Pot à onguent d'un dépôt de fondation
du temple d'Hatshepsout
Un certain nombre de dépôts de fondation du temple de Deir el-Bahari contenaient plusieurs pots à onguent, la plupart avec des résidus de leur contenu original (graisses végétales ou animales et parfums). La présence de tels objets garantissait que les images sacrées du temple pouvaient être ointes éternellement comme cela était prescrit dans le rituel quotidien du temple. Le texte inscrit sur ce pot se lit comme suit : "Fille de Rê, Hatchepsout, l'a fait en offrande pour son père Amon au moment de tendre le cordeau sur Djeser-djeserou-Amon, afin qu'elle puisse vivre." Djeser-djeserou-Amon était le nom de son temple à Deir el-Bahari.
Ce pot à onguent, haut de 14,3 cm, est en travertin (albâtre égyptien). Il est daté du Nouvel Empire, de la XVIIIe dynastie, plus précisément du règne conjoint d'Hatchepsout et de Thoutmosis III, vers 1479-1458 av. J.-C..
Il a été découvert lors de la saison de fouilles 1923-24 du Metropolitan Museum of Art de New York, à Thèbes, en Haute-Égypte, à Deir el-Bahari, sur le parvis du temple d'Hatchepsout - dépôt de fondation 3 (C).
Il a rejoint les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, en, 1925, sous le numéro d'entrée 25.3.46a, b.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Dans "The Egyptian Expedition 1923-1924" (publié dans "The Metropolitan Museum of Art Bulletin, Vol. 19, No. 12", Albert M. Lythgoe relate la découverte des dépôts de fondation du "monument d'Hatchepsout" qu'il qualifie de "l'une des grandes œuvres de l'art égyptien". "En premier lieu, nous avons découvert que, tel qu'initialement envisagé, son plan devait être quelque peu différent de celui effectivement suivi. Naville, il y a des années, avait trouvé un dépôt de fondation d'Hatchepsout contre le mur sud du temple à son extrémité ouest. Nous en avions trouvé un autre en 1922 à l'extrémité est du même mur. Dans le prolongement de leur ligne, plus à l'est encore sur le parvis, nous avons trouvé cette année un troisième gisement. Quelques jours plus tard, nous en avons déterré un quatrième au nord du troisième ; puis un cinquième au nord de celui-ci, près de la rampe du temple ; et enfin - six semaines plus tard - un sixième se présenta sous le grand tertre près du mur nord de la cour. Chaque dépôt était placé sous une couche de sable dans un trou circulaire tapissé de brique s'il n'était pas creusé dans la roche mère. Dans chacun se trouvaient des modèles des outils avec lesquels le temple devait être construit : herminettes, haches, ciseaux et maillets pour les charpentiers ; des tamis à sable, des moules à briques et ces curieuses bascules sur lesquelles on élevait des pierres pour les maçons (ascenseurs oscillants ?). Avec eux étaient placés des plats de viande, de pain et de fruits pour représenter la provision perpétuelle qui devait être faite pour les dieux et pour Hatchepsout elle-même dans son nouveau sanctuaire, et afin qu'ils puissent consommer ces provisions éternellement, on plaça avec les instruments de magie alimentaire pour 'l'ouverture de la bouche' de leurs statues et des vases d'albâtre contenant les huiles sacrées pour les oindre. C'est sur ces jarres que nous avons trouvé gravé l'indice de la signification des dépôts : 'La Fille du Dieu-Soleil, Hatchepsout. Elle en fit son monument à son père Amon au moment de tendre le cordeau sur le Temple d'Amon de Deir el-Bahri [Zeser-zeseru]. Puisse-t-elle vivre !" Or 'le moment de tendre le cordeau' prenait place lors de l'aménagement du temple, avant que sa construction n'ait commencé. Lors de cette cérémonie de fondation, un dépôt a été placé à chaque coin ou autre point important du plan prévu…"
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544464?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=Foundation+Deposit+for+Hatshepsut%27s+Tomb&offset=80&rpp=40&pos=92
Momie d'Artemidora
Cette momie d'une femme appelée Artemidora est richement ornée d'appliques et d'un masque funéraire très élaboré. Ce masque représente une jeune femme allongée sur son cercueil. Sur son front, ses cheveux sont disposés en mèches bouclées. Son visage est encadré d'une perruque noire de style égyptien dont les longues mèches sont liées par d'étroits anneaux d'or à la manière pharaonique. Elle porte une tunique rouge foncé de style romain avec des clavi (bandes) noirs bordés d'or. Les bijoux comprennent des bracelets serpent et des boucles d'oreilles sphériques en or. À l'arrière de la tête se trouve un support décoré d'images associées à la renaissance, dont un scarabée en verre bleu foncé. Attachées aux enveloppes de la momie, se trouvent des figures en appliques d'or des divinités Osiris, Isis et Nephthys.
Sous la semelle se trouve une image du dieu Anubis portant le disque lunaire. Juste au-dessus, dans une 'tabula ansata' (tablette avec poignées en latin) se trouve une inscription funéraire grecque conventionnelle, "Artemidora, fille d'Harpokras, décédée prématurément, âgée de 27 ans. Adieu." Une estimation approximative de son âge, basée sur des images radiographiques de la momie, confirme bien qu'elle était adulte mais qu'elle n'avait pas atteint un âge avancé.
Longue de 196 cm, large de 53 cm, cette momie est datée de la période romaine, vers 90 - 100 après J.-C.. Le corps de la défunte est enveloppé de lin et le cartonnage est stuqué, peint, et doré. Elle provient des fouilles menées à Meir, en Moyenne-Egypte, par Khashaba en 1910-1911.
Elle est entrée au Metropolitan Museum of Art de New York en 1911, sous le numéro 11.155.5a, b, par un don de John Pierpont Morgan.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Située sur la rive ouest du Nil, en Moyenne-Egypte, Meir est le nom "moderne" de l'une des nécropoles de l'ancienne "Kis" - Cusae, aujourd'hui, el-Qusiya - gouvernorat d'Assiout - chef-lieu du quatorzième nome. Utilisée dès l'Ancien Empire, les premières fouilles y furent pratiquées sous la direction de Jacques de Morgan en 1892. Le site fut ensuite confié, entres autres, à Georges Daressy, Alessandro Barsanti, Georges Legrain, Jean Clédat, …
En 1910, c'est Ahmed Bey Kamal qui est en charge du secteur. Il semble qu'alors, un riche homme d'affaires d'Assiout, Sayed Khashaba ait bénéficié d'une concession de fouilles. Cela lui permit de constituer sa propre collection d'antiquités. C'est auprès de lui que John Pierpont Morgan, important homme de finances américain et grand collectionneur a pu l'acquérir et en faire don, en 1911, au Metropolitan Museum of Art de New York
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/547696?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=scarab+ring&offset=200&rpp=40&pos=210
Etude sur calcaire d'une tête
inachevée d'Akhenaton
Cette étude inachevée représentant une tête d'Akhenaton est l'une des nombreuses découvertes faites par Flinders Petrie et Howard Carter, en 1891-1892, dans les ateliers de sculpteurs de Tell el-Amarna, la nouvelle capitale royale fondée par Akhenaton. Elle est arrivée au Metropolitan Museum of Art de New York par la Collection de Lord Amherst qui a parrainé les fouilles. Elle montre le roi dans un style plus naturaliste. Les attributs caractéristiques des portraits du roi - longs yeux en amande, lèvres pleines, mâchoire et menton allongés et front incliné - sont présents mais sans l'exagération associée en particulier aux premiers portraits. Ces études ont peut-être servi de modèles ou de "brouillons" aux sculpteurs oeuvrant sur les reliefs des immenses temples d'Aton que le roi construisait pour son culte, selon son interprétation peu orthodoxe de la religion de l'Égypte ancienne ; il est également possible que certains aient servis comme pièces que l'on pouvait offrir.
Cette étude haute de 17 cm et large de 13,5 cm, est réalisée sur un morceau de calcaire qui, en son revers, est sculpté d'une tête de cheval. Datée du Nouvel Empire, de la période amarnienne - XVIIIe dynastie - vers 1353-1336 av. J.-C., elle est entrée au Metropolitan Museum of Art de New York, en 1921, sous le n° 21.9.13.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Dans "Tell el Amarna" (London - 1894), William Matthew Flinders Petrie évoque ainsi cette pièce : "L'une des plus belles études trouvées est celle représentant une tête d'Akhenaton d'un côté et une tête de cheval de l'autre". A l'issue de la mission de fouilles, en mars 1892, deux mois seront nécessaires pour mettre en caisse l'ensemble des découvertes. Ce sont 162 caisses que l'égyptologue transportera vers le musée de Guizeh. Lors de la division des trouvailles, ce fragment fut attribué à celui qui avait financé le secteur de fouilles où il avait été trouvé. "Lord Amherst de Hackney possédait la troisième collection privée d'antiquités égyptiennes, constituée pour une large part en rétribution des fouilles que ce riche mécène anglais subventionnait, notamment à Tell el-Amarna".
Trente ans plus tard, lors de la "Vente Amherst" à Sotheby's Londres, du 13 au 17 juin-1921, il sera proposé aux enchères sous le n° 850. Il rejoindra alors le Metropolitan, grâce à un don de Sir Edward S. Harkness.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544527?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=AMARNA&offset=0&rpp=40&pos=28
Akhenaton sacrifiant un canard
Le pharaon Akhenaton croyait que la lumière était la seule puissance divine de l'univers et que le disque solaire était le moyen par lequel cette puissance venait au monde. Le dieu d'Akhenaton, Aton, est représenté par le symbole d'un disque solaire dont les rayons se terminent par de petites mains humaines. Ce symbole d'Aton sert de hiéroglyphe à grande échelle signifiant "lumière". Dans les représentations d'Akhenaton, l'une de ces mains présente à son nez un hiéroglyphe ankh, symbole de la vie.
Sur ce relief provenant d'un temple, Akhenaton, reconnaissable à ses traits allongés, tend un canard vers Aton. D'une main, il tord le cou de l'oiseau avant de l'offrir au dieu. Bien que les premières représentations d'Akhenaton semblent souvent étrangement exagérées, plus tard dans son règne, les sculpteurs ont tenté un style plus naturaliste, mettant l'accent sur le sens de l'espace et du mouvement. Ici, les mains d'Akhenaton saisissent le canard qui se débat et s'efforcent à le tenir. Une telle scène, capturant un instant, n'aurait jamais été esquissée dans une période antérieure. Cependant, la main droite d'Akhenaton est tordue afin que les cinq doigts puissent être vus, une pose conforme à la convention égyptienne de présenter chaque partie du corps aussi complètement que possible. En bas à droite apparaissent les pattes palmées d'un second canard.
Dans ce relief, l'artiste a découpé les contours des figures dans la surface selon une technique appelée relief en creux. Le relief en creux apparaît principalement à l'extérieur des bâtiments, où les contours projettent des ombres, soulignant la lumière du soleil. Pendant la période amarnienne, presque tous les reliefs ont été exécutés dans cette technique.
Ce fragment, sculpté et peint, daté de l'époque amarnienne, est haut de 25 cm et large de 55 cm. Sa provenance est probablement Amarna (Akhetaton), mais il se peut qu'il ait été trouvé en Moyenne-Egypte, dans l'ancienne Khemenou (Hermopolis) actuelle Ashmounein.
Donné par Norbert Schimmel au Metropolitan en 1985, il a été enregistré sous le n° 1985.328.2.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Né à Berlin en 1904, Norbert Schimmel immigra aux États-Unis où il fit fortune. Passionné d'art, esthète et bienfaiteur, il n'eut de cesse d'enrichir ses collections et fit don de plus d'une centaine d'artefacts au Metropolitan Museum of Art de New York. Parmi eux, entre 1981 et 1985 : "vingt-cinq fragments de calcaire sculptés datant de la période amarnienne, parmi lesquels figurent quelques-uns des plus beaux exemples de relief de l'époque d'Akhenaton". Dans "Ancient Art : Gifts from the Norbert Schimmel Collection" ("The Metropolitan Museum of Art Bulletin, v. 49, no. 4 - Spring", 1992), Catharine H. Roehrig apporte cette intéressante information sur celui-ci : "Il a été suggéré que la reine Néfertiti, était représentée à droite de cette scène, offrant le canard dont le pied et le ventre se trouvent dans le coin inférieur droit. Bien que Néfertiti occupe une place importante dans l'art de cette période, apparaissant même comme la figure principale de nombreuses scènes d'offrandes dont le roi est absent, elle n'est jamais représentée face à lui à travers une table d'offrandes. Il est plus probable que cette scène représente Akhenaton debout devant une table d'offrandes déjà chargée d'offrandes, dont au moins un autre canard. Si Néfertiti est apparue dans la scène, elle était probablement dans sa position habituelle derrière Akhenaton".
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544056?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=NEFERTITI&offset=40&rpp=40&pos=66
Esquisse d'artiste représentant un roi, probablement Ramsès IV
Cette petite esquisse d'artiste montre un roi, probablement Ramsès IV, dans le style conventionnel de la fin du Nouvel Empire portant la couronne bleue. Un apprenti scribe a tenté, sans succès, de copier le profil sur le même éclat de calcaire. L'esquisse a été retrouvée devant la tombe de Ramsès IV (KV 2) dans la Vallée des Rois.
Haute de 18 cm et large de 14 cm, elle est datée du règne de ce roi, vers 1153 - 1147 av. J.-C. (XXe dynastie).
Elle provient de la Collection de Theodore Monroe Davis et a été léguée au Metropolitan Museum of Art de New York en 1915.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Les ostraca (au singulier : ostracon) sont des tessons, éclats ou fragments de calcaire, ou encore de terre cuite qui étaient, dans l'antiquité, utilisés par les artistes comme supports graphiques pour leurs "essais". Le papyrus était en effet alors trop onéreux et réservé à des usages plus 'nobles'… Ainsi les ostraca, qu'ils trouvaient à profusion dans les flancs de la montagne, étaient-ils le support sur lequel ils travaillaient leurs esquisses préparatoires, sur lequel ils s'exerçaient, recommençaient, afin d'atteindre l'excellence et être enfin admis à travailler in situ dans les tombes royales.
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/548356?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=ramesses&offset=40&rpp=40&pos=46
Tête du roi Séthy II coiffé
de la couronne bleue
Cette élégante tête appartenait à l'origine au corps d'une statue qui se dresse toujours dans la grande salle hypostyle du temple d'Amon à Karnak dont les inscriptions montrent que la statue avait été sculptée pour Séthy II. Bien que les ressemblances de traits ne soient pas particulièrement flagrantes, le ton assez sévère des traits trouve des échos dans certaines statues thébaines de Merenptah. Deux uraei portant des couronnes rouges sont sculptés en relief sur le côté gauche de la couronne du roi devant les oreilles, et deux portant des couronnes blanches sont sculptés sur le côté droit. Étant donné que la couronne rouge est associée au sud (haute) de l'Égypte et la couronne blanche au nord (basse) de l'Égypte, cela peut indiquer que la statue elle-même était orientée selon ces coordonnées et faisait face à l'est. Des traces de pigment sur la surface de la tête indiquent que la couronne était peinte en bleu, la bande où elle s'adapte au front ainsi que l'uraeus de la couronne étaient colorés d'ocre jaune et le visage était rouge.
Haute de 44,5 cm et large de 30,5 cm, elle est réalisée en quartzite et date du règne du souverain (vers 1200-1194 av. J.-C.). Elle est entrée dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, en 1934, par le Rogers Fund, et a été enregistrée sous le n° 34.2.2.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Cinquième pharaon de la XIXe dynastie, Séthy II était le fils présumé de Merenptah et de la reine Isis-Nofret. Son règne - qui semble avoir été contesté à son début et plutôt chaotique à sa fin - est généralement daté de 1203 à 1194. Une vingtaine de statues le représentant sont recensées à ce jour…
Il a été inhumé dans la Vallée des Rois, dans la KV 15. Quant à son temple de millions d'années Christian Leblanc l'évoque ainsi dans "Le Bel Occident de Thèbes, Imentet Neferet" : "Deux plaquettes en fritte glaçurée (dépôt de fondation ?) et un chaouabti en fritte glaçurée au nom de Séthy II ont été́ retrouvés dans l’aire du Ramesseum, suggérant que le temple de ce roi ne devait pas s’en trouver très éloigné. Peut-être ne faisait-il qu’un avec le temple de Siptah (son fils présumé), aujourd’hui complètement disparu et qui était situé au nord-ouest de celui d’Amenhotep II"…
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544752?searchField=All&sortBy=Relevance&ao=on&ft=seti&offset=0&rpp=40&pos=4
Statue de Youni agenouillé
Youni, représenté agenouillé, est vêtu de la robe, de la perruque et des sandales d'un noble. Ses yeux et ses sourcils, à l'origine faits d'incrustations, sont maintenant perdus. Entre ses genoux et ses bras tendus, il tient un naos avec une représentation du dieu Osiris. Il s'agit de l'une des deux statues de Youni trouvées dans ou à proximité de la tombe-chapelle de son père, le médecin en chef Amenhotep, dans la nécropole du Nouvel Empire d'Assiout. Youni a probablement commandé la chapelle après la mort de son père. Des graffitis sur ses murs montrent que la chapelle était un lieu de pèlerinage à l'époque ramesside, peut-être par des visiteurs cherchant l'intercession du père de Youni dans la guérison des maux. Bien que Youni lui-même ne soit pas appelé "médecin" ou "médecin en chef" sur ses monuments, il a probablement suivi son père dans cette profession, comme il l'a fait dans la plupart de ses autres fonctions. Sur cette statue, il porte le titre de "surveillant des prêtres laïcs de Sekhmet", ce qui indique son lien avec la profession médicale.
Cette statue, réalisée en calcaire peint, est haute de 129 cm et large 54,9 cm. Datée du Nouvel Empire, elle a été découverte dans la tombe d'Amenhotep, dans les falaises de la nécropole de Lycopolis (Assiout - Moyenne-Egypte), en 1913, lors de fouilles menées par Khashaba.
Elle a rejoint les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, en 1933, sous le n° d'entrée 33.2.1.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Assiout, capitale du Saïd, est une ville "frontière" entre la Moyenne-Égypte et la Haute-Égypte septentrionale. "Assiout est le décalque du nom égyptien, précédé de l'article arabe - el-, es-, as--, de la ville de Saout, métropole du XIII° nome de Haute Égypte. La principale divinité locale, Oupouaout - un chien noir -, a entraîné les Grecs à nommer la ville Lycopolis, 'la Ville-du-Loup'. Assiout était la patrie d'Oupouaout, dieu à vocation funéraire, de même qu'Anubis était une force divine veillant sur les morts, comme il avait accompli les opérations des funérailles d'Osiris… Dans la falaise qui dominait l'ancienne ville de Saout s'ouvraient les hypogées. C'est là tout ce qui subsiste de l'ancienne ville recouverte par l'agglomération actuelle. Les tombes creusées dans la falaise d'Assiout livrèrent un important mobilier funéraire… (Sydney H. Aufrère, Jean-Claude Golvin "L'Egypte restituée, tome 3. Sites, temples et pyramides de Moyenne et de Basse Egypte", 1997)
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544741?searchField=All&sortBy=Relevance&ao=on&ft=seti&offset=40&rpp=40&pos=41
Statuette d'hippopotame
Datée du début de la période dynastique, vers 3100 - 2649 av. J.-C., cette figurine représentant un hippopotame a été trouvée dans un dépôt situé près d'un ancien sanctuaire. Elle était très probablement une offrande à Khenty-Imentyou, la divinité funéraire qui a précédé Osiris au temple d'Abydos. La forme de l'hippopotame est habilement "stylisée", n'utilisant que quelques détails bien ciblés pour transmettre succinctement l'identité de l'animal.
Tout au long de la période prédynastique (vers 4400 - 3100 av. J.-C.), des représentations d'hippopotames ont été placées dans des tombes et autres contextes rituels. Cet animal était redouté et de ce fait devint le sujet de scènes de chasse. D'autres, cependant, étaient représentées enceintes et pouvaient donc avoir servi de symboles de fertilité. Dans cet exemple, aucune des deux fonctions ne semble probable. Ici, l'hippopotame a peut-être symbolisé le Nil, une caractéristique essentielle du monde de l'Égypte ancienne.
Réalisée en calcite, elle a une largeur de 8,8 cm et une hauteur de 5,3 cm. Elle a été découverte à dans le temple d'Osiris - chambre M89 - à Abydos, lors de fouilles menées en 1902 - 1903 par l'Egypt Exploration Found qui en a fait don, en 1903 au Metropolitan Museum of Art de New York. Elle y est entrée sous le n° 33.2.1.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Dans "L'Egypte ancienne et ses dieux" (Fayard, 2007), Jean-Pierre Corteggiani nous en apprend plus sur Khenty-Imentyou : "Patron de la nécropole d'Abydos où furent enterrés les tout premiers rois de l'Égypte dynastique, Khenty-Imentyou, dont le nom signifie 'Celui qui est à la tête des Occidentaux' autrement dit 'des défunts', censés, malgré les nombreuses exceptions, être inhumés à l'ouest du Nil, là où le soleil 'meurt' tous les soirs - est une vieille divinité funéraire qui, à l'origine, se manifeste sous l'aspect d'un chien, et qui, comme Ândjety Sokar, a été totalement éclipsée par Osiris ; le fait que son nom soit en réalité une épithète portée par différents dieux - en particulier par Anubis, autre divinité canine aux fonctions semblables - a probablement facilité cette assimilation qui s'est faite vers la fin de l'Ancien Empire, sans pour autant faire disparaître complètement Khenty-Imentyou… Selon les époques, l'iconographie de Khenty-Imentyou recoupe celle d'Anubis ou celle d'Osiris ; l'image du chien couché sur un pavois, qui détermine son nom à la première dynastie, cède ensuite la place à celle d'un homme momiforme coiffé de la couronne blanche".
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/547465?searchField=All&sortBy=Relevance&ao=on&ft=predynastic&offset=0&rpp=40&pos=13
Statuette de Bastet
La déesse Bastet, représentée ici avec une tête de chat, était une puissante figure protectrice, également connue pour sa fertilité. Elle pouvait aussi être représentée avec une tête de lion, mais en tant que déesse à tête de chat, ses traits paisibles étaient soulignés. Sur certaines statuettes, ses parures et vêtements personnels sont souvent plus élaborés que ceux d'autres déesses, et elle porte généralement de nombreux attributs. Cette représentation a probablement tenu autrefois au moins deux attributs attachés séparément, probablement une égide contre sa poitrine et un sistre dans son autre main. Sa robe a un motif rayé élaboré avec une alternance de bandes pointillées et doublées. Bastet ne porte pas toujours une robe décorée, mais c'est beaucoup plus courant pour elle que pour les autres déesses. Le motif met en valeur un savoir-faire de qualité ; ainsi, comme certains l'ont suggéré, les bandes verticales peuvent rappeler la fourrure rayée d'un chat.
Une grande attention a été apportée aux détails et à la couleur de cette figurine. Les incrustations sont encore visibles dans les yeux de Bastet, et des rangs alternées de métaux précieux et d'incrustations de bronze noir forment son large collier. La base est également particulière pour cette pièce : plutôt qu'une inscription ou un registre vierge, comme sur la plupart des statuettes, cette base porte un motif répété de fleurs et de bourgeons de lotus.
Le principal centre de culte de Bastet était à Bubastis dans le Delta, où des milliers de momies de chats et un grand nombre de statuettes de chats ont été découverts. Cependant, son culte s'étendait bien au-delà de Bubastis, et les statuettes de cette déesse, en tant que chat ou à tête de chat, figuraient parmi les dédicaces les plus populaires des périodes tardive et ptolémaïque.
Datée de la Basse Epoque - Epoque ptolémaïque (vers 664 - 30 av. J.-C.), elle est haute de 10,5 cm et large de 3,2 cm et réalisée en bronze à forte teneur en plomb avec incrustations de métaux précieux et de bronze noir.
Elle est arrivée en 1934 dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York - sous le n° 34.6.1 - par un don de Florence Blumenthal.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Florence Meyer, née le 29 mai 1873 à Los Angeles, épousa en 1898 George Blumenthal, un banquier américain. Ce couple de collectionneurs et mécènes fit bénéficier de ses largesses aussi bien les Etats-Unis que la France, pays entre lesquels ils partagèrent leur vie. Ils y ont construit de vastes demeures et constitué des collections d'art exceptionnelles. "En partenariat avec George, Florence est devenue une importante mécène de l'art et une bienfaitrice d'institutions médicales et culturelles en Amérique et en France, notamment le Metropolitan Museum of Art, le musée du Louvre, l'hôpital pour enfants Necker et la Bibliothèque nationale de France. Florence est décédée prématurément à Paris, le 21 septembre 1930, à l'âge de cinquante-sept ans" (Rebecca Tilles (Hillwood Estate, Museum & Gardens), "The Artistic Patronage and Transatlantic Connections of Florence Blumenthal").
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/551774?searchField=All&sortBy=Relevance&ao=on&ft=bastet&offset=0&rpp=40&pos=1
Collier large composé d'amulettes "Nefer"
Le hiéroglyphe "nefer" signifie le mot "bon" ou "beau". Peut-être ce type de collier était-il destiné à combler de bons vœux celui qui le portait... Un collier d'une telle taille et d'un tel savoir-faire ne pouvait qu'appartenir à un membre de la classe supérieure - dans ce cas précis, une épouse de Thoutmosis III.
Daté du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie - vers 1504 - 1450 av. J.-C.), il est réalisé en or et verre craquelé et sa dimension au plus large est de 31 cm. Il provient de la tombe des trois épouses étrangères de Thoutmosis III à Thèbes, plus précisément de Wadi Gabbanat el-Qurud, Wadi D. Il est présenté dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York sous le n° 26.8.135a.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
La sépulture commune des "épouses étrangères" de Thoutmosis III a été découverte au cours de l'été 1916, sur la rive ouest de Thèbes (à Wadi Gabbanat el-Qurud, Wadi D) par des pilleurs du village voisin de Gournah. Menhet, Mertet et Menouay y reposaient, entourées de trousseaux funéraires d'une incroyable richesse … Bijoux, ceintures, perruques, vases canopes, sandales en or, voisinaient avec des vases précieux, des miroirs et de luxueux objets de toilette, …
Après avoir partagé leur butin, les voleurs le proposeront aux antiquaires locaux … Fin septembre 1916, Howard Carter est de retour à Thèbes. "Encouragé par Alan Gardiner et financé par le Comte de Carnarvon, il se lancera dans la recherche, auprès des antiquaires, de tous les objets provenant de la tombe". Deux années plus tard, le Metropolitan Museum of Art de New York qui souhaite alors enrichir son tout nouveau département d'antiquités égyptiennes fera, par son intermédiaire, l'acquisition de l'ensemble des artefacts recensés et ne cessera, par la suite, de poursuivre sa quête afin de reconstituer l'incroyable trésor des trois épouses étrangères de Thoutmosis III…
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/553290?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=thebe&offset=640&rpp=40&pos=673
Stèle de Djedbastet
Cette stèle est l'une des quatre trouvées près de la porte d'une chapelle en brique construite sous la XXIIe dynastie (vers 800 avant J.-C.) dans la cour d'une tombe usurpée de la XIe dynastie (vers 2050 avant J.-C.) à Deir el-Bahari, à l'ouest du cimetière des prêtres (tombe MMA 801, fouilles MMA, 1921-22).
Ces panneaux peints appartiennent aux membres de la famille et aux relations d'un prêtre ouab (purification) nommé Siah. Toutes les stèles sont peintes en vert, rouge, jaune et noir sur fond blanc.
Ici Djedbastet, fils de Penby, lève les bras en adoration devant Rê-Horakhty-Atoum à tête de faucon. L'inscription l'identifie comme un prêtre ouab d'Amon et un scribe de la (Maison de la) Divine Adoratrice d'Amon. La relation de Djedbastet avec la famille de Siah n'est pas claire. Le dos de la stèle n'est pas décoré.
Cette stèle en bois recouvert de gesso et peint est haute de 29,3 cm. Datée de la Troisième Période Intermédiaire (XXIIe dynastie - vers 825 - 712 av. J.-C.), elle est entrée dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, en 1922, sous le n° 22.3.34.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Auguste Mariette précise que : "Jusqu'à la XIe dynastie, les stèles sont quadrangulaires… Mais à partir de la XIe dynastie, la stèle prend la forme qu'elle n'abandonne plus qu'à de rares occasions. Elle est arrondie par en haut, comme si elle était destinée à rappeler la courbure du ciel ou celle des couvercles de sarcophages."
Il nous apporte également cet éclairage "général" sur la conception symbolique des stèles : "Le haut de la stèle est censé se perdre dans le ciel. À mesure que nous descendons vers le bas, nous nous approchons de la terre. En d'autres termes, la stèle est partagée en trois zones".
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/550808?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=thebe&offset=760&rpp=40&pos=780
Disque composé de deux feuilles d'or
dont l'une est décorée de plumes ou de palmes
Ce disque d'or provenant de l'équipement funéraire des trois épouses étrangères de Thoutmosis III, avec ses espaces maintenant vides de leurs incrustations d'origine ainsi que la décoration incisée de feuilles de palmier ou de plumes, était auparavant interprété comme étant la pièce principale d'un couvre-perruque auquel les rosaces été suspendues. Une telle interprétation a été suggérée pour la première fois par Herbert E. Winlock en 1937 puis modifiée ultérieurement. L'état actuel des études et recherches rend incertain l'assemblage des rosettes au disque d'or et l'utilisation de l'ensemble comme couvre-perruque.
Daté du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie), ce disque est haut de 14,6 cm et large de 14 cm. Il provient de Haute-Égypte, de la tombe des trois épouses étrangères de Thoutmosis III à Thèbes (Wadi Gabbanat el-Qurud, de Wadi D). Il est entrée dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, en 1922, sous le n° 26.8.117bb
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Thoutmosis III est le pharaon qui eut le règne le plus long de la XVIIIe dynastie… "C’est vers l’an 40 de son règne que ces trois princesses, dont l'une semble avoir été la fille du 'Grand (i.e. Prince) du Retenou', arrivent en Egypte. On ne connaît pas leurs noms étrangers, mais dans la vallée du Nil, elles reçurent une nouvelle identité: Menhet (M-‘rw-ti-t), Mertet (M- “rw-t-t) et Menouay (M-n-nw-w3i). Données en mariage à Thoutmosis III, elles furent toutes les trois gratifiées du titre d’ 'épouse royale'. Loin d’être de simples 'favorites', leur présence à la Cour témoignait surtout des nouvelles alliances politiques établies après les expéditions militaires du roi. Si elles n’eurent apparemment aucun rôle au sein de la famille royale, il est clair, en revanche, qu’elles ont dû contribuer, ainsi que pouvaient le faire des ambassadrices, à l’entretien de bonnes relations diplomatiques entre le royaume d’Egypte et les contrées d’où elles venaient" précise Christian Leblanc dans "Reines du Nil" (La bibliothèque des introuvables, 2009)
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/591131?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=thebe&offset=1160&rpp=40&pos=1197
Thoutmosis Ier et sa mère Seniseneb
Thoutmosis Ier, troisième roi de la XVIIIe dynastie, n'était pas le fils d'Amenhotep Ier, son prédécesseur. Cependant, il était étroitement lié - ou apparenté - à Ahmose-Nefertari, la mère d'Amenhotep Ier, et a été nommé responsable de sa tombe et de son enterrement.
Dans l'enceinte d'Amon à Karnak, il a agrandi le temple du Moyen Empire en y ajoutant deux pylônes, une salle hypostyle, deux obélisques et un mur d'enceinte. Il était particulièrement vénéré par sa fille Hatchepsout, qui fondait sa légitimité sur le trône sur sa prétendue désignation comme roi. Hatchepsout a construit une chapelle en son honneur dans son propre temple mortuaire à Deir el-Bahari.
Ce fac-similé d'un relief peint de la chapelle d'Anubis dans le temple funéraire d'Hatchepsout a été réalisé, en 1925, par l'artiste Nina de Garis Davies à partir de l'original. Il a été reproduit dans le cadre des travaux de la section graphique de l'expédition égyptienne du Metropolitan Museum of Art. Richement peint, il montre le roi vêtu d'un pagne en lin plissé avec une ceinture élaborée et portant sa canne et sa massue de cérémonie. Il est accompagné de sa mère Seniseneb, qui porte la coiffe de vautour des reines égyptiennes.
Cette scène est datée du Nouvel Empire, du règne conjoint d'Hatchepsout et de Thoutmosis III (vers 1479 - 1458 av. J.-C.).
Cette copie 'a tempera' sur papier, haute de 81,5 cm et large de 71 cm, est entrée dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, en 1930, sous le n° 30.4.137
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Anna (Nina) Macferson Cummings est née à Salonique le 6 janvier 1881. Elle suit des cours de dessin et de peinture et, alors qu'elle a 25 ans, rencontre à Alexandrie celui qui, en 1907, deviendra son mari : Norman de Garis Davies. Il connaît bien l'Égypte, il y a déjà travaillé avec William Matthew Flinders Petrie, Georges A. Reisner et James Henri Breasted. Le couple s'installe en Égypte où Norman prend la direction de la section graphique de l'expédition du Metropolitan Museum of Art (MMA). Nina devient implicitement sa collaboratrice et participe aux relevés effectués dans les tombes thébaines. À l'époque, le fac-similé, dessin et couleur, est le seul moyen de reproduction des scènes… À la technique de l'aquarelle succède celle de la peinture 'a tempera' qui se révèle pleinement satisfaisante. Nina excelle dans la méthode d'application de cette peinture et dans le rendu des couleurs. Une exposition de ses œuvres sera réalisée à Londres, puis Bruxelles et Oxford. Le MET possède 120 relevés, provenant de divers tombes et sites… Elle meurt, le 21 avril 1965, a 84 ans.
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544561?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=thebe&offset=1200&rpp=40&pos=1204
Maquette d'un bateau à pagaie
provenant de la tombe de Meketrê
La couleur verte de la coque de ce bateau, sa proue verticale, sa poupe recourbée vers l'arrière et ses doubles rames de direction imitent des éléments de navires fabriqués à partir de tiges de papyrus. Même les cordes gainées de cuir qui couvraient la proue et la poupe de ces bateaux sont enduites. Des embarcations de ce type particulier apparaissent dans les représentations du "pèlerinage à Abydos" qui faisait partie du rituel funéraire égyptien à partir du Moyen Empire. Le caractère rituel de ce voyage en bateau est clairement démontré par le fait que ce n'est pas Meketrê vivant mais une statue qui trône sous le baldaquin accompagné d'un compagnon (peut-être son fils) et d'un grand vase à libation. L'idée de base de ce voyage au grand centre de culte du dieu Osiris à Abydos, où la mort et la résurrection du dieu étaient célébrées, est cependant maintenue par la présence de deux bateaux : celui-ci qui pagaie vers le nord, de Thèbes à Abydos, contre le vent dominant par seize hommes dont la taille et la position des bras variées donnent une impression de mouvement, et un autre qui s'apprête à repartir à la voile.
Cette maquette est longue 132,5 cm, large de 38 cm et haute de 53 cm. Réalisée en bois peint et stuqué, corde et toile de lin, elle est datée du Moyen Empire, de la XIIe dynastie (début du règne d'Amenemhat I, vers 1981 - 1975 avant J.-C.).
Elle provient de la tombe de Meketrê (TT 280, MMA 1101) - située à Thèbes, au sud de l'Assassif -, dans laquelle elle a été trouvée, en 1920, lors des fouilles du Metropolitan Museum of Art de New York.
Elle est entrée dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, la même année, sous le n° 20.3.5.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Au Moyen Empire, sous les règnes de Menthouhotep II puis Amenemhat Ier, Meketrê a occupé les hautes fonctions de chancelier et grand intendant du palais royal. Il a ainsi eu l'insigne privilège de pouvoir être enterré dans la montagne thébaine, au sud de l'Assassif. "Une large chaussée escarpée conduit à flanc de colline à l'avant de la tombe, à l'origine protégée par un portique à colonnes. La tombe elle-même est composée d'un long couloir taillé dans la roche-mère qui se termine dans une pièce carrée, qui contenait l'entrée de la chambre funéraire. Des parties de la structure ont été recouvertes d'un calcaire de qualité supérieure et décorées avec soin". Cette description est celle du Metropolitan Museum of Art de New York, dont l'expédition a récupéré, en 1920, la concession de fouille de cette "TT 280".
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544211?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=thebe&offset=1320&rpp=40&pos=1331
Musiciennes de la tombe
de Djeserkareseneb (TT 38)
La musique, le chant et la danse faisaient partie des fêtes de l'Égypte ancienne. Ici, une harpiste dirige un groupe de musiciennes. À droite se trouve une joueuse de luth, elle est nue à l'exception de ses bijoux. Elle danse et sa tête inclinée pourrait indiquer qu'elle chante en même temps. Derrière elle, une jeune fille, vêtue tout comme elle uniquement de ses bijoux, danse et chante peut-être. La quatrième figure féminine joue d'un pipeau double et tourne la tête vers un joueur de lyre. Selon une inscription, ce détail d'un grand banquet faisait probablement partie de la Belle Fête de la Vallée.
La tombe de Djeserkareseneb est située à Thèbes, dans la nécropole de Cheikh Abd el-Qurna. Elle date du règne de Thoutmosis IV (vers 1400 - 1390 avant J.-C.).
La copie de cette scène - d'une hauteur 41 cm et d'une largeur de 64,8 cm - a été réalisée "a tempera" sur papier par Charles K. Wilkinson en 1921 - 1922. Elle est entrée dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, en 1930, sous le n° 30.4.9.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Djeserkareseneb était "Scribe, comptable du grain d'Amon" et porte également d'autres titres comme "Comptable du blé dans le grenier des offrandes divines et des temples qui sont sous leur administration", "superviseur des vaches laitières" et "Intendant du second prophète d'Amon". Son complexe funéraire "se trouve dans la partie sud-est de l'enclos bas de Cheikh abd el-Gournah qui, à cette époque, est déjà envahi de tombes (on en compte plus de 100 de la XVIIIe dynastie). L'aménagement de TT 38 date du règne de Thoutmosis IV, mais a certainement débordé sur celui de son successeur Amenhotep III. Cet emplacement est bien en accord avec le statut social intermédiaire de Djeserkareseneb, puisque les hauts dignitaires de l'époque sont plutôt ensevelis plus haut sur la colline, au nord-est, en regard de Deir el Bahari. Ce n'est que plus tard que, devant la pénurie d'emplacements, les dignitaires finiront aussi par utiliser la partie basse de la colline… Bien que non terminée et endommagée par endroits, la tombe nous apprend toujours beaucoup sur la vie et l'œuvre de son propriétaire. On trouve en plusieurs endroits des dommages volontaires infligés à l'époque amarnienne par les zélateurs d'Akhenaton pour éliminer toute référence à Amon…" (Thierry Benderitter osirisnet).
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/557727?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=thebe&offset=1560&rpp=40&pos=1580
Oushebti de Séthy Ier
Des centaines d'oushebtis ont été fabriqués pour le pharaon Séthy Ier, père de Ramsès II, celui-ci est l'un d'eux. Les oushebtis étaient placés dans la tombe afin que l'esprit du propriétaire n'ait pas à effectuer de travaux manuels dans l'au-delà. Les figurines étaient souvent inscrites du texte dédié aux oushebtis - chapitre 6 du Livre des Morts - qui exhorte l'oushebti à se substituer au propriétaire si on lui demande de labourer les champs, d'irriguer la terre ou de transporter du sable d'est en ouest. À cette fin, même les oushebtis royaux sont souvent représentés tenant une pioche et une houe, et avec un panier suspendu sur l'une ou les deux épaules. Dans cet exemple, le roi tient la houe dans sa main gauche et la pioche dans sa droite, mais il n'a pas de panier sur le dos.
Il est réalisé en faïence peinte et mesure 30,5 cm de haut. Daté du règne de Séthy Ier (XIXe dynastie - vers 1294 - 1279 av. J.-C.), il provient de sa tombe de la Vallée de Rois (KV 17).
Auparavant dans la collection du Baron Francis Walker Grenfell, il a été acquis par Lord Carnarvon en 1917. En 1926, lorsque Lady Almina, comtesse Carnarvon, a vendu la collection de son défunt mari au Metropolitan Museum of Art de New York, il y est entré sous le n° 26.7.919.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
La tombe de Séthy Ier a été mise au jour le 18 octobre 1817 dans la Vallée des Rois. "Je puis appeler le jour de cette découverte l'un des plus fortunés de ma vie" raconte son découvreur Giovanni Battista Belzoni. La clé de lecture des hiéroglyphes n'étant pas encore déchiffrée, il ne peut alors savoir qu'il s'agit là de la demeure d'éternité de ce grand pharaon. En référence à la "carcasse de taureau embaumé avec de l'asphalte" qui y est trouvée, elle sera dénommée "tombe de l'Apis" ou même parfois "tombe Belzoni". Si Thomas Young consulté sur les inscriptions estime qu'il peut s'agir de la tombe de "Nichao et Psammis son fils", elle sera ensuite véritablement reconnue comme étant celle du père de Ramsès II et référencée KV 17 (King Valley). La tombe s'enfonce de 137 m dans la montagne thébaine par 7 corridors et compte 10 salles ! C'est l'une des plus belles et des plus "complètement" décorées de la nécropole royale. C'est aussi l'une de celles où la qualité des peintures atteint la plus haute perfection…
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544763?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=seti&offset=0&rpp=40&pos=5
Statuette rituelle de Thoutmosis III
Magnifiquement équilibrée, cette statuette en bronze représente un roi offrant du vin ou du lait à un dieu. Le modelé fluide et athlétique de son corps et les détails de son vêtement indiquent une datation du milieu de la XVIIIe dynastie. En fait, la statuette représente le grand roi Thoutmosis III, comme le révèlent les traces de son prénom (ou nom de trône), Menkheperrê, sur la boucle de la ceinture.
Cette figure est la plus ancienne statuette royale en bronze connue du Nouvel Empire et, avec quelques précédents en cuivre et en alliage de cuivre de la fin du Moyen Empire, elle initie la tradition de la statuaire en bronze en Égypte. Il s'agit d'un bronze "noir", noirci pour rehausser l'éclat de ses incrustations de métaux précieux. Le bord de l'œil gauche et les mamelons conservent leur incrustation dorée d'origine. Le corps de la statuette était en fonte solide, avec des bras coulés séparément (il en manque un) montés sur des chevilles.
Les rois en bronze représentés agenouillés datant du Nouvel Empire sont rares. On les trouve en plus grand nombre à la Troisième Période Intermédiaire et à l'époque tardive. De telles figurines sont fréquemment représentées sur les grandes barques processionnelles des dieux, exprimant le rôle respectueux mais digne du roi - lui-même un dieu - pour assurer la poursuite du culte des dieux.
Haute de 13,1 cm, large de 6 cm, elle date du règne de Thoutmosis III (vers 1479 - 1425 av. J.-C.).
Sa provenance exacte est inconnue. Elle a été acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York en 1995 - n° d'entrée 1995.21
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Thoutmosis III, fils de Thoutmosis II et d'Isis, devint roi alors qu'il n'était encore qu'un enfant… Hatshepsout assurera tout d'abord la régence, puis prendra une place grandissante jusqu'à devenir pharaon… Après sa disparition, ayant désormais le trône à lui seul, Thoutmosis III s'affirmera comme un grand guerrier et un grand bâtisseur… D'autre part, "Lorsqu’il prend le relais de sa belle-mère, Thoutmosis III va, lui aussi, laisser sa marque personnelle sur la rive gauche, en y construisant pas moins de deux temples, dont l’un appelé́ "'Amon-est-Sublime-d’Horizon', mitoyen de celui de la reine à Deir al-Bahari, dans l’Assassif, est aujourd’hui en grande partie détruit" (Christian Leblanc, "Le Bel Occident de Thèbes, Imentet Neferet, de l'époque pharaonique aux temps modernes - Une histoire révélée par la toponymie", L'Harmattan, 2022).
Après un règne de 54 ans (dont 30 ans seul au pouvoir), il a été inhumé dans la Vallée des Rois, dans la KV 34.
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/547772?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=Thutmose&offset=0&rpp=40&pos=3
Ankh provenant
de la tombe de Thoutmosis IV
Le signe "ankh" était utilisé comme hiéroglyphe pour écrire les mots "vivre", "vivant" ou "vie". Il est également devenu un symbole populaire de la vie en général. En son centre, ce signe ankh présente ici un cartouche (un anneau protecteur de forme ovale) avec le nom du roi Thoutmosis IV, dans la tombe duquel il a été trouvé.
Cet "accessoire rituel", réalisé en faïence bleue, est haut de 20,8 cm et large de 10,9 cm. Il est daté du Nouvel Empire, de la XVIIIe dynastie, du règne de Thoutmosis IV (vers 1400 - 1390 avant J.-C.)
Il a été découvert en 1903, dans sa tombe de la Vallée des Rois (KV 43), lors de fouilles menées par Howard Carter pour Theodore Monroe Davis qui a pu l'acquérir lors de la division des trouvailles. Il l'a légué en 1915 au Metropolitan Museum of Art de New York où il est entré sous le n° 30.8.30
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
Theodore Monroe Davis (1837-1915) richissime homme d'affaires et avocat de Newport passait régulièrement ses hivers en Égypte à bord de sa dahabieh 'Bedawin'. Il semblerait que ce soit Percy Newberry qui lui ait présenté Howard Carter. Une rencontre déterminante qui l'amènera, la cinquantaine passée, à entreprendre des fouilles d'une ampleur inégalée jusqu'alors. "Cet homme d'affaires averti, petit, sec et nerveux, n'avait rien d'un érudit ; ses manières brusques lui attirèrent peu de sympathies dans les milieu des archéologues. Il noua cependant une solide amitié avec Carter et Maspero, qui éveillèrent son intérêt pour la Vallée des Rois. La collaboration de ces trois hommes fut des plus fructueuses. Davis vouait une profonde admiration à ses deux associés en qui il avait une totale confiance. Il s'impliquait à fond dans l'entreprise commune, au point de considérer les rois et les reines de l'antiquité comme des personnages de marque, voire d'authentiques amis. Dès le début, il fut convenu que les fouilles s'effectueraient pour le compte du Service des Antiquités. Davis, en échange des subsides, avait le plaisir et l'honneur de diriger le travail d'archéologues reconnus". Les fouilles de Davis sont parmi les plus nombreuses et fructueuses menées dans la Vallée des Rois…
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/548476?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=Thutmose&offset=160&rpp=40&pos=187
Cuiller à fard représentant une nageuse tenant devant elle un récipient en forme d'antilope
Cette cuiller à fard représente une nageuse tenant devant elle un récipient en forme d'antilope. Le dessus du contenant était à l'origine attaché avec une cheville, ce qui lui permettait de s'ouvrir. Le compartiment devait contenir, à l'intérieur, une sorte de cosmétique.
Longue de 22,5 cm, elle est réalisée en travertin (albâtre égyptien) et en stéatite. Elle est datée du Nouvel Empire, de la XVIIIe dynastie et plus précisément du règne d'Amenhotep III (vers 1390 - 1352 av. J.-C.).
Elle a été acquise au Caire, en 1926 chez Khawam Brothers par le Metropolitan Museum of Art de New York où elle est entrée sous le n° 26.2.47.
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
"Fondée en 1860 au Caire par Sélim Khawam, la célèbre maison Khawam Brothers est dirigée successivement par quatre générations de joailliers, numismates et marchands d’antiquités. À la fin des années 40, Roger Khawam, fils de Joseph Khawam, est déjà disciple d'Émile Chassinat quand il s’initie à l’égyptologie à l'École des hautes études en Sorbonne. En 1977, la maison est transférée dans les jardins du Palais Royal à Paris et expose dans la Galerie Khepri". (source : site internet "khawam-brothers")
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/548584?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=cosmetic+spoon&offset=0&rpp=40&pos=1
Palette représentant une paire de "tortues"
La grande tortue, Trionyx triunguis, qui habitait le Nil et ses canaux, fait l'objet de nombreuses palettes mais celle-ci, représentant un couple, est assez inhabituelle. Le duo peut représenter un accouplement, reliant l'imagerie de la palette au concept de fertilité et donc de régénération. À l'époque pharaonique, la tortue avait une double réputation, d'une part elle était liée au chaos et au désordre, et d'autre part, elle pouvait être une puissante amulette lorsque le caractère négatif de la tortue était utilisé comme force protectrice. Etant donné que l'image de la tortue est utilisée ici pour un accessoire de fabrication de pigment pour le fard à paupières, une interprétation protectrice semble appropriée.
Cette palette réalisée en grauwacke est haute de 15,3 et large de 16 cm. Elle est datée de l'époque prédynastique, du début de Nagada II (vers 3650 - 3500 avant J.-C.). Sa provenance "d'origine" est non précisée. Elle a été acquise chez l'antiquaire Mohammed Mohassib, à Louxor en 1910, par le Metropolitan Museum of Art de New York où elle est entrée sous le n° 10.176.78
SOURCES : Notice et informations Metropolitan Museum of Art de New York
Le petit + d'Ea :
La tortue ("trionyx triunguis", grande tortue du Nil) est un animal très commun aux époques préhistorique et historique, vivant dans les eaux du Nil. Des restes trouvés sur des sites d’habitat nagadien attestent que sa chair était consommée et appréciée, car d’un goût semblable à celui de la viande de veau. Cette consommation perdure jusqu’à l’Ancien Empire. Puis, pour des raisons de croyance religieuse, la tortue en viendra à être considérée comme un ennemi de Rê et sa chair deviendra impropre à la consommation (Marc Chartier "La tortue : mais pourquoi lui mettre tout sur le dos ?").
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544044?searchField=All&sortBy=Relevance&ft=predynastic&offset=200&rpp=40&pos=223
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