dimanche 27 octobre 2024

Gihane Zaki : une mission à Biggeh, île-sanctuaire d'Osiris


Gihane Zaki, égyptologue, directrice de l' "Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan"
 photographiée, sur le site, lors de la première mission d'octobre 2024


Gihane Zaki est ingénieur de recherche au CNRS - Sorbonne Université, membre de l'Institut d'Égypte, Professeur des Universités en égyptologie. Experte internationale en diplomatie culturelle, elle est également députée au Parlement Égyptien (commission des affaires étrangères). 

Son axe de recherche au sein de l’UMR 8167 Orient et Méditerranée (Unité Mixte de Recherche) porte principalement sur la région de la Première cataracte (Assouan/Nubie) aux époques ptolémaïque et romaine. Ses publications portent notamment sur la géographie religieuse de cette région frontalière, l’épigraphie des textes des processions géographiques mais également sur l’histoire moderne de l’opération révolutionnaire de sauvegarde des monuments de la Nubie, au milieu du vingtième siècle, et qui fut le catalyseur de la mise en place de la convention 1972 de l’UNESCO pour la préservation du patrimoine mondial de l’humanité. 

En ce début d'automne 2024, Gihane vient d'achever, à Biggeh, l'île-sanctuaire d’Osiris, une mission d'étude placée sous la double tutelle du Conseil Suprême des Antiquités d'Egypte (SCA) et du CNRS-Sorbonne Université (UMR 8167).


Nous la remercions très sincèrement d'avoir accepté de répondre aux questions d'Égypte-actualités …

 

Carte des "Environs d'Assouan" publiée dans le Guide Baedeker "Egypte et Soudan" de 1908
 (avant la construction du Haut-Barrage, avec les îles à leur emplacement "initial")


MG-EA : Depuis les relevés effectués en 1910 par Aylward M. Blackman, les quelques restaurations réalisées dans les années 1920 par Alessandro Barsanti, le site de Biggeh, est demeuré relativement confidentiel, voire oublié …  C'est une "reconnaissance" que vous souhaitez lui donner en y consacrant une mission d'études ? 

 

GZ-BIG : Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier pour l'attention que vous portez à l'Egypte et à ses actualités  archéologiques ainsi que l'énergie que vous déployez régulièrement afin de rendre accessible les activités égyptologiques au grand public… 


Pour répondre à cette première question, je dois rappeler que le site de l’île de Biggeh, qui abrite le tombeau d’Osiris dans la légende égyptienne de l’antiquité, fut volontairement "confidentiel" puisque les textes le nommaient "l’île sacrée" ou encore l'"Abaton", sachant que la vraie définition du mot grec τὸ ἄϐατον, selon le dictionnaire étymologique, serait "Lieu saint, sacré, inviolable, neutre inaccessible, infranchissable".


En fait, l’Abaton est souvent lié à la pratique de l'iatromancie (qui combine médecine et divinisation) et se trouve à la proximité de sources, l'eau surgissant de la terre étant considérée comme la manifestation de puissances chtoniennes. L’île de Biggeh était donc le choix parfait !

"L'île de Philae vers l'aval du Nil" avec en premier plan l'île de Biggeh en 1838 - 1839 
par David Roberts, peintre orientaliste

Située à la frontière méridionale, dans le premier nome de Haute-Égypte, To-Seti, en face de la rive occidentale de l’île de Philæ dédiée à la déesse Isis, "mère des dieux", Biggeh (l'ancienne Senmet/Senmout) constituait la localité idéale pour que la mythologie égyptienne y place la dépouille d'Osiris. D’après le décret divin de l’Abaton, la tombe se trouvait cachée sous un tertre planté d'arbres et entouré d’un bois sacré où des autels étaient desservis à chaque fête du dieu pour le rituel sacré. Seuls les prêtres chargés des rites étaient autorisés à s'y rendre.

L’Abaton de Biggeh fut l'un des sanctuaires les plus importants et le mieux attestés dans les sources classiques, cependant sa topographie est méconnue et n’a fait l’objet que de rares études, à la différence des tombes d’Osiris à Abydos ou encore à Oxyrhynchos.

La providence a peut-être aussi voulu garder cette confidentialité entière puisque, lors de la grande opération du sauvetage des temples nubiens, les experts ont jugé l’île à l’abri des menaces des eaux du Nil. Ce qui fait qu’il n’y a pas eu besoin de la transférer ailleurs.

Au cours de l’histoire moderne, comme vous l’avez bien souligné dans votre question, quelques maigres attentions lui ont été accordées en termes de restauration et d’études comme celles effectuées par Alessandro Barsanti et d’autres opérations ponctuelles entreprises par le Conseil Suprême des Antiquités dont une, il y a quelques mois (mars 2024), mais sans vraiment mettre en place de grandes interventions, comme par exemple à l’île de Philae, ou encore la légendaire île d’Éléphantine où les travaux se poursuivent depuis près d’un siècle et ont donné lieu à une dense bibliographie.

Temple sur l'île de Biggeh - Égypte et Nubie, Volume II : Ruines - Nubie, Louis Haghe 1847 
(Egypt and Nubia, Volume II: Ruins - Temple on the Island of Biggeh, Nubia, 1847)


Pourquoi Biggeh en 2024 ? Et est-ce "une reconnaissance" pour reprendre votre expression ? 

Je peux vous dire que le site de Biggeh représentait depuis toujours pour moi un monde mystérieux. Cela a commencé vers la fin des années 90, pendant mes études doctorales à l’Université de Lyon avec le Professeur Jean-Claude Goyon où il nous parlait de la "Souveraine de l’Île Pure, dame de l’Abaton", Isis, et le rite décadaire qu’elle effectuait - selon la légende de l’Égypte ancienne - depuis Philæ vers Biggeh afin de retrouver Osiris et de lui offrir des libations de lait sur son corps gisant dans la crypte mystérieuse : là où celui-ci procédait au mystère de sa propre régénération dont les humeurs ou "redjou" allaient engendrer le miracle de la crue annuelle.


En effet, toutes ces données scientifiques m’ont  introduite dans un monde féérique, où j’ai mis en scène une galerie de personnages, tissée par mon imaginaire, et nourrie par les détails des textes gravés dans le décret de l’Abaton traduit par H. Junker ainsi que les récits des voyageurs grecs, romains, puis arabes et les histoires de Shéhérazade dans le recueil des "Mille et une Nuits" : un univers merveilleux, presque théâtral ... mais peut-être faut-il avouer que je fais partie de ceux et de celles qui ont un imaginaire fertile !

Village et temple de l’île de Biggeh - Egypte, 11 avril 1850 - photo de Maxime du Camp

Bien que les années passaient, Biggeh était toujours dans ma sphère d’attention, soit par la charge que j'occupais en relation avec la convention de 1972 pour la conservation du patrimoine culturel et naturel de l’Unesco pour l’Égypte, soit par la direction qui me fut confiée du Fonds nubien entre 2010 et 2012, soit par mes recherches scientifiques au sein de l’UMR 8167 ou encore par mes cours universitaires en Italie, France et Egypte ... jusqu’au jour où je me décidais enfin, en mars 2024, à aller au Service des Missions du Conseil Suprême des Antiquités pour demander officiellement la concession "rêvée" de Biggeh. 

Et voilà que le rêve allait se réaliser !

En fait, je suis convaincue qu’étant née en Égypte, et étant spécialiste de l’histoire et de la civilisation ancienne, j’avais une obligation morale et patrimoniale envers mes ancêtres et aussi "une reconnaissance" envers eux, pour reprendre votre expression, car ils avaient éclairé l’humanité par leur science millénaire. En témoigne la région de la première cataracte, là où - d'après la science sacerdotale - commence l'histoire de l’Égypte, là où l’homme a été façonné par Khnoum et où il reçoit le souffle divin, là où le Nil entre en terre d’Égypte, là où les ténèbres se dissipent et font place à la lumière qui va donner la vie et la prospérité...  

Vue du temple d'Isis sur l'île de Philae depuis l'île de Biggeh par Francis Frith - 1857 - 1859
(source Royal Collection Trust - RCIN 2701181)


MG-EA : Gihane, comment se présente aujourd'hui cette île, proche d'Eléphantine et de Philæ, cette terre sacrée et rocheuse intimement liée au Nil et à Osiris, qui semble avoir conservé tout son mystère ?

 

GZ-BIG : La première cataracte est une région à caractère unique sur la carte du patrimoine national et mondial du fait de l’intensité des temples/chapelles/kiosques qui longent ses rives et qui représentent une richesse exceptionnelle. Lors de la grande opération du sauvetage des temples nubiens, Louis Christophe, expert scientifique de l'Unesco, avait souligné cette densité extraordinaire des temples et chapelles dans cette région. 


Sous les Lagides, une floraison de constructions nouvelles, allant de grands projets à d’autres plus modestes, concernant la décoration ou l’agrandissement des édifices avait vu le jour. Cette activité architecturale se poursuivit durant les trois premiers siècles de la domination romaine.


Sur les îles de la Cataracte, Éléphantine, Biggeh, Philæ, c’est le grand mystère de la crue qui se joue, scénario brillamment mis en scène par les clergés du nome, prêts à tout pour séduire les étrangers. Ces derniers ont accepté à leur tour de jouer le jeu. Le nome ombite s’affirme dès lors et réussit à attirer l’attention du gouvernement d’Alexandrie. 

Arc romain - Ile de Biggeh par Francis Frith vers 1856-1860 
(source : Musée des Beaux Arts du Canada - Numéro d'acquisition : 21900.15)


Pendant presque cinq siècles, le premier nome du sud connaîtra la période la plus faste de son histoire et la vallée fut de plus en plus animée par une importante activité religieuse. Les sanctuaires représentaient non seulement des centres religieux, mais aussi des lieux privilégiés d’activités sociales, administratives et surtout économiques.


Ces monuments ont beaucoup souffert des changements climatiques à travers de longs siècles, mais certains d’entre eux ont aussi failli disparaître, à tout jamais, en raison de l’intervention de l’homme moderne, comme ce fut le cas, au vingtième siècle dans les années 60, lorsque l’Égypte a envisagé la construction du Haut Barrage. Depuis, l’exemple de la sauvegarde des temples nubiens reste une référence mondiale pour ce que nous appelons aujourd’hui "La coopération culturelle internationale" dont l'objectif principal est la préservation du patrimoine en danger de l’humanité.

  

Par la force des choses, certaines îles, comme Philæ ont pu bénéficier d’une attention particulière en termes d’études et de restauration. L'île d'Isis a pu également disposer d'un gros budget pour son transfert vers un lieu sécurisé la mettant à l’abri des eaux. D’autres, comme Éléphantine, par sa position initiale plus élevée, a été protégée et a même pu recevoir certains monuments déplacés comme la porte de Ptolémée IX actuellement présentée à la pointe sud de l’île. 

Ile de Biggeh - photo de Francis Frith - 1857


L’île de Biggeh, quant à elle, était hors du plan de sauvetage en raison de son emplacement, jugé "sécurisé" par les chercheurs. Elle est cependant tombée dans l’oubli physiquement parlant, et a subi les conséquences néfastes de se trouver dans une écluse, entre deux barrages, une zone où l’eau monte et descend sans cesse à longueur de journée.


Très peu de chercheurs se sont intéressés à sa topographie et à son architecture, ancienne ou moderne. En revanche, un nombre considérable de spécialistes, surtout de l’époque ptolémaïque se sont penchés sur le fameux décret de l’Abaton, ses codes épigraphiques et son interprétation religieuse.


En comparant les photos anciennes de Bonfils, de la mission italienne chargée de la construction de la digue d’Assouan et aussi les photos publiées par Blackman en 1915, avec celles prises par la mission archéologique de Biggeh en 2024, c’est à dire 110 ans après, il est clair que le temple a beaucoup perdu de son volume : le quai est complètement sous l’eau, l’escalier qui menait à l’intérieur du temple est régulièrement inondé, le pylône n’existe plus et les murs-bahuts à l’avant du pronaos, l'une des caractéristiques de l’architecture ptolémaïque, se sont écroulés en grande partie et les blocs se trouvent actuellement dispersés dans le voisinage immédiat du temple ou même carrément sous l’eau. 

"Ile de Bighée - Phylaé" par Félix Bonfils, photographe orientaliste actif en Egypte dans la seconde moitié du XIXe siècle


L’intérieur du temple est couvert par une végétation sauvage qui abrite souvent des reptiles dangereux. 


Cependant, les inscriptions rocheuses sur le flanc est de la montagne rocheuse sont en bon état et gardent tout leur éclat. 

La flore de l’île - tellement bien détaillée par le décret de l’Abaton - est certainement incomparable à l’état initial du paysage. En revanche, la faune conserve encore quelques éléments de sa consistance naturelle, notamment l’ibis égyptien qui reste fidèle au contexte malgré les millénaires passés et continue à se poser sur les rochers de l’île. 


Lors de la période post-campagne nubienne, les habitants ont abandonné l’île et leurs maisons ont été vidées. Depuis 2018, une activité touristique à laquelle s'adonnent les Biggawi, semble se mettre en place autour de ces maisons. Un petit hôtel, le premier sur l’île, occupe actuellement sa pointe nord et réserve une vue surprenante sur l’île d’Isis qui s’impose et écrase par sa grandeur et l’élégance de son architecture le paysage de la première cataracte et fait son "branding" en utilisant un terme du répertoire  moderne du management touristique. 

 


MG-EA : Ce site que les anciens Égyptiens désignaient sous le nom de Senmout, est si peu connu que les questions que l'on se pose sont nombreuses … Les vestiges qui y demeurent sont-ils importants ? De quelle époque datent-ils ? Et que reste-t-il de ce temple appelé Abaton, lieu sacré de la sépulture d'Osiris où seuls les prêtres étaient autorisés à pénétrer ? On sait que cette "Iât-Ouabet" ou "Butte pure" du dieu était cachée sous un tertre planté d'arbres. Des témoignages de son épouse Isis qui venait s'y recueillir sont-ils recensés ?

 

GZ-BIG  : Quand on évoque l’île de Biggeh, c'est la vue de ses vestiges reproduite en 1838 par le lithographe anglais David Roberts qui reste une référence du site, teintée de romantisme. On y voit le monument principal de ce haut-lieu religieux de l’Égypte ancienne : un temple de style gréco-romain, dominé par une grande arche d’époque romaine puisque sa construction est datée de l’époque de Ptolémée XII et a été agrandie sous Auguste. 

Temple de l'Ile de "Bigga" par David Roberts en 1838 - 1839

Selon Blackman (1915), les fondations du temple seraient antérieures à la période ptolémaïque, mais il est impossible d’explorer les strates inférieures, car elles ont été cimentées en vue de stabiliser l’édifice. À l’époque chrétienne, au VIIe siècle, une église fut installée dans le naos du temple.  

Il reste peu de choses du temple de Biggeh. L’ensemble a perdu beaucoup de ses éléments architecturaux et ne conserve que l’entrée aménagée en arche romaine d’où l’appellation de "Gate of Osiris", le grand quai destiné à accueillir les zélateurs d’Isis venant du Sud comme du Nord est complètement englouti par les eaux du Nil comme les chambres latérales. 

La partie interne du temple, quant à elle, est cachée sous les dépôts limoneux du Nil qui ont couvert le sol de l’île et l'ont garni copieusement de végétaux sauvages appelés "hish" par les habitants.

Temple de Biggeh 

D’autres vestiges sont cependant intéressants comme les inscriptions rupestres des bateliers qui naviguaient vers le sud ou au retour du sud et qui tenaient à laisser une trace de leur passage. 


Pour répondre à votre interrogation concernant les différentes appellations de l’île de Biggeh, il est vrai qu’une certaine confusion s’est installée avec le temps et je vais essayer de la clarifier à cette occasion :


Dans le "Conte du Naufragé" (papyrus Ermitage 1115, l. 10) et dans la tombe de Rekhmirê (TT100), l’île de Biggeh, est nommée Senmet/ Senmout où elle est présentée comme la véritable frontière sud de l’Égypte.


À l’époque ptolémaïque, Senmet englobait probablement tous les espaces cultivables, berges et îles en amont de la première cataracte, si bien que les textes égyptiens de l’époque insistent sur sa richesse agricole et prouvent son importance au sein du premier nome. 


Dès l’époque ptolémaïque, naît un amalgame entre Senmet et l’Abaton, due au grand intérêt suscité par le tombeau d’Osiris. 

Progressivement, les textes vont néanmoins employer "Senmet" (Snmt) pour parler de l’île, mais "Iat-ouabet" pour renvoyer précisément à l’Abaton. 


L’espace sacré de la tombe d’Osiris est "Iat-ouabet" ou la "Butte pure", en égyptien, et dans la majeure partie des sources classiques, elle est appelée  Ἄβατον.  

Le temple de Biggeh sous l’eau (vue prise depuis le Nil)
photo Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan - 2024



MG-EA : Comment avez-vous constitué l'équipe de l' "Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan" ? Quels sont les spécialistes qui œuvrent à vos côtés ?

 

GZ-BIG : Vu le caractère particulier du site, la difficulté d’accès et les conditions difficiles (pieds dans l’eau) en raison d'une marée qui peut varier en quelques petites heures, la mission archéologique de Biggeh est une mission internationale placée sous une double tutelle CSA et CNRS et elle est dotée d'experts afin de pouvoir se confronter aux défis que présente le travail sur un site complexe : une nature archéologique particulière, un aspect patrimonial important et également une obligation de sauvegarde à l’instar des sites sauvés par l’Unesco dans les années 60 et 70 pour assurer une visite saine.

Le temple de Biggeh sous l’eau (vue prise vers le Nil)
photo Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan - 2024


Le topographe est Damien Laisney qui a presque 30 ans d’expérience  derrière lui, ayant travaillé sur tous types de sites aussi bien dans le Delta qu'en Haute-Égypte et dans les oasis. Il est doté d'une habileté et d'un professionnalisme sans faille qui lui permettent de gérer la situation et de pouvoir dresser une carte de l’île de Biggeh avec les moyens technologiques 2024.

photo Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan - 2024


Séverine Marchi est la directrice de la Section française de la direction des antiquités du Soudan et a l’habitude de diriger des équipes au Soudan comme en Egypte depuis près de 30 ans. Son expertise en la matière lui a permis de surmonter les difficultés du site et de faire une couverture photographique avec les mêmes angles pris il y a 110 ans par Blackman. Un travail systématique de découpage de l’île en zones archéologiques distinctes a pu être mis en place afin de faciliter l’étude scientifique et par la suite la collecte du matériel céramique pour une datation de l’île. 

photo Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan - 2024


Mahmoud Mokhtar un jeune archéologue égyptien qui représente le Conseil Suprême des Antiquités d'Egypte et qui a travaillé consciencieusement sur les inscriptions rupestres, a offert toute aide pour la logistique de la mission. 

photo Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan - 2024


Sur la liste des membres de la mission, figure aussi l’archéologue italienne, Giusepina Caprioti, qui est directrice de recherche au CNRS italien et a travaillé sur de nombreux chantiers de fouilles en Égypte et en Italie. Giusepina fut l’attachée en charge de l’archéologie en Égypte pendant de longues années et est actuellement la directrice du site de Tell el-Maskhouta. Son axe de recherche porte sur le thème des frontières d’où son intérêt concernant la zone de la première cataracte. 

L'équipe de l'"Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan"
photographiée, sur le site, en octobre 2024

MG-EA : Ces quelques jours passés sur place vous ont-ils permis de définir le programme de vos prochaines missions ? Et si oui quels seront les axes privilégiés : l'épigraphie ? la restauration des monuments ? des fouilles peut-être ? Que souhaiteriez-vous trouver qui puisse éclairer le paysage religieux de cette frontière sud de l’Egypte ?

 

GZ-BIG : Cette première mission fut très importante pour nous tous car, en effet,  chacun s'était fait une image du site d’après ses lectures et ses investigations personnelles, et nous avons tous été surpris par les conditions actuelles si détériorées de l’île : le temple, inondé considérablement, les inscriptions rocheuses recensées par l'Inspectorat des Antiquités d’Assouan, mais sans un véritable plan pour les retrouver au milieu de la végétation... Une véritable chasse aux œufs !

Ile de Biggeh : un site touristique en développement 

photo Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan - 2024


Le développement touristique, très séduisant pour les habitants de Biggeh qui avaient abandonné le site et qui reviennent en force, ouvre de nouvelles perspectives de ressources. En évoquant le secteur touristique et son épanouissement sur l’île, un autre défi se profile à l’horizon. Les bateaux de visiteurs qui arrivent de temps à autre,  heurtent malheureusement les murs du temple, causant ainsi beaucoup de dégâts…


Deux programmes doivent immédiatement se mettre en place : l'un, architectural, qui permettra un relevé précis des vestiges ; l'autre, archéologique, qui conduira à une fouille systématique de la partie interne située entre le pronaos et la montagne rocheuse. En parallèle, le CSA devra étudier la possibilité de préserver les blocs restants de la variation du niveau des eaux qui nuit considérablement au temple…


interview réalisée par marie grillot 

pour Egypte-actualités & Egyptophile



Quelques photos de l'île de Biggeh prises en octobre 2024 

par l' "Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan" dirigée par Gihane Zaki 








Gihane Zaki, égyptologue, directrice de l' "Archeological Mission @ Island of Biggeh - Aswan"
photographiée, sur le site, en octobre 2024







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