dimanche 3 septembre 2023

"L'Égypte au cœur des musées : une minute pour une œuvre d'art" 2023 - British Museum

 


Momie de Katebet 

ancienne chanteuse d'Amon à Karnak


Momie de Katebet, chanteuse d'Amon à Karnak - restes humains, cheveux, lin, bois, plâtre, or, calcite…
Nouvel Empire (vers 1330 - 1250 av. J.-C.) provenant de Thèbes
British Museum - EA6665 - par acquisition du lot 150 de la troisième collection Salt 
proposée par Sotheby's Londres en juin 1835 - photo © The Trustees of the British Museum


Cette momie est celle d'une dame âgée nommée Katebet, qui a exercé la fonction de chanteuse d'Amon à Karnak. Enveloppée dans ses bandelettes de lin, elle porte un masque en cartonnage peint au visage doré et des bras en bois attachés ornés de bijoux. Deux boucles d'oreille en calcite sont placées dans sa perruque. Elle porte deux pectorals en cartonnage, et un oushebti en pierre peinte (?) sur les jambes. Elle possède également un assemblage de plusieurs longueurs de cheveux humains brun foncé tressés. Cette momie a été trouvée dans son cercueil anthropoïde en bois qui était peint de détails sur du gesso.

Haute de 165 cm, elle est datée du Nouvel Empire (vers 1330 - 1250 av. J.-C.) et provient de Thèbes.

Elle est entrée dans les collections du British Museum of Art - n° EA6665 - par acquisition du lot 150 de la troisième collection Salt  proposée par Sotheby's Londres en juin 1835.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : Henry Salt (Lichfield, 14-7-1780 - Alexandrie, 30-10-1827) prit ses fonctions de consul britannique en Egypte en 1815-1816. Amateur d'art, grand collectionneur, il a ainsi rassemblé, en une dizaine d'années, un nombre important d'antiquités qu'il a proposées à la vente en trois grandes collections. 

La "première collection Salt" a été envoyée, en 1818, au British Museum. La seconde (4014 pièces), constituée entre 1819 et 1824, a été acquise par la France en février 1826. La troisième a été proposée chez Sotheby's à Londres, du 29 juin au 8 juillet 1835, en 1270 lots. Le British Museum s'est alors porté acquéreur de la majorité d'entre eux. 

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA6665

 

 


Masque en cartonnage peint et doré 

d'une femme nommée Aphrodite


Masque doré d'une femme nommée Aphrodite, morte à 20 ans - cartonnage en lin stuqué, peint et doré
période romaine (50 - 70 ap. J.-C.) - découvert à Hawara dans le Fayoum par William Matthew Flinders Petrie
British Museum - n° EA69020 - photo © The Trustees of the British Museum


Masque en cartonnage peint et doré d'une femme nommée Aphrodite, fille de Dides, âgée de vingt ans : hormis de légers dommages sur les bords, le devant du masque est bien conservé. La femme porte une tunique avec un clavus (maintenant noir, mais à l'origine violet) visible sous l'épaule droite; un voile est drapé sur sa tête et ses épaules. Elle porte des boucles d'oreilles "boules" et un collier composé d'une chaîne en or avec une plaque centrale montrant trois divinités, peut-être deux Déméter avec Harpocrate. Ses deux bras sont ornés de bracelets "serpent" élaborés, de bracelets triples et d'un autre bracelet à large chaton. Aucune bague n'est visible. Dans sa main droite, elle tient une couronne de fleurs roses. Les cheveux, peints en noir, sont disposés en trois rangées de boucles enroulées, sans raie centrale. Des mèches bouclées partent derrière les oreilles pour retomber au dessus des épaules. Les yeux, les sourcils et les cils sont simplement peints en noir et blanc. Les narines sont peintes en orange. Les lèvres sont légèrement ouvertes. L'inscription apparaît en relief, en lettres dorées, appliquées sur le fond peint du voile, derrière le bord doré. Sur le sommet de la tête, représentant Nekhbet, se trouve un vautour coiffé de la couronne de Haute-Egypte (ici de couleur rose au lieu du traditionnel blanc), ses ailes enserrant la tête de la défunte. La scène du fond très abîmée montrait à l'origine Osiris (seule sa couronne est conservée), dont la tête était flanquée de faucons et de divinités momiformes. La dorure du recto repose sur un fond de peinture orangé rosé visible sur les côtés et le bord inférieur.

Ce masque est réalisé en or et en lin stuqué, peint et doré. Il est haut de  56,50 cm, large de 31,50 cm, profond de 27 cm et pèse 4,7 kg. Daté de 50 - 70 ap. J.-C., il a été découvert à Hawara dans le Fayoum par William Matthew Flinders Petrie.

Donné par Henry Martyn Kennard au Victoria and Albert Museum (Département d'architecture et de sculpture), il a été transféré au British Museum en 1979 où il a été enregistré sous le n° EA69020.

Un commentaire du conservateur apporte cette précision : "Cité comme le dernier et le plus individualisé des masques romanisés en cartonnage doré de Hawara, ce portrait est considéré comme "Flavien", bien que la combinaison particulière de bijoux, de draperies et de coiffure n'exclue pas une date claudienne ou néronienne tardive".

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

Dans "Hawara, Biahmu et Arsinoe", publié en 1889, William Matthew Flinders Petrie cite ce masque en exemple alors qu'il évoque l'évolution du style des cartonnages :

"Un développement encore plus poussé du portrait en cartonnage a eu lieu. Le buste ayant été de plus en plus exposé dans les bandelettes afin d'en montrer la décoration, on y ajouta enfin des bras, et toutes les scènes d'offrandes finirent par disparaître. Les bras sont toujours placés dans la même attitude, le droit tenant une couronne, presque toujours de fleurs rouges, alors que le gauche est placé sous la poitrine.

Autour du cou, une petite triade d'Isis, Nebhat et Horus est généralement suspendue; les avant-bras sont ornés de bracelets serpent torsadés et le haut des bras de brassards Des anneaux, aux doigts et aux oreilles, sont aussi souvent représentés… Ces bustes sont généralement dorés sur le visage, le devant du tissu drapé et les bras, tandis que la tête est peinte. Il arrive aussi que la tête soit dorée et, d'autre part, de façon curieusement naturaliste la peinture parfois utilisée pour les bras était de couleur chair, et la robe vert vif, ou pourpre, ou blanche, la couronne étant constituée de feuilles de couleur naturelle et de fleurs. 

Deux exemplaires de ce style ont été trouvés inscrits ; un d'Aphrodite, fille de Didas, 20 ans, maintenant au Musée de South Kensington ; et un autre entièrement doré avec le nom d'Ammonapin inscrit sur une bande transversale sur le sommet de la tête, maintenant à Boulaq. Les yeux sont parfois peints, comme dans celui d'Aphrodite, mais plus généralement incrustés, et avec des franges de feuille de cuivre pour le cils"

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA69020

 

 


Collier avec un scarabée de cœur en pendentif 


Collier avec un scarabée de cœur en pendentif - basalte et or
début de la XVIIIe dynastie
British Museum n°  EA24401 (acquis, en 1872 auprès d'Alessandro Castellani)
photo © The Trustees of the British Museum


Ce collier a comme pendentif un scarabée de coeur de basalte vert avec des élytres marqués d'une suture dorée, des pattes non percées, et dont la base est inscrite de dix lignes de hiéroglyphes (chapitre 30 du Livre des Morts). Il est serti dans une monture en or avec une boucle de suspension au sommet et attaché à un fil d'or rond.

Daté du début de la XVIIIe dynastie, il a été acquis, en 1872 auprès d'Alessandro Castellani et est entré dans les collections du British Museum sous le n°  EA24401.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

Dans son "Dictionnaire de mythologie égyptienne", Isabelle Franco rappelle que : "Le scarabée est porteur d'une énergie renouvelée qui prélude à toute existence, il préside aux transformations qui amènent à toute maturité. Il est l'animal, attribut de Khépri. Le signe du scarabée sert à écrire le mot kheper qui évoque l'idée de naissance mais aussi du revenir." Pour les anciens Égyptiens, le coeur était le siège de la pensée, de la conscience et de la volonté, ainsi, lors de la momification : "Le cœur était le seul organe qui demeurait dans la momie après l'éviscération, parfois avec les reins. S'il venait à être détruit le mort serait incapable de se présenter devant le tribunal divin. Il existait donc des cœurs de remplacement, des amulettes qui prenaient sa forme ou qui prenaient celle du scarabée…" ajoute-t-elle.

Le "scarabée de coeur" était généralement façonné dans une pierre dure, "idéalement verte ou noire" ; la couleur verte étant, en Egypte ancienne, liée - elle aussi - au concept de renaissance… Il était généralement inscrit d'une formule magique du Livre des Morts qui enjoignait le cœur à être "juste" lors de la psychostasie. Après avoir été "oint" par deux fois par les embaumeurs, il était déposé sur la poitrine du défunt, ou bien accroché en pendentif sur une chaîne.

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA24401

 

 


Chaîne en or avec une amulette 

de Maât en pendentif


Chaîne avec une amulette de Maât en pendentif - or (chaîne), bois (?) doré (amulette)
XXVIe dynastie (vers 600 avant J.-C.)
British Museum n° EA48998 (par acquisition en 1909 auprès de Cheikh Ali Abd-el-Hai el-Gabri avec l'aide de Lady Wantage)
photo © The Trustees of the British Museum


L'amulette représente la déesse Maât, assise sur un piédestal, portant le symbole de la plume d'autruche sur la tête. Elle est réalisée en feuille d'or appliquée sur un support très léger, peut-être du bois. Les détails de ses yeux, de son nez et de sa bouche et les stries de sa perruque ont été légèrement sculptés. La plume est réalisée à partir d'une pièce centrale en feuille d'or façonnée sur chaque face de laquelle ont été soudées quatre cloisons, autrefois incrustées. La figurine est suspendue à une chaîne en or maille dans maille avec son effet chevron caractéristique qui donne l'impression d'avoir été tressée. Elle était cependant fabriquée à partir de mailles préformées de fil d'or entrelacées. Le conservateur du musée ajoute que : "Maât était la déesse de l'ordre cosmique, de la vérité, de la justice, de la droiture et des concepts abstraits similaires. C'était face à une représentation de cette déesse, ou de son emblème qui est la plume d'autruche, que le cœur était pesé pour déterminer la dignité de son propriétaire à entrer dans l'équivalent égyptien du paradis. Cependant, l'historien grec Diodorus Siculus rapporte que les juges égyptiens portaient de petites figures de la déesse autour du cou, comme insigne de leur fonction et que les statues égyptiennes de la période tardive portent parfois une telle image. Ainsi, ce bel exemple aurait pu être porté par un juge".

La chaîne est longue de 24,50 cm et son poids est de 34 grammes. Quant à l'amulette, elle est haute de 2,70 cm et son épaisseur va de 0,30 à 0,90 cm.

L'ensemble est daté de la XXVIe dynastie (vers 600 avant J.-C.). Acquis en 1909 auprès de Cheikh Ali Abd-el-Hai el-Gabri avec l'aide de Lady Wantage, il est entré dans les collections du British Museum sous le n° EA48998.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

"Maât, personnification de l'ordre cosmique se présente sous l'aspect charmant d'une jeune femme portant sur la tête la plume d'autruche dont l'idéogramme permet d'écrire son nom. La déesse Maât, que les textes présentent comme la fille de Rê, incarne l'une des notions les plus complexes et les plus importantes de la civilisation égyptienne. Apparue à l'aube du premier jour puisqu'Atoum proclame lui-même qu'elle n'est autre que (sa) fille vivante Tefnout, elle est avant tout la personnification de l'ordre universel établi par le démiurge au moment de la création et la garantie de celui-ci ; elle est donc équilibre cosmique, norme juridique, vérité, équité et justice"… précise Jean-Pierre Corteggiani dans "L'Egypte ancienne et ses dieux" (Fayard, 2007)

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA48998

 

 


Collier de perles et pendentifs 

représentant des bleuets


Collier de perles et pendentifs représentant des bleuets - or et composition émaillée
XXIIIe dynastie - British Museum n° EA65557 (par un don, en 1953, de Mme H S Kershaw)
photo © The Trustees of the British Museum


Ce collier est composé de perles cylindriques en or alternant avec des groupes de perles simples, de composition émaillée bleues. Des pendentifs en forme de bleuet, également en or, sont accrochés au collier de perles.

D'une longueur de 36,80 cm, il est daté de la XVIIIe dynastie.

Il est entré dans les collections du British Museum en 1953 (par un don de Mme H S Kershaw) sous le n° EA65557.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

De la famille des "centaurées", le bleuet était bien présent dans la flore de l'Egypte ancienne. Il devait déjà y être apprécié pour sa belle couleur mais aussi pour ses vertus toniques, astringentes, et calmantes pour les yeux… Dans "Hatshepsut from queen to pharaoh", Catharine H. Roehrig, Renee Dreyfus et Cathleen A. Keller  précisent :  "De nombreux types de perles du Nouvel Empire sont inspirés des fleurs ou de leurs bourgeons. Ces éléments se trouvent dans des rangs simples de perles ainsi que dans de larges colliers, bien que les fleurs en tant que composantes de ces derniers semblent être les plus courantes après l'époque d'Hatchepsout. Deux des perles florales les plus populaires représentent les bourgeons des coquelicots et des bleuets. Incontournables du jardin égyptien, ils étaient utilisés pour confectionner des bouquets frais pour les sanctuaires et les larges colliers floraux. Parce que les bourgeons de ces fleurs ont une forme similaire, il est parfois difficile d'être certain de savoir précisément quelle est l'espèce représentée". 

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA65557

 

 


Pectoral avec un scarabée de coeur


Pectoral avec un scarabée de cœur - composition émaillée
XIXe dynastie (vers 1275 avant J.-C.) - provenant de Memphis
British Museum n°
 EA7865 (par acquisition auprès de Joseph Sams en 1834)
photo © The Trustees of the British Museum


Cet ornement de pectoral - ou pectoral - est en forme de pylône, initiant les môles encadrant la monumentale porte d'entrée d'un temple égyptien. Comme un pylône, il a des côtés en pente et une corniche à gorge au sommet qui représente les frondes trouvées au faîte d'un mur fait de tiges de roseau posées verticalement et enduites de boue.…

Les titres ou épithètes inscrits en hiéroglyphes incluent : Dame de l'Ouest et Maîtresse de la nécropole.

Réalisé dans une composition émaillée, il est haut de 10,50 cm, large de 14,50 centimètres et pèse 186 grammes. 

Il est daté de la XIXe dynastie (vers 1275 avant J.-C.) et  provient de Memphis.

Le conservateur ajoute ce commentaire : "Cette pièce est un superbe exemple de la façon dont la composition émaillée pouvait être utilisée pour imiter des pectorals en métal précieux avec des incrustations de pierres semi-précieuses. Idéalement réalisée à partir d'un noyau de sable quartzeux recouvert d'une glaçure alcaline vitreuse, la composition émaillée était un matériau particulièrement prisé par le joaillier égyptien en raison de sa malléabilité et de sa capacité à imiter les couleurs d'autres matériaux. Le motif d'un scarabée de cœur flanqué des figures d'Isis et de Nephthys se retrouve pour la première fois dans les pectorals de la sépulture de Toutankhamon".

Acquis auprès de Joseph Sams en 1834, il est entré dans les collections du British Museum sous le n° EA7865.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

Isis et Nephthys, sœurs divines et déesses protectrices, sont représentées, debout, respectivement à gauche et à droite du coléoptère. Sur la tête d'Isis se  trouve "le signe hiéroglyphique du siège qui permet d'écrire son nom". Nephtys, elle, est coiffée "des deux signes qui permettent d'écrire son nom - l'idéogramme château (hout) surmonté de celui de la corbeille (neb)" (Jean-Pierre Corteggiani). Devant Isis se trouve un pillier-djed et devant Nephtys, une amulette Tyt, ou "nœud d'Isis". Surmontés de l'œil-oudjat, leurs bras fins, élancés et protecteurs, soutiennent le scarabée déposé sur une barque solaire.

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA7865

 

 


Fragment de peinture funéraire 

représentant Osiris


Fragment d'une peinture funéraire polychrome représentant Osiris - plâtre peint
XXe dynastie (règne de Ramsès VIII) - provenant de la tombe de Kynebou (TT 113)
British Museum n° EA37995 (par acquisition auprès de Robert James Hay en 1868)
photo © The Trustees of the British Museum


Ce fragment de peinture funéraire polychrome, de forme rectangulaire, est haut de 44,5 cm. Il représente Osiris, debout, tenant la crosse et le fléau, avec devant lui une fleur de lotus sur laquelle se trouvent les quatre fils d'Horus.

Réalisé sur plâtre, il est daté de XXe dynastie (règne de Ramsès VIII) et provient de la tombe de Kynebou à Cheikh Abd el-Gourna.

Le British Museum indique que le Porter & Moss précise : "Cette tombe est aujourd'hui en grande partie détruite" mais que "ce registre est représenté intact dans un dessin de Robert Hay".

Ce fragment a été acheté à Robert James Hay en 1868. Il est entré dans les collections du British Museum sous le n° EA37995.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

La tombe thébaine de Kynebou - TT 113 - se trouve précisément dans le secteur d'el-Khokha. Son propriétaire était prêtre ouab des secrets du domaine d'Amon. Il a exercé ses fonctions sous le règne de Ramsès VIII. 

Ce sont trois fragments provenant de sa tombe que le British Museum a acquis, en 1868, auprès de Robert James Hay. Les deux autres représentent : l'un (EA37994) la reine Ahmès Nefertari sous un dais de feuillages et le second (EA37993) Amenhotep Ier en tenue d'apparat, avec la crosse dans une main et une tige de lotus dans l'autre.

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA37995

 


 

Situle en bronze de Padiamunnebnesuttawy


Situle de Padiamunnebnesuttawy - bronze avec décors incisés
époque ptolémaïque (vers 300 av. J.-C.) - provenance : Thèbes
British Museum n° EA38214 (par acquisition auprès de "Dr I C Turnbull")
photo © The Trustees of the British Museum


Cette situle en bronze de Padiamunnebnesuttawy est en excellent état. Un côté de son "décor" montre le fils du défunt exécutant un rituel pour son père, nommé par les hiéroglyphes comme étant Padiamennebnesuttawy. Le texte répertorie également les nombreux titres sacerdotaux du propriétaire, exercés à Karnak au service du dieu Amon-Râ et de son épouse Mout. Cependant, celui de ses titres qui a été considéré comme étant le plus important est celui de "Scribe de l'Oracle", car il est également inscrit sur les deux languettes de métal qui font saillie vers le bas au rebord. Une scène figurée sur le corps de la situle représente le défunt assis derrière une table d'offrande avec des tranches de pain dessus et des pots de vin en dessous. Au-dessus, son fils offre de l'encens et verse une libation sur une table d'offrandes portant des représentations de pains et un récipient à eau. Padiamennebnesuttawy porte un vêtement plissé et frangé élaboré, dont la ceinture est inscrite de l'un de ses titres, et il porte un "kherep" (sceptre), signe de son rang. Sous sa chaise à pieds de lion, se trouve un singe vervet, probablement un animal de compagnie mais aussi symboliquement une promesse de vitalité sexuelle du défunt dans l'au-delà. Les colonnes de texte qui l'accompagnent contiennent des formules qui lui fourniront une subsistance dans l'autre monde. Dans l'autre scène, Osiris, dieu des morts, est représenté comme un pilier "djed" animé, portant la couronne "atef" du dieu ainsi que des accessoires royaux. Il est flanqué de ses déesses sœur, Isis et Nephthys, qui versent une libation sur  le "ba" à tête humaine du défunt. Dans les textes qui accompagnent, les déesses offrent la protection au défunt et un liquide rafraîchissant où qu'il puisse être. Les pétales du lotus autour de la base font allusion au contenu aqueux de la situle.

Haute de 60,50 cm, large de 30,5 cm, son diamètre au plus large est de 23 cm. Réalisée en bronze orné de décors incisés, elle est datée de l'époque ptolémaïque (vers 300 av. J.-C.) et provient de Thèbes. 

Le commentaire du conservateur du musée précise que "Padiamennebnesuttawy était membre d'une famille sacerdotale thébaine bien documentée. D'autres artefacts de son tombeau sont effectivement parvenus jusqu'à nous".

Cette situle a été acquise auprès de "Dr I C Turnbull" ; elle est entrée dans les collections du British Museum sous le n° EA38214.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

"La situle est un vase de cérémonie utilisé pour le rituel quotidien dans les temples et pour le culte funéraire privé. Certaines situles ont été en effet découvertes dans des tombes et on les voit aussi représentées, dans la sépulture, sur des scènes de processions funéraires et d’offrandes faites au défunt. La situle contenait le lait pour les aspersions qui avaient lieu pendant la procession funèbre, lorsque l’on transportait le sarcophage à sa sépulture ; le lait était aussi offert au défunt pour sa renaissance et pour le nourrir, comme l’eau qui servait aux libations sur la table des offrandes, en guise de rite purificatoire" précise le Musée du Vatican qui possède un exemplaire quasi identique. 

Ajoutons ces précisions de Jean-Pierre Corteggiani ("L'Egypte ancienne et ses dieux", Fayard, 2007) : "Bien que leur usage soit  attesté dès la XIIe dynastie, les vases à libation que l'on désigne sous le nom de situles - mot latin dont dérive le français seau - sont surtout connus par les nombreux spécimens de bronze retrouvés dans les sépultures de la basse époque et de l'époque gréco-romaine. La plupart de ces récipients ont la forme oblongue d'un obus cylindro-conique suspendu à une anse mobile par deux anneaux fixés sur un col un peu plus étroit que la panse".

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA38214

 


 

Buste d'ancêtre en calcaire de Mouteminet


Buste d'ancêtre de Mouteminet - calcaire

XIXe dynastie - provenant de Thèbes

British Museum n° EA1198 (par acquisition en 1897) - photo © The Trustees of the British Museum


Ce buste d'ancêtre en calcaire de Mouteminet la représente coiffée d'une perruque striée, attachée bas sur le front, renvoyée derrière les oreilles et se terminant par une large boucle. Son visage est rond et charnu, particulièrement au niveau du menton et de la mâchoire et le visage est clairement levé pour suggérer un regard vers le haut. Les yeux sont étroits, avec des lignes de fard allongées vers l'extérieur. Les sourcils fins descendent également vers les tempes. Le nez est mince et la bouche est de petite taille, bien que les lèvres soient épaisses et leur contour fortement incisé. Le buste est lisse et plat, avec seulement une suggestion des épaules, mais aucune autre indication d'un corps humain sous la forme conchoïdale. Sur le devant du buste se trouvent trois colonnes verticales de texte, comportant des traces de peinture noire, seule la ligne centrale est définie par une bordure. Les deux colonnes se trouvant de chaque côté sont orientées vers l'inscription centrale. Le corps du buste est clairement délimité au haut de la base par une arête visible à l'avant.

Le revers et la base de la représentation ont subi de graves dommages. Il y a aussi de petits éclats sur le corps du buste, le long du côté inférieur droit, et le côté inférieur gauche a été restauré à l'époque moderne. Il y a plusieurs gros éclats sur la surface de la pierre à l'avant du buste, en particulier sur le côté gauche, et de nombreux petits éclats et fissures sur le visage.

Ce buste est haut de 51 cm, épais de 29 cm et large de 26 cm. Il provient de Thèbes. 

Le commentaire du conservateur apporte les précisions suivantes : "Un certain nombre de bustes d'ancêtres ou 'anthropoïdes' ont été découverts lors des premières fouilles de Deir el-Médineh (Bruyère 1939 ; Keith-Bennett 1981) ; la plupart étaient de petite taille et réalisés en divers matériaux, comme le calcaire et l'argile. Ces bustes ont été interprétés par Bruyère comme ayant été placés dans des niches à l'intérieur des maisons, bien que seul un petit nombre ait été enregistré comme étant trouvé dans des contextes domestiques, alors que les autres ont été découverts dans diverses zones du site telles que les espaces funéraires à proximité. Environ 150 exemples de bustes d'ancêtres sont maintenant connus, dont beaucoup proviennent du site de Deir el-Medineh, avec seulement quelques exemples portant une inscription (Friedman 1985). L'absence typique d'inscription peut être liée à leur fonction de représentation des ancêtres d'une famille à vénérer ou vénérés par les vivants, pour lesquels aucune inscription d'identité ne serait nécessaire pour identifier leur sujet (Taylor 2010).

Contrairement à la plupart des corpus connus, le buste de la joueuse de sistre Mouteminet, avec ses 51 cm, est plus grand que la plupart des autres et comporte trois lignes d'inscription. Il peut également être intéressant de constater que ce monument, qui comprend une dédicace à la triade thébaine, porte le nom de la déesse Mout gravé sur le cou du sujet et qui se poursuit ensuite sur son vêtement.

Un buste parallèle de hauteur similaire représentant son mari nommé Pendjerti (maintenant au musée de Louxor, numéro d'accession J.147) a été découvert dans la tombe de leur fils Amenmose, un fonctionnaire qui a vécu sous le règne de Ramsès II, dans la zone de la nécropole thébaine appelée Dra Abou el-Naga (tombe thébaine 373 : PM I:I ; Seyfried 1990). La découverte de son buste a conduit à émettre des hypothèses selon lesquelles le buste de Mouteminet appartenait également à l’origine à cet espace funéraire, et que tous deux étaient situés dans des niches à l’entrée de la tombe de leur fils (Habachi 1976 ; Harrington 2013). Une statue de leur fils Amenmose, également trouvée dans l'espace de sa tombe, fait maintenant partie de la collection du British Museum (EA137, Londres)".

Ce buste, daté de la XIXe dynastie, est entré en 1897 dans les collections du British Museum sous le n° EA1198.

 

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

"Les termes 'bustes de laraires' ou 'bustes des ancêtres' se réfèrent habituellement à de petits bustes anthropomorphes de calcaire, de grès, de bois ou d'argile. Ce sont des bustes très simplifiés, sans bras, avec le crâne rasé ou pourvu d'une perruque plus ou moins élaborée. Ils portent rarement des inscriptions et restent le plus souvent anonymes… Leur fonction d'objet de culte est confirmée par des scènes sur deux petites stèles montrant que des offrandes étaient présentées à ces statuettes…" précise Robert J. Demarée dans " Les artistes de pharaon, Deir el-Medineh et la Vallée des Rois" (Louvre, 2002).


https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA1198

 

 


Partie supérieure d'une statue féminine


Partie supérieure fragmentaire d'une statue féminine - calcaire
XVIIIe dynastie - provenant du temple de Mentouhotep II à Deir el-Bahari
découverte lors des fouilles de l'Egypt Exploration Society
 et donnée en 1905 au British Museum - n° EA41644 - photo © The Trustees of the British Museum


Cette représentation féminine en calcaire est fragmentaire, le bas du corps et la base étant aujourd'hui perdus.

Le personnage porte une large et lourde perruque, avec une tige de lotus placée le long du sommet de la tête, la fleur arrivant au-dessus du front. 

Ses yeux en amande sont étirés et fortement incisés avec des sillons arqués et profonds sous les sourcils. Le nez est mince avec des narines larges et la bouche pleine affiche des lèvres épaisses retroussées aux coins. L'arête de la lèvre inférieure est fortement incisée et il y a des traces d'arc de Cupidon au-dessus de la lèvre supérieure. Elle porte un large collier de perles composé de divers rangs, et le peu qui reste de sa robe fourreau moulante est délimité par les ondulations serrées du vêtement au niveau des seins et du côté gauche de la taille. Les traces d'un nœud sont visibles à droite sous la poitrine, et la texture plissée du tissu se poursuit le long du haut du bras gauche, qui semble avoir été tenu près du corps. Au dos, se trouvent les restes d'un pilier inscrit de trois colonnes de texte, la partie supérieure et inférieure du texte ayant disparu.

En plus de la perte du bas du corps, une partie du côté gauche du corps allant des bords de la perruque à l'avant-bras et au torse est manquante également. Les bords du pilier dorsal sont gravement endommagés.

Ce fragment de statue, haut de 26,50 cm et large de 16,50 cm, est daté de la XVIIIe dynastie et provient du Temple de Mentouhotep à Thèbes.

Le commentaire du conservateur précise que : "Cette représentation a été identifiée dans les premières sources comme une figure votive de prêtresse, en partie basée sur l'ajout de l'éventail en plumes d'autruche représenté sur le côté de la figure (Naville 1913). Elle a été trouvée lors des fouilles du temple funéraire de Mentouhotep II aux côtés d'un certain nombre d'autres monuments votifs datant également des XVIIIe et XIXe dynasties (PM II). Deux images de l'objet figurent dans les négatifs sur plaque de verre des archives de l'Egypt Exploration Society du site de Deir el-Bahari".

Donnée par l'Egypt Exploration Society au British Museum en 1905, elle est entrée dans les collections sous le n° EA 41644.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea :

Dans "Le Bel Occident de Thèbes Imentet Neferet" (L'Harmattan, 2022), Christian Leblanc nous enseigne que les différents noms attribués au temple funéraire de Montouhotep II-Nebhepetrê à Deir el-Bahari étaient : 'Amon est Glorieux de Places' ou 'Nebhepetrê est Glorieux de Places' ou encore 'Le Glorieux (ou Lumineux) de Place'. 

Il précise en outre que : "Les premiers fouilleurs, notamment E. Naville et H. E. Winlock (hypothèse reprise par D. Polz), avaient supposé que cet édifice était coiffé d’une pyramide, mais les travaux effectués par D. Arnold sur ce monument entre 1968 et 1971 semblent avoir démontré qu’il avait été́ surmonté d’un 'mastaba' ou plutôt d’un massif en tronc de pyramide. On doit abandonner l’hypothèse de R. Stadelmann, pour qui ce temple aurait pu être dominé par une butte primordiale (iAt) plantée d’arbres. En revanche, cet édifice était agrémenté de végétaux sur son parvis, notamment de tamaris et de sycomores, en guise de jardin".

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA41644

 

 


Panier à fruits en fibres de palmier tressées


Panier à fruits  - fibres de palmier tressées
XVIIIe dynastie - British Museum n° EA5395
photo © The Trustees of the British Museum


Ce panier, de forme elliptique, est réalisé en fibres de palmier tressées, avec  un couvercle ajusté qui repose sur son bord interne. Plusieurs couleurs de fibres ont été utilisées dans la vannerie pour créer un motif décoratif de triangles. Le panier contient deux fruits de palmier doum.

Long de 19,50 cm, sa hauteur est de  8,50 cm à laquelle s'ajoute celle du couvercle : 6,50 cm. Daté de la XVIIIe dynastie, il est entré dans les collections du British Museum sous le n° EA5395.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : 

Le palmier doum (Hyphæne thebaica L.) était bien connu dans l'Égypte ancienne où on le retrouve souvent représenté sur les murs des tombes... Tolérant à la sécheresse, il peut mesurer jusqu'à 10 m de hauteur et il est facilement reconnaissable par sa silhouette affichant un tronc unique se séparant ensuite en plusieurs fourches.  

Ses fruits ont également été retrouvés en grande quantité dans le contexte funéraire. "Ils se distinguent des dattes ordinaires par leurs dimensions, leur forme et leur goût. Ils sont obliquement ovoïdes obscurément trigones, de couleur jaune et le mésocarpe contient un suc sucré et agréable. Ils ne poussent pas en faisceaux comme les dates mais de manière isolée" précise Greiss Elhamy A. M. dans "Anatomical identification of plant material from ancient Egypt".

Dans le "Guide to plants of Ancient Egypt", Habba Barakat et Ibrahim Abdel Aziz indiquent que le fuit a "le goût du pain d'épice" et qu'il mesure "environ sept ou huit centimètres de long avec une largeur similaire et une forme irrégulière et bosselée".

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA5395

 

 


Calice en forme de lotus bleu


Calice en forme de lotus bleu - composition glaçurée bleue
XXIe dynastie - provenance possible : Touna el-Gebel
British Museum n° EA5395 (par acquisition auprès du Révérend Chauncey Murch en 1895) photo © The Trustees of the British Museum


Réalisé dans une composition glaçurée bleue, ce calice est pourvu d'une grande coupe évasée en forme de corolle de lotus bleu. Il est exceptionnel par ses proportions élégantes et son relief floral détaillé, tant sur la tige que sur la coupe. 

La partie de la coupe a été réalisée sur un moule, donnant à l'intérieur une surface lisse, tandis que la décoration extérieure a été minutieusement sculptée en relief à la main. Une profusion de pétales, certains à nervure centrale, ont à leur base huit ombelles de papyrus alternant avec cinq plus petites en dessous ; le long de la tige moulée et du pied évasé se trouvent des feuilles de palmier inversées. Tous ces détails sont d'une extrême précision et doivent certainement être le résultat d'un travail manuel exécuté après le retrait du moule. D'autres détails semblent également avoir été renforcés avant cuisson. Le piédouche tige était attaché à la coupe avec une pâte de composition émaillée aqueuse qui a obscurci une partie de la décoration au niveau de la jointure. Le pied a été réparé.

D'une hauteur de 12,5 cm et un diamètre de 9 cm, ce calice  est daté de la XXIe dynastie et proviendrait de Touna el-Gebel. 

Le commentaires du conservateur précise que : "La signification du lotus, symbole omniprésent de la vie nouvelle, a été renforcée par sa représentation en faïence, un matériau dans lequel les notions de lumière et de renaissance étaient intrinsèques. Néanmoins, la fonction de ces calices de composition émaillée n'est pas entièrement comprise, et il ne faut pas supposer qu'ils ont tous eu  le même rôle".

Acquis auprès du Révérend Chauncey Murch en 1895, il est entré dans les collections du British Museum sous le n° EA 26226.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : 

Parmi les trois nymphéacées habituellement répertoriées sur le sol égyptien, le Nymphaea caerulea, ou lotus bleu, est certainement le plus caractéristique.

D’un arôme suave et doux, il s’épanouit le jour, s’ouvrant dès les premiers rayons du soleil, puis le soir venu, fermé pour la nuit, il disparaît sous les eaux dont il ne ressortira que le lendemain matin... "Son centre jaune, avec un contour bleu, évoque également le soleil dans le ciel" précise Salima Ikhram.  Il est considéré par les anciens Égyptiens comme "la fleur initiale" et "le symbole de la naissance de l’astre divin". Ainsi, lorsqu'il a terminé sa course, le soleil se réfugie dans le lotus pour replonger dans l’onde. Et le cycle recommence ainsi chaque jour et chaque nuit, depuis la nuit des temps".

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA26226

 

 


Représentation en bronze d'Imhotep 


Représentation d'Imhotep - bronze et or
période tardive (vers 600 av. J.-C.)
British Museum n° EA63800 (par don d'A Mitchell-Innes en 1934)
photo © The Trustees of the British Museum


Imhotep est représenté de manière caractéristique comme un scribe assis avec un papyrus déroulé sur ses genoux sur lequel est inscrit son propre nom et l'épithète "le Grand, fils du dieu Ptah". Comme à son habitude, il porte un long kilt, en l'occurrence ici avec un bord à motifs, qui laisse sa poitrine nue. Ses yeux sont incrustés d'or et il demeure des preuves d'une ancienne réparation sur la tempe droite. Il est assis sur un tabouret haut avec des entretoises sur un support arqué.

Cette statuette, datée de la période tardive (vers 600 av. J.-C.), est réalisée en bronze et or et a une hauteur de 13 cm et une profondeur de 8 cm.

Le commentaire du conservateur précise que : "En tant qu'architecte du premier édifice monumental en pierre d'Égypte, la pyramide à degrés de Saqqarah du pharaon Djoser de la IIIe dynastie, construite vers 2650 av. J.-C., Imhotep fut très vite vénéré comme un sage. À la période tardive, quelque deux mille ans après sa mort, il a été déifié, étant ainsi l'un des rares personnages historiques égyptiens non royaux à avoir obtenu un tel honneur. Bien qu'il n'ait eu aucun lien avec la guérison de son vivant, les Grecs ont identifié Imhotep déifié avec leur propre dieu de la médecine Asklepios. Cela est peut-être dû au fait que les Égyptiens trouvaient le dieu Imhotep plus accessible à leurs prières puisqu'il avait autrefois été lui-même un mortel. Sans doute son tombeau, (aujourd'hui perdu) à Saqqarah, serait-il devenu un lieu de pèlerinage et certains des malades qui s'y seraient rendus auraient été guéris. Ainsi le lieu de culte d'Imhotep aurait acquis la réputation d'un lieu de guérison".

Donné par A Mitchell-Innes en 1934 au British Museum, il est entré dans les collections sous le n° EA63800.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : 

Ce type de statuette votive d'Imhotep, le plus souvent en alliage de bonze, était produite en grande série à la Basse Epoque, ce qui explique non seulement que l'on en retrouve dans la plupart des départements égyptiens des musées, mais à quel point son culte était populaire… 

Imhotep, comme le précise Jean-Pierre Corteggiani : "fut d'abord considéré comme un sage, puis la tradition, qui avait ajouté à ses titres ceux de prêtre lecteur et de vizir, en fit le patron des scribes au Nouvel Empire… Il fut vénéré comme un dieu à compter de la XXVIe dynastie, les théologiens faisant de lui le "fils de Ptah"… Dès lors les inscriptions qui accompagnent ces images le présentent comme 'l'auguste dieu qui fait vivre les hommes', ou encore comme 'le plus grand des médecins', 'celui qui soigne la maladie et qui guérit les membres', très souvent qualifié de 'grand, 'il écoute les prières' et vient vers ceux qui l'implorent, protégeant la femme enceinte et donnant un enfant à celle qui était stérile… "

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA63800

 



Livre des Morts -  Papyrus d'Ani : 

La scène du Jugement


Livre des Morts d'Ani : La scène du Jugement - papyrus peint - pigments - encre noire et rouge
 XIXe dynastie (vers 1250 av. J.-C.) - provenant de la tombe d'Ani à Thèbes
British Museum EA10470,3 (don de Sir Ernest A T Wallis Budge) - photo © The Trustees of the British Museum


Cette vignette du 'Livre des Morts' (Papyrus d'Ani) représente la scène du Jugement. Au centre se trouve une balance avec sur ses plateaux, à gauche le cœur d'Ani et, à droite, une plume représentant Maât, la personnification divine de la vérité et de l'ordre. La barre transversale de la balance est suspendue à une cheville en forme de plume fixée au support vertical, au sommet de laquelle est accroupi un petit babouin. Cette créature est une représentation du dieu Thoth, qui agit là sous une autre forme et avec une mission différente dans cette "épreuve". Le dieu Anubis agenouillé, représenté ici comme une divinité à tête de chacal au corps humain et décrit comme "celui qui est sur le lieu de l'embaumement", tient le cordon du plateau droit et stabilise le fil à plomb de la balance . À droite de la balance se tient Thot, ici sous forme humaine avec une tête d'ibis ; il est le scribe des dieux, et tient une palette de scribe et un calame, prêt à noter les résultats des questions posées à Ani. Sur une natte, derrière Thoth, est assis un monstre prêt à bondir pour dévorer le cœur d'Ani s'il ne réussit pas le passage. Cette créature a la tête d'un crocodile, la partie avant d'un lion et l'arrière-train d'un hippopotame. Dans la partie supérieure de la scène, les grands dieux d'Égypte sont représentés, formellement assis sur des trônes, attendant de rendre leur jugement : Ra-Horakhty, Atoum, Shou, Tefnout, Geb, Nout, Isis et Nephthys, Horus et Hathor, rejoints par des dieux personnifiant la parole divine (Hou) et la perception (Sia). D'autres divinités observent le déroulement du jugement : à gauche de la balance, Chaï (le destin) et, étrangement, deux déesses de la naissance, Renenoutet et Meskhenet. L'âme d'Ani ou oiseau 'ba', qui lui permettra la liberté de mouvement dans et hors de la tombe après la mort, est perché sur une construction en forme de sanctuaire, prêt à être libéré si le jugement est rendu en faveur d'Ani. Dans cet impressionnant rassemblement arrive Ani, accompagné de sa femme Toutou. Ils entrent par la gauche, courbés en avant dans une humilité appropriée, et Ani prononce les mots du chapitre 30B du "Livre des Morts", qui s'adressent à son cœur dans la balance. Tout, semble-t-il, se passe bien pour Ani; il peut accéder à l'au-delà.

Le commentaire du conservateur apporte les précisions suivantes : "Les textes nécessaires et les éléments illustrant cet épisode crucial du jugement d'Ani sont le plus habilement exposés, et plutôt de façon généreuse, dans l'espace disponible sur le papyrus. On ne sait pas comment la mise en page, incorporant du texte et des figures a pu être composée. De la manière la plus simple, les textes pourraient avoir été écrits par un scribe habile dans les formes spéciales de l'écriture...

Ce papyrus, encadré, a une longueur de 67 cm et une largeur de 42 cm. Il est daté de la XIXe dynastie (vers 1250 av. J.-C.) et provient de la tombe d'Ani à Thèbes dont la localisation précise a été perdue.

En 1888, il a été donné par Sir Ernest A T Wallis Budge au British Museum, où il est entré dans les collections sous le n° EA10470,3.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : 

Dans son "Dictionnaire de mythologie égyptienne", Isabelle Franco rappelle que : "Le 'Livre des Morts', ainsi baptisé par Champollion, le 'Livre de sortir durant le jour' était un recueil de formules diverses permettant au défunt de franchir les obstacles qu'il pourrait rencontrer dans l'au-delà. A partir du Nouvel Empire, on en plaçait un exemplaire auprès du mort afin qu'il ait à sa disposition les textes prouvant qu'il est un juste et que les différents gardiens du monde invisible ne devaient pas le confondre  avec une créature malfaisante à éliminer. Composé dans sa version tardive la plus complète de 192 chapitres, le 'Livre des Morts' est une compilation d'extraits des 'Textes des Sarcophages' auxquels sont venus s'ajouter de nouvelles réflexions théologiques".


https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA10470-3

 

 

Chapiteau de colonne hathorique 

en granite rouge 


Chapiteau de colonne hathorique - granite rouge
XXIIe dynastie - règnes d'Osorkon I et II
découvert à Tell Basta (Bubastis) par l'Egypt Exploration Fund qui en a fait don, en 1891,
au British Museum - n° EA 1107 - photo © The Trustees of the British Museum


Ce chapiteau de colonne en granite rouge est à l'emblème d'Hathor. L'inscription royale subsistante et le style classicisant du visage indiquent qu'il a été fabriqué sous Osorkon I et érigé (ou usurpé) par Osorkon II. Chaque face principale du chapiteau, recto et verso, représentait ce visage féminin avec des oreilles de vache stylisées et une perruque tressée et bouclée, au sommet de laquelle se trouvait une plate-forme ornée d'une rangée de cobras portant des disques solaires sur la tête. Cette composition était l'emblème ou l'effigie de la déesse Hathor. Dans sa forme complète, il représentait un sistre en forme de naos, serti dans une anse surmontée du visage de la déesse. De fines cornes stylisées terminées par des spirales s'élèvent de part et d'autre du naos. La qualité de ce visage est à souligner. Il faut noter également de nombreuses restauration de plâtre.

Incomplet et fendu en deux, ce chapiteau est haut de 195 cm, large de 80 cm et pèse 1991 kg.  

Daté de la XXIIe dynastie, les cartouches d'Osorkon II y figurent. Il a été découvert lors de fouilles menées par l'Egypt Exploration Fund à Tell Basta (Bubastis) en 1891.

Le commentaires du conservateur précise : "C'est la partie principale d'un chapiteau hathorique qui couronnait autrefois une colonne colossale dans le temple de la déesse Bastet dans la ville de Bubastis, dans le delta du Nil oriental. Cette colonne était l'une des quatre d'une salle hypostyle adjacente à la grande porte décorée de scènes de la fête-sed d'Osorkon II. C'était du côté nord de la salle, un emplacement qu'indique sa couleur rouge…"

Donné au British Museum par l'Egypt Exploration Fund en 1891, il est entré dans les collections sous le n° EA 1107.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : 

C'est à environ 80 km au nord-est du Caire, à l'extrémité sud-est de la ville moderne de Zagazig, que s'étendait l'ancienne cité de "Bubastis" dont l'emplacement stratégique "sur une zone de confluence entre les branches 'Tanitique (ou Bubastite) et pélusiaque du Nil' a fait l'un des carrefours les plus importants de l'Est du Delta".

Bubastis est également connue sous le nom de "Per-Bastet (le  Domaine de Bastet) nommée dans les temps anciens comme la maison du culte de la déesse chat Bastet, une fille du dieu soleil qui a pris la rôle d'une déesse-mère protectrice et était associée à la fertilité". Hérodote rapporte que : "lors de la fête annuelle de la déesse Bastet, environ 700 000 pèlerins égyptiens visitaient le site" !

Si la cité a été en activité de l'Ancien Empire (IVe dynastie) à la fin de la Période romaine, c'est au cours de la Troisième Période Intermédiaire qu'elle a atteint son apogée.

Les premières fouilles ont été menées en 1888, par Edouard Naville pour l'Egypt Exploration Found.


https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA1107

 

 


Claquoirs en forme de main droite 

avec tête d'Hathor 


Claquoirs en forme de main droite avec tête d'Hathor - ivoire
Nouvel Empire - provenance possible : Thèbes
British Museum n° EA20779 (acquis par Sir Ernest A T Wallis Budge en 1888)
photo © The Trustees of the British Museum


Ces claquoirs, incurvés, sont en forme de main droite sous laquelle se trouve une tête d'Hathor. Les pouces et doigts allongés ont les ongles taillés, bien que ceux-ci manquent sur les deux premiers doigts. Il y a une légère dépression entre chacun des doigts. Le poignet montre un bracelet élaboré. La tête d'Hathor porte une perruque bouclée retenue en sept endroits et surmontée d'une frise décorative. L'anse galbée est arrondie à son extrémité et percée d'un trou.

Longs de 33 cm, ils ne sont pas en os comme considéré initialement, mais en ivoire. Leur état de conservation est jugé comme "passable" : ils ont été réparés en plusieurs endroits.

Ils datent du Nouvel Empire et proviendraient de Thèbes. Acquis par Sir Ernest A T Wallis Budge en 1888, ils sont entrés dans les collections du British Museum sous le n° EA20779.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : 

Les claquoirs sont parmi les premiers instruments à percussion de l'Égypte ancienne. Ils se présentent souvent, comme ici, sous la forme d'un avant-bras et d'une main avec un bracelet au poignet. 
Ils étaient utilisés dans toutes les occasions qui laissaient placent à la musique ou au chant, comme les banquets, les processions funéraires, les célébrations et rituels religieux.

Ils sont souvent réalisés en ivoire. A l'époque pharaonique, il faut plutôt penser à de l'ivoire d'hippopotame qui est alors un animal "autochtone", plutôt qu'à celui d'éléphant.



https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA20779

 



Scarabée commémoratif Amenhotep III


Scarabée commémoratif "de la chasse au lion" d'Amenhotep III - stéatite émaillée bleu vert foncé
XVIIIe dynastie (vers 1380 av. J.-C.)
British Museum n° EA64661 (par acquisition en 1946 auprès du Dr Joseph John Acworth)
photo © The Trustees of the British Museum


Ce grand scarabée en stéatite émaillée bleu-vert foncé "de la chasse au lion" d'Amenhotep III a des marques sur le dos indiquant la tête, le prothorax, les étuis alaires et des rayures sur les pattes imitant les plumes. Il fait partie d'une série produite sous le règne du roi Amenhotep III pour commémorer divers événements royaux importants. L'inscription incisée sur le dessous de celui-ci rapporte qu'au cours des dix premières années de son règne le roi, lui-même, a tiré avec un arc et des flèches sur 102 lions. Il fournit également le titre royal complet de cinq noms portés par Amenhotep III et déclare que la reine Tiyi était sa principale épouse. Le scarabée est percé longitudinalement.

Haut de 5,70 cm, large de  4 cm, il est en bon état de conservation.

Le commentaire du conservateur précise : "D'autres scarabées de la série relatent son mariage avec Tiyi (par qui il devint le père du pharaon hérétique Akhenaton), l'arrivée d'une princesse du Mitanni (situé à la source de l'Euphrate) pour rejoindre la maison royale, le creusement d'un lac artificiel et une chasse au taureau sauvage. Ces grands scarabées commémoratifs aux dates royales sont uniques au règne d'Amenhotep III. Plus de 170 exemples de cinq ensembles différents ont survécu ; ils ont été trouvés non seulement en Égypte mais aussi loin, au nord que la Syrie et dans le sud, au-delà de la deuxième cataracte au Soudan. On a suggéré qu'ils étaient envoyés dans les provinces comme des bulletins du palais pour y tenir les fonctionnaires informés des affaires personnelles de leur souverain. Une autorité les a même comparés aux journaux modernes. Quelle que soit la fonction spécifique de ces scarabées particuliers, tout objet en forme de bousier conservait la signification amulétique sous-jacente d'offrir une nouvelle vie ou une résurrection.

Daté de XVIIIe dynastie (vers 1380 av. J.-C.), il provient de la collection du Dr Joseph John Acworth et il est entré, en 1946, dans les collections du British Museum sous le n° EA64661.

SOURCES : Notice et informations du British Museum

 

Le petit + d'Ea : 

Dans "Aménophis III, le pharaon soleil" (RMM, 1993), Betsy M. Bryan nous explique les raisons qui ont pu motiver le souverain à choisir ces scarabées comme "moyens de transmission" : "Le scarabée est l'image de Khépri, le soleil, spécialement le jeune dieu solaire. Le scarabée roule ses œufs dans une boule de fumier, qu'il enfouit dans la terre. Le petit, après s'être nourri de cette boule, émerge du sol, complètement formé. C'est pourquoi le soleil levant s'appelle Khépri-kheper-em-ta, 'Khépri, qui est advenu de la terre'.

Le mot pour désigner ce matériau brillant dans lequel ils sont réalisés est 'tjehenet', venant de 'tjehen', 'briller, resplendir' ; celui-ci est utilisé dans l'épithète favorite du roi 'le disque resplendissant du soleil', qui avait trouvé ainsi une excellente carte de visite.

 

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA64661

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