopotame. Le jeu des 58 trous ou 'jeu des chiens et des chacals', était très populaire dans le Moyen-Orient antique. Le plateau est percé de deux circuits symétriques de 29 trous dans lesquels on plantait des fiches. Il s'agit d'une sorte de 'jeu de l'oie' où les deux joueurs se partagent le plateau en avançant, certaines cases étant bloquantes et d'autres donnant des avantages. Les joueurs distinguaient leurs fiches respectives grâce à leurs têtes de canidés, les uns à oreilles dressées (chacals), les autres à oreilles rabattues, d'où le nom moderne de 'jeu des chiens et des chacals". Ici, les baguettes, taillées sommairement dans du bois, ne sont pas celles d'origine du splendide plateau de faïence incrustée d'une mosaïque de verre".
https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010005244
Pion de jeu en forme de "champignon"
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Pion de jeu en forme de "champignon" - faïence siliceuse - Nouvel Empire (?) vers 1550 - 1069 av. J.-C. Musée du Louvre - n° d'inventaire N 1662 ; N 1686 ? (n° anc. coll. : Clot bey C 21 F n° 345) (par acquisition, en 1852, de la collection d'Antoine Barthélémy Clot, dit aussi Clot Bey) photo © 2022 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Christian Décamps |
Ce pion de jeu, en ronde-bosse, en forme de champignon (?) est haut de 2,5 cm avec un diamètre de 2,1 cm. Réalisé en faïence siliceuse gris vert, il a une tête d'homme à perruque courte.
Il est daté du Nouvel Empire (?) vers -1550 / -1069 (?).
Auparavant dans la collection d'Antoine Barthélémy Clot, dit aussi Clot Bey, il est entré au Musée du Louvre, par acquisition, en 1852, sous le n° d'inventaire N 1662 ; N 1686 ? (n° anc. coll. : Clot bey C 21 F n° 345)
SOURCES : Notice et informations Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre (site "Cartel")
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Ce pion était présenté, accompagné de deux autres, à l'exposition "Reines d'Egypte. D'Hétephérès à Cléopâtre" (Grimaldi Forum Monaco, 12 juillet - 10 septembre 2008). Dans la notice qui leur est consacrée dans le catalogue, Marine Yoyotte précise : "Les pions étaient essentiellement utilisés pour le jeu de sénet ou pour celui des vingt cases. En forme de bobine conique ou encore à l'apparence d'êtres humains ou d'animaux, leur réalisation était parfois une prouesse artistique, eu égard à leur petite taille".
https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010006928
Poupée de chiffon
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Poupée de chiffon - lin, papyrus, laine, verre - Période romaine découverte lors des fouilles 1904-1905 de l'Egypt Exploration Found à Oxyrhynque (Oxyrhynchus) British Museum 1905,1021.13 (par don de l'EEF en 1905) - photo © The Trustees of the British Museum |
Cette poupée est faite d'un bourrage de chiffons de lin et papyrus. Les bras sont constitués d'un long rouleau de lin attaché dans le dos. De la laine, initialement colorée, aujourd'hui décolorée, a été appliquée sur certaines parties du visage et du corps. La présence d'une petite perle de verre bleue, fixée sur le côté gauche de la tête, suggère un ornement de cheveux.
Haute de 19,05 cm, elle est datée de la période romaine (Ier-Ve siècle).
Elle a été découverte par l'Egypt Exploration Fund lors de fouilles menées dans l'ancienne Oxyrhynchus (Gouvernorat actuel d'el-Minya). Elle a été attribuée en 1905 au British Museum où elle a été enregistrée sous la référence 1905, 1021.13.
SOURCES : Notice et informations British Museum London
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Située en Moyenne-Egypte, près de Minya, l'actuelle El-Bahnasa, était dénommée Per-medjed dans l'antiquité, avant de devenir Oxyrhynque (Oxyrhynchus) à l'époque gréco-romaine. De cette importante cité où l'on vénérait le poisson oxyrhynque demeure une nécropole composée "d'un grand nombre de tombes romaines présentant des chapelles de surface, lesquelles mènent à des infrastructures" (Sydney Aufrère, Jean-Claude Golvin).
A l'issue des fouilles menées en 1904-1905 par l'Egypt Exploration Found sous la direction de Bernard P. Grenfell et Arthur S. Hunt : "117 boîtes en fer blanc ont été envoyées à Oxford. Les objets inscrits qui ont été trouvés, et donc d'un intérêt particulier pour les fouilleurs, comprenaient : des tables à écrire, des fragments d'amphores, des bouchons de jarres en argile et 40 ostraca. Les trouvailles récupérées comprennent des têtes de statues, des mosaïques en verre, des pièces de monnaie, des pièces de jeu, des dés, des perles, des amulettes, des plumes de roseau, des lampes, des figurines en terre cuite, des brosses, des peignes et des outils en bronze, en fer et en bois, notamment des clés, des bracelets, des bagues, des poupées de papyrus et de chiffon, des paniers, des chaussettes et des sandales" (source EEF).
Les fouilles de cet organisme étaient subventionnées par ses adhérents (sponsors, institutions, musées, bibliothèques particuliers, …), qui, en retour, se voyaient octroyer des artefacts. C'est ainsi que cette poupée, après avoir fait le bonheur d'une petite fille de l'époque romaine et l'avoir accompagnée un petit temps dans sa vie dans l'au-delà, a rejoint le British Museum…
https://www.britishmuseum.org/collection/object/G_1905-1021-13
Cheval en bois peint muni de roues
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Jouet cheval muni de roues - bois peint - période romaine (Ier - IIIe siècle ap. J.-C.) - provenant de Akhmîm (Gouvernorat de Sohag) British Museum n° EA26687 (par acquisition auprès du Révérend Greville John Chester, en 1891) - photo © The Trustees of the British Museum |
Ce cheval en bois peint, muni de roues, a une hauteur de 7,60 cm, une largeur de 11,5 cm, une épaisseur de 7 cm et pèse 67 grammes.
Il est daté de la période romaine (Ier - IIIe siècle ap. J.-C.) et son état de conservation est satisfaisant.
Provenant de Akhmîm (Gouvernorat de Sohag), il a été acquis auprès du Révérend Greville John Chester, en 1891, par le British Museum. Il est entré dans ses collections sous le n° EA26687.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Pour ce charmant jouet, qui a du faire la joie d'un petit enfant de l'époque romaine, la provenance "Akhmîm" est mentionnée par le British Museum…
"Akhmîm est le nom arabe de la ville qui fait partie du IXe nome de Haute-Égypte. Contrairement aux différentes publications déjà anciennes, Jpw et ⁄ntj-Mnw ne sont pas synonymes pour désigner la ville antique. Ce sont plutôt des faubourgs qui ont fusionné et donné un complexe urbain connu par les auteurs antiques sous le nom de Chemmys. La désignation grecque est Panopolis ; à l’époque copte, on la nomme Schmin. Un troisième nom apparaît en relation avec les précédents: sn-wt qui ne semble remplir qu’un rôle de sanctuaire de nécropole, mais pas celui de temple principal de Min.
La ville gouvernait un canton sur la rive orientale, enfermé entre un coude du Nil et deux ressauts de montagne. 'Ses limites n’ont jamais pu varier de beaucoup depuis les temps Anciens' écrit Maspero. Centre florissant dans l’Antiquité, connu pour ses tissus, la ville fait aujourd’hui partie de la province de Girgeh et du district de Sohag… Les cimetières gréco-romains se trouvent au nord-est d’Akhmîm, dans la zone des hameaux d’El-Hawawish et d’El-Salamuni. Ils figurent parmi les plus grandes nécropoles d’Égypte. De nombreuses étiquettes de momies d’époque tardive y furent retrouvées, indiquant que les Égyptiens venaient de loin se faire enterrer à Akhmîm"… (Annie Schweitzer, "L’évolution stylistique et iconographique des parures de cartonnage d’Akhmîm du début de l’époque ptolémaïque à l’époque romaine", BIFAO 98, 1998)
https://www.ifao.egnet.net/bifao/098/19/
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA26687
Coffret de jeu avec inscription
pour Taia et sa famille
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Boîte de jeu au nom de Taia et de sa famille - bois Nouvel Empire (règne de Thoutmosis IV-Amenhotep III), vers 1550 - 1295 av. J.-C. Metropolitan Museum of Art de New York - n° 12.182.72a, b (par acquisition en 1912, au Caire, chez l'antiquaire Panayotis Kityca) - photo du musée |
Ce coffret de jeu en bois possède deux surfaces de jeu et un tiroir pour ranger les pièces de jeu et les bâtons de lancer qui servaient de pions pour déterminer les déplacements au cours des parties. La surface supérieure est composée de vingt cases pour le jeu tjau (voleurs). La surface inférieure comporte trente cases pour le jeu senet (passage). Au Nouvel Empire, le senet est associé au monde souterrain ; les obstacles du jeu correspondent aux dangers rencontrés lors du voyage vers l'au-delà. Dans la tombe de Néfertari, épouse principale de Ramsès II, une scène représente la reine jouant au senet dans l'au-delà contre un adversaire invisible.
La boîte est inscrite sur le dessus et les côtés de textes d'offrandes funéraires pour le surveillant des travaux Taia, son père, également nommé Taia, et sa mère, Yuwi. À une extrémité se trouve une scène montrant Taia et sa femme, Tekhyt, assis à droite face à une table d'offrandes. Face à la table de gauche se trouve la mère de Takhyt, Ahmose.
Ce jeu, long de 47 cm, large de 13,3 cm, haut de 9,8 cm, est daté du Nouvel Empire (règne de Thoutmosis IV - Amenhotep III), vers 1550 - 1295 av. J.-C..
Il a été acquis en 1912, au Caire, chez l'antiquaire Panayotis Kityca, par le Metropolitan Museum of Art de New York. Il est entré dans ses collections sous le n° 12.182.72a, b
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Connu dès l'Ancien Empire, le senet était un jeu fort prisé, mais les règles qui le régissaient demeurent, en partie, ignorées… Dans "Toutankhamon, vie, mort et découverte d'un pharaon" (Editions Errance), Nicholas Reeves fait ainsi le point sur les connaissances actuelles : "Dans le jeu de senet, damier de trente cases, chaque joueur recevait un nombre égal de jetons, pions pour l'un, bobines (osselets ?) pour l'autre. Les jetons, placés sur les deux rangées les plus longues, étaient déplacés en fonction des osselets ou des bâtonnets (dont le nombre de points est déterminé par le côté, noir ou blanc, sur lequel ils retombent). Ils effectuaient "un parcours de trente étapes en forme de S renversé. Nous savons seulement que chaque joueur recevait cinq jetons, peut-être placés un à un sur le damier, qu'il déplaçait après avoir lancé des osselets ou des bâtonnets. L'objectif consistait à retirer ses jetons de la rangée centrale en évitant jusqu'aux cinq dernières cases du damier habituellement marquées d'une façon ou d'une autre. L'objectif consistait à retirer tous ses jetons avant l'adversaire. Les cases marquées d'un signe portaient chance (le hiéroglyphe nefer) ou malchance (le hiéroglyphe de l'eau)" …
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/548482
Balles, ballons ou hochets en lin
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Trois balles, ballons ou hochets - lin, roseau, pierre - Période romaine - provenance non précisée British Museum EA46711 - EA46709 - EA46710 (par acquisition en 1907 auprès Sheikh Ali Abd-El-Hai El-Gabri) - photo © The Trustees of the British Museum. Shared under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0) licence |
Ces trois balles, ballons ou hochets en lin se trouvent au British Museum où ils sont enregistrés sous les n° EA46709 - EA46710 - EA46711. Creux, ils sont renforcés de bandes de roseau et peints en rouge et vert (disposées en décor segmenté pour EA46710) avec d'autres fragments circulaires à chaque extrémité et des éclats de pierre à l'intérieur. Leur hauteur respective est de : 6 cm (EA46709 et EA46710) et 5,5 cm (EA46711). Leur largeur : 6,50 cm (EA46709), 6,60 cm (EA46710) et 6 cm (EA46711). Leur profondeur : 6,50 cm (EA46709), 6,60 cm (EA46710) et 6 cm (EA46711). Leur poids est de : 37 gr. (EA46709), 41 gr. (EA46710) et 34 gr. (EA46711). Leur état de conservation est satisfaisant.
Datés de l'Epoque romaine, le lieu de leur découverte n'est pas précisé. Ils ont été acquis par le musée londonien, en 1907 auprès de Sheikh Ali Abd-El-Hai El-Gabri.
SOURCES : Notice et informations British Museum
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Dans leur "Dictionary of Ancient Egypt" (British Museum), Ian Shaw et Paul Nicholson, précisent que des balles faites de cordes ou de chiffrons, ou encore des toupies en bois, ont été trouvées aussi bien sur des sites d'implantation que dans des tombes.
Quant à la provenance, non indiquée, de ces trois artefacts, il faut préciser que Ali Abd el-Haj el-Gabri était actif sur la zone des pyramides. Dans "The Antiquities Trade in Egypt during the time of Rudolf Mosse", Fredrik Hagen et Kim Ryholt l'évoquent ainsi : "La plupart des marchands bédouins que nous connaissons opéraient à partir du village de Kafr el-Haram, au pied des pyramides de Gizeh, et plusieurs étaient des parents ou des partenaires commerciaux. Les plus connus étaient Ali Abd el-Haj el-Gabri (également connu sous le nom Ali el-Arabi, vers 1840-1932) et Farag Ismaïn (fl. 1881-1890), qui avaient été associés jusqu'à leur brouille en 1896 ; tous deux faisaient des affaires importantes avec les collections européennes et américaines, notamment le Musée égyptien de Berlin - Adolf Erman les appelle sarcastiquement 'le couple noble' dans son autobiographie. Une grande partie du commerce à Kafr el-Haram était illicite. Alors qu'il dépendait d'un approvisionnement régulier d'objets fouillés sur le site voisin de Gizeh et dans la région memphite en général, les antiquités arrivaient chez les principaux marchands du village de toute l'Égypte". Avec la loi de 1912 visant à réglementer et "légaliser" le marché des antiquités, leur rôle diminuera fortement…
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA46709
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA46710
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA46711
Chiot en ivoire tenant
un poisson en bronze dans sa gueule
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Figure représentant un chiot tenant un poisson dans sa gueule - ivoire d'hippopotame, bronze, or - XVIIIe dynastie (vers 1350 - 1300 av. J.-C.) découverte à Thèbes en Haute-Égypte - British Museum n° EA 13596, par acquisition auprès du Révérend Greville John Chester en 1883 - photo © The Trustees of the British Museum
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Cette figurine de chiot, superbement sculpté, portant un collier qui présente des traces de dorure, avec des oreilles tombantes et une longue queue touffue qui s'enroule autour de son arrière-train, adopte la posture bien connue d'un chien en train de jouer, les pattes avant pliées et la croupe levée. De sa gueule dépasse une pièce de bronze triangulaire plate avec une extrémité entaillée qui est probablement destinée à représenter la queue d'un poisson qu'il vient d'avaler, bien qu'il puisse également s'agir d'une mouche qu'il s'apprête à engloutir.
Elle est réalisée en ivoire d'hippopotame, en bronze et en or. Sa hauteur est de 2,80 cm, sa longueur de 6,40 cm. Le socle est cassé.
Elle est datée de la fin de la XVIIIe dynastie, sa date de production étant estimée vers 1350 - 1300 av. J.-C..
Découverte à Thèbes (Haute-Égypte), elle a été acquise auprès du Révérend Greville John Chester, en 1883, par le British Museum et figure dans ses collections sous le n° EA13596.
SOURCES : Notice et informations British Museum London
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Dans "Scepter of Egypt II : A Background for the Study of the Egyptian Antiquities in the Metropolitan Museum of Art", William C. Hayes analyse de façon très sensible ce type de petites représentations : "C'est tout à fait dans l'esprit chaleureux et léger qui imprégnait la vie de la cour pendant la dernière moitié du siècle de la XVIIIe dynastie que cette période a été particulièrement productive de petites figurines de nains, d'animaux, d'oiseaux et autres, sculptées en bois, en ivoire ou en pierre et manifestement destinées à n'avoir d'autre but que de ravir et d'amuser leurs propriétaires... Une charmante série de petites sculptures en ivoire représente de manière vivante, sensible et sympathique les animaux les plus familiers et les plus aimés par les habitants d'Amarna et des premières périodes post-Amarna".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA13596
Pièce de jeu en forme de babouin
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Pièce de jeu en forme de babouin - os - Période ptolémaïque (vers 332-30 av. J.-C.) Metropolitan Museum of Art de New York n° 66.99.75 (par acquisition en 1966 de la Collection d'Albert Gallatin, qui l'avait acquis, en mars 1952, auprès de Dikran Kelekian Estate) - photo du musée |
Les articulations de cheville animale, anatomiquement appelées astragales, étaient utilisées comme pièces de jeu. L'osselet lui-même pouvait être sculpté, ou des pièces de jeu en forme d'astragale pouvaient être sculptées à partir d'autres origines ou matériaux. Toutes étaient appelées astragales et étaient utilisées comme des dés ou des valets.
Ce babouin a été sculpté, de manière compacte, assis et la tête tournée, pour servir d'astragale.
D'une hauteur de 3,4 cm, d'une largeur de 1,8 cm et d'une épaisseur de 1,6 cm, il est daté de la période ptolémaïque (vers 332-30 av. J.-C.).
En mars 1952, il a été acquis par Albert Gallatin, auprès de Dikran Kelekian Estate. Puis, en 1966, la Collection Gallatin a été achetée par le Metropolitan Museum of Art de New York ; il est alors entré dans ses collections sous le n° 66.99.75.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Dans "The Metropolitan Museum of Art Bulletin (vol. 52, no. 4 - Spring), Dorothea Arnold consacre une notice explicative (n° 84) à ce babouin et à un second, très ressemblant, également au Met (68.3).
"Ces deux petits babouins représentent une espèce importée de Papio anubis qui n'a pas la magnifique crinière de P. Hamadryas. Les figures sont des représentations magistrales d'animaux, combinant un rendu anatomique précis avec une caractérisation expressive, presque satirique. Puisque le dos de la figure de droite (66.99.75) a la forme d'un osselet, la forme traditionnelle des dés dans le monde antique, il est probable que les deux animaux soient des pièces d'un jeu. Stylistiquement, ils sont si proches l'un de l'autre qu'ils doivent appartenir au même ensemble bien qu'ils soient arrivés au musée à des époques différentes. À l'époque ptolémaïque, de nombreux égyptiens vivaient dans des villes dont certaines étaient assez importantes, et cosmopolites, comme Alexandrie, l'équivalent antique de New York. Les arts mineurs de l'époque reflètent souvent un style de vie urbain et une attitude quelque peu sentimentale et condescendante envers la nature. Les deux babouins, presque des caricatures de deux petits mendiants, sont de bons exemples de cette perspective. L'artiste qui a sculpté les figures avait un œil averti qui était sûrement influencé par la tradition hellénistique qui se reflète dans les postures complexes de ces animaux au corps mince".
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/545211
Jouet en bois à l'image d'un chat
ou d'un lion en marche
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Jouet à l'image d'un chat ou d'un lion en marche - bois - Nouvel Empire (?) - découvert à Thèbes (Haute-Égypte) British Museum n° EA15671, par acquisition auprès du Révérend Greville John Chester en 1885 - photo © The Trustees of the British Museum |
Ce jouet en bois représente un chat ou un lion qui marche, sur une base "intégrée". Des incrustations de cristal de roche sont utilisées pour les yeux et les dents sont en bronze. La mâchoire inférieure peut être déplacée à l'aide d'une corde (moderne) qui passe dans un trou qui traverse le sommet de la tête.
Sa hauteur est de 53 mm, sa longueur 117 mm et sa largeur 30 mm.
En bon état de conservation, il est daté du Nouvel Empire (?).
Découvert à Thèbes (Haute-Égypte), il a été acquise auprès du Révérend Greville John Chester, en 1885, par le British Museum et figure dans ses collections sous le n° EA15671.
SOURCES : Notice et informations British Museum London
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Dans "Mechanical Engineering in Ancient Egypt, Part XXXIX: Statues of Cats, Dogs and Lions", Galal Ali Hassaan évoque cet artefact : "Le sculpteur qui l'a conçu a représenté le chat debout. L'une des mâchoires du félin est mobile autour d'une articulation rotoïde et entraînée par un cordon tiré de l'extérieur. Il s'agit de l'une des mesures de la science égyptienne antique dans le domaine de la mécanique appliquée…"
Il rappelle en outre que :
- Les anciens Égyptiens ont produit des statues de chats, documentées à partir de la 12e dynastie au Moyen Empire.
- Ils ont utilisé différents matériaux pour la production de statues de chats, notamment : l'albâtre (pendant la 12e dynastie), la faïence et le bois (pendant la 17e dynastie), le bronze (pendant les 21e à 30e dynasties) et la cornaline (pendant la troisième période intermédiaire).
- Ils ont produit des statues de chiens à partir de l'époque de Nagada I de la période prédynastique … et des statues de chien de chasse mécanique pendant la XVIIIe dynastie capable d'ouvrir et de fermer sa bouche à l'aide d'un levier externe"...
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA15671
Pion de jeu
représentant un prisonnier nubien
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Pion de jeu représentant un prisonnier nubien - faïence siliceuse - Nouvel Empire (?) - vers 1550 - 1069 av. J.-C. (?) Musée du Louvre - n° d'inventaire E 1661 (N 1644 ?, AF 2811 B) (par acquisition, en 1852, de la collection d'Antoine Barthélémy Clot, dit aussi Clot Bey - Clot bey C 21 F n° 344) photo © 2012 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Georges Poncet |
Ce pion de jeu, en ronde-bosse, représente un prisonnier nubien à genoux et ligoté. Réalisé en faïence siliceuse bleu-noir, il est haut de 2,8 cm, large de 1,3 cm et d'un diamètre de 2,7 cm.
Il est daté du Nouvel Empire (?) vers -1550 / -1069 (?).
Auparavant dans la collection d'Antoine Barthélémy Clot, dit aussi Clot Bey, il est entré au Musée du Louvre, par acquisition, en 1852.
Il est exposé dans l'aile Sully salle 329, dans la vitrine 7 consacrée aux loisirs, sous le n° d'inventaire E 1661 (N 1644 ?, AF 2811 B, Clot bey C 21 F n°344).
SOURCES : Notice et informations Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre (site "Cartel")
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Dans "Pharaon" (catalogue de l'exposition qui s'est tenue à Paris, à l'Institut du monde arabe, du 15 octobre 2004 au 10 avril 2005), où il était exposé avec cinq autres exemplaires se trouvant au grand musée parisien, Christiane Ziegler et Sophie Labbé-Toutée, précisent : "Ces pions du Louvre épousent l'aspect de prisonniers étrangers ligotés et ne sont pas les seuls exemples de ce type. Leur usage n'est pas connu avec certitude. Leur iconographie reprend le thème inlassablement reproduit en toute occasion : ils symbolisent les adversaire de l'Egypte, et par conséquent ceux de l'équilibre instauré par les dieux. A jamais jugulée par la magie de l'image, leur puissance négative est neutralisée. S'ils étaient bien utilisés sur un damier, ils étaient la contrepartie des pions qui représentaient des éléments positifs, un peu comme les blancs et les noirs dans nos jeux modernes. Les deux joueurs se seraient alors affrontés dans une lutte dépassant le simple divertissement en faisant référence à l'éternel combat du bien et du mal. Ainsi, la conjuration des adversaires de l'ordre incarné par l'Egypte et son souverain pouvait-elle se glisser dans les plus modestes accessoires de la vie courante."
https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010006808
Une tortue en jeu votif de mehen
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Tortue en guise de jeu votif de mehen - serpentinite - début de la période dynastique, vers 3100 - 2649 av. J.-C. provenant de Thèbes (Haute-Égypte) - Metropolitan Museum of Art de New York n° 61.33 (par don de Mme Alice Hampshire Silver en 1961) - photo du musée |
Il a été suggéré que la saillie, sur certaines planches de mehen, soit la représentation de la tête d'une tortue. Ce lien peut être corroboré par cette sculpture d'une tortue avec une série de cercles concentriques gravés sur son dos, qui a été interprétée comme une planche de mehen votive.
D'une largeur de 12 cm, d'une longueur de 15 cm et d'une épaisseur de 5,2 cm, elle est réalisée en serpentinite et datée du début de la période dynastique, vers 3100 - 2649 av. J.-C..
Provenant de Thèbes (Haute-Égypte), elle a été donnée par Alice Hampshire Silver, en 1961, au Metropolitan Museum of Art de New York et figure dans ses collections sous le n° 61.33.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Le "Mehen" est l'un des jeux les plus anciens du monde puisqu'il est attesté dès les premières dynasties égyptiennes, sur les parois des tombes et dans les mobiliers funéraires.
Mehen est le serpent divin, le protecteur de Rê - on le voit notamment protégeant le dieu lorsqu'il navigue sur sa barque -, son nom signifie "celui qui se love". Ainsi le plateau circulaire de ce jeu s'apparente-t-il au corps de ce reptile, qui est représenté enroulé sur lui-même. Les spirales ainsi formées sont divisées en cases, matérialisées alternativement en relief puis en creux… Dans ce cas précis, le plateau de jeu est "transposé" sur la carapace d'une tortue.
Si la règle s'est malheureusement perdue : "on sait cependant que l'on pouvait y jouer à six, chaque joueur ayant à sa disposition trois pions en forme de lion, trois en forme de lionne, six billes de couleurs différentes, et des bâtonnets dont le lancer devait décider du nombre de cases gagnées. Sans doute les règles sont-elles proches de notre jeu de l'oie ou, mieux, de celle d'un jeu soudanais encore pratiqué de nos jours, le jeu de l'hyène" précise Guillemette Andreu.
Si son aspect "ludique" est incontestable, il ne doit pas occulter la fonction "fondamentale" qu'il revêtait dans l'au-delà se traduisant par le devoir absolu de triompher des forces du mal…
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/545801
Pièce de jeu en ivoire
représentant un lion accroupi
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Pièce de jeu représentant un lion accroupi - ivoire - Ière dynastie - provenance non mentionnée British Museum EA 64093 (par don en 1938 d'Alec Rea et de Mme Alec Rea) - photo © The Trustees of the British Museum |
Cette représentation finement sculptée d'un lion accroupi en ivoire était destinée à être utilisée comme pièce de jeu. Les détails du visage, de la crinière et des pattes ont été soigneusement définis. La sculpture, de petite taille, est bien conservée. La gueule a été largement creusée. Seules les canines sont visibles. Le ventre est traversé par un trou de 0,2 cm de diamètre qui va d'un côté à l'autre.
Sa hauteur est de 2,10 cm, sa longueur 4,60 cm et sa largeur de 1,50 cm.
Daté de la Ière dynastie, elle a été donnée au British Museum en 1938 par Alec Rea et Mme Alec Rea (Alec Rea est le fils de Russell Rea, qui a légué 51 pièces aux collections du musée). Elle a été enregistrée sous le n° EA 64093.
SOURCES : Notice et informations British Museum London
Le petit + d'Ea & egyptophile :
Cette pièce de jeu est ainsi décrite par Percy Edward Newberry et Harry Reginald Hall dans le "Catalogue of an Exhibition of Ancient Egyptian Art, Londres : Burlington Fine Arts Club, 1922" sous le n° 18 : "Figure d'un lion couché, en ivoire avec la bouche ouverte, montrant
les dents. Il s'agit probablement d'une pièce de jeu - 1ère dynastie.
Longueur 10 cm - Prêté par Mme James H. Rea. Plusieurs petits lions de ce type ont été trouvés dans des tombes de la 1ère dynastie à Abydos, Nagada et ailleurs. Ils montrent la convention primitive du lion avec une bouche grimaçante, ressemblant à la représentation babylonienne de l'animal".
https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA64093
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