Statue cultuelle d'Amenhotep Ier
Statue cultuelle d'Amenhotep Ier - calcaire
Nouvel Empire (XIXe dynastie - 1292-1190 av. J.-C.)
Musée égyptien de Turin - Cat.1372 (par acquisition de la Collection Drovetti) - photo du musée
Le style de cette célèbre statue d'Amenhotep est typique de la sculpture thébaine de l'époque ramesside, lorsque le culte d'Amenhotep Ier s'est particulièrement développé : grands yeux, joues pleines et nez aquilin. La couleur blanche de la peau du souverain, au lieu du rouge plus commun, vise probablement à imiter le précieux albâtre égyptien. Cette caractéristique est commune à certaines autres statues ramessides de Deir el-Medineh comme celle de Penmernabou, également à Turin, et celle du scribe royal Ramose, conservée au Louvre, dont des études récentes suggèrent qu'elles pourraient provenir du même atelier.
Datée du Nouvel Empire (XIXe dynastie vers 1292 - 1190 av. J.-C.), elle est réalisée en calcaire et sa hauteur est de 65 cm.
Provenant de Deir el-Medineh, c'est par l'acquisition de la Collection Drovetti qu'elle est arrivée au Musée égyptien de Turin où elle a été enregistrée sous la référence : Cat.1372
SOURCE : Notice et informations Museo Egizio Torino
Le petit + d'Ea :
Djeserkarê Amenhotep Ier, second roi de la XVIIIe dynastie, succède à Ahmosis vers 1514 av. J.-C.. "Il ne fut pas connu pour ses conquêtes ou pour la longueur de son règne. Il semble qu'il n'ait fait que consolider les entreprises de son père, mais son souvenir est lié en particulier à son rôle de protecteur des arts… Il a été vénéré par les habitants de Deir el-Medineh comme un oracle et sa statue était portée en procession. Ses mouvements étaient ensuite interprétés par des prêtres pour ceux qui en faisaient la demande…" précise Eleni Vassilika dans "Trésors d'Art du Museo Egizio".
https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_1372/?description=teba&inventoryNumber=&title=&cgt=&yearFrom=&yearTo=&materials=&provenance=&acquisition=&epoch=&dynasty=&pharaoh=
Lit de Meryt
"Les lits trouvés dans sa tombe appartenaient aussi à la maison de Khâ ; le plus grand, le sien, qui a été retrouvé dans l'antichambre, ainsi que le plus petit, celui de sa femme Meryt, à l'intérieur du tombeau. Ils étaient garnis de draps, de couvertures, de serviettes et de deux appuie-tête, dont l'un, celui de Meryt, entièrement enveloppé d'un tissu doublé pour rendre ses bords plus confortables" E. Schiaparelli.
La vie dans l'au-delà devait offrir aux personnes aisées le même luxe que celui dont elles jouissaient dans la vie. Le lit, indispensable dans la vie quotidienne, devenait ainsi un élément incontournable dans la perspective d'une vie éternelle. A cet effet, le lit de Meryt a été placé dans la tombe, soigneusement préparé et garni par du linge et un appui-tête rembourré, utilisé en Egypte à la place d'un oreiller. Le cannage, obtenu par le tressage d'une corde végétale, est accompagné d'un ou plusieurs draps en lin et d'une couverture à franges qui nous donnent, d'une manière extraordinairement actuelle et vivante, l'aspect du lit d'un "particulier" du Nouvel Empire.
Son cadre est en bois et il mesure 66,5 x 177 x 76,5 cm. Il est daté du Nouvel Empire (XVIIIe dynastie - vers 1425 - 1353 avant J.-C.), correspondant aux règnes d'Amenhotep II, Thoutmosis IV, Amenhotep III.
Trouvé dans la tombe de Khâ et Meryt - TT 8 à Deir el-Medineh - par Ernesto Schiaparelli en 1906, il est arrivé au Musée égyptien de Turin sous le n° S. 8629.
SOURCE : Notice et informations Museo Egizio Torino
Le petit + d'Ea :
C'est le 15 février 1906, après un mois du travail intensif de 250 ouvriers, que la Mission archéologique du Musée de Turin - dirigée par Ernesto Schiaparelli et Francesco Ballerini - découvre : "dans le cirque nord de la nécropole de Deir el-Médineh, la tombe inviolée de Khâ". Si la chapelle funéraire de briques crues de Khâ était déjà connue, ce fut une grande surprise que la tombe soit retrouvée "dans les falaises isolées qui entourent le village et non à proximité immédiate de la chapelle, comme c'était le cas habituellement".
Elle s'avéra receler d'incroyables richesses et constitue, très certainement, l'une des plus belles découvertes égyptologiques de ce tout début du XXe siècle !
Mobilier, statues, aliments, vaisselle, linge de maison, instruments et outils de travail de Khâ, coffrets de toilette et boîte à ouvrage de Merit, ainsi que sa perruque… ce sont plus de 500 objets qui en seront extraits !
https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/S_8629/?description=schiaparelli&inventoryNumber=&title=&cgt=&yearFrom=&yearTo=&materials=&provenance=&acquisition=&epoch=&dynasty=&pharaoh=
Statuette d'un dignitaire présentant
l'emblème hathorique
Cette statuette représente un dignitaire présentant l'emblème hathorique. L'inscription sur l'enseigne identifie la déesse comme étant Hathor de Byblos (dans l'actuel Liban). Les divinités égyptiennes, et Hathor en particulier, peuvent avoir des formes locales associées à des villes spécifiques. La déesse, épouse du dieu solaire et mère allaitante, est représentée avec un visage humain et des oreilles bovines. Le visage large et arrondi du personnage, les traits ciselés, la longue perruque ondulée et frisée, et la volumineuse robe plissée permettent de dater avec certitude la statuette de l'époque ramesside.
Réalisée en calcaire, elle est haute de 27 cm et large de 9 cm, elle est datée du Nouvel Empire (1292 - 1076 av. J.-C.). Sa provenance est inconnue. C'est par l'acquisition de la collection Drovetti qu'elle est arrivée au Musée égyptien de Turin sous la référence : Cat.3036
SOURCE : Notice et informations Museo Egizio Torino
Le petit + d'Ea :
Dans "L'Egypte ancienne et ses dieux" (Fayard, 2007), Jean-Pierre Corteggiani rappelle que : "Plusieurs monuments nous ont conservé les listes des dizaines de formes locales que pouvait prendre Hathor, déesse aux noms multiples et "aux manifestations innombrables", dont on vante souvent la beauté ; ses épithètes qui sont encore plus nombreux que ses lieux de culte, pourtant répartis à travers toute l'Egypte et même hors du pays, révèlent les diverses facettes de sa personnalité. Elle est, entre autres, "Maîtresse du Ciel", "Souveraine de tous les dieux", "L'or" ou "La Dorée", "Or des Dieux", "Argent des déesses", "Celle qui vivifie tout le Double Pays, "Maîtresse du Palais", "Dame de Vie", "Mère des mères", "Dame du Sycomore du sud", "Dame de la musique, maîtresse du jeu de harpe", "Maîtresse de la danse", "Souveraine de la nécropole d'Occident", "Dame de Byblos", "Dame de l'oliban", "Maîtresse de la turquoise"; "Maîtresse de la galène", "Dame des écrits, souveraine des bibliothèques", etc…
https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_3036/?description=STATUE&inventoryNumber=&title=&cgt=&yearFrom=&yearTo=&materials=&provenance=&acquisition=&epoch=&dynasty=&pharaoh=
Momie de taureau
Momie de taureau - restes organiques, lin Basse Epoque Musée égyptien de Turin - Cat. 2343/02 (par acquisition de la collection Drovetti) - photo du musée |
Cette momie de taureau représente l'animal couché sur ses pattes repliées sous le corps. La tête est naturaliste mais le corps affiche une forme trapézoïdale. La tête et le devant du corps sont recouverts d'un tissu brun foncé et le reste du corps d'un tissu non teint. Les cornes sont indépendantes, les détails des oreilles et du museau sont soignés. Un triangle inversé est représenté sur le front, rappelant le taureau Apis. Un motif à caissons double face occupe le devant du corps. A l'intérieur se trouve un animal de 6 à 10 mois, crâne en place, os du corps entassés, avec du sable et du gravier enveloppé de bandelettes, l'animal étant recouvert d'un "entrecroisement " de papyrus.
Ses mesures sont de 48 x 26 x 66 cm. Datée de la Basse Epoque, sa provenance est inconnue. C'est par l'acquisition de la collection Drovetti qu'elle est arrivée au Musée égyptien de Turin sous la référence : Cat. 2343/02
SOURCE : Notice et informations Museo Egizio Torino
Le petit + d'Ea :
L'image du taureau, animal robuste, belliqueux, invincible et doté d'une grande vigueur sexuelle, a été "endossée" par les pharaons qui n'ont pas hésité à se qualifier de "taureau puissant". Et, comme le précise Isabelle Franco dans son "Dictionnaire de mythologie égyptienne" : "des taureaux particuliers furent choisis pour devenir le réceptacle terrestre de certains dieux". Elle rappelle que Apis, "taureau sacré de Memphis", était "considéré comme une manifestation du dieu Ptah dont il est le 'ba', mais aussi du soleil dont il porte le disque entre les cornes... L'animal qui servait de support à la divinité était choisi selon des critères très rigoureux (couleur de la robe, implantation du pelage, moment de la naissance, etc…). À sa mort, le taureau bénéficiait d'un embaumement et d'un enterrement digne de son rang et les prêtres se dispersaient dans tout le pays afin de rechercher son successeur."
Apis, n'était pas le seul taureau auquel un culte était rendu … Ainsi Mnevis était le taureau solaire d'Héliopolis alors que, dans la région thébaine, on honorait le taureau Boukhis...
https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_2343_02/?description=oro&inventoryNumber=&title=&cgt=&yearFrom=&yearTo=&materials=&provenance=&acquisition=&epoch=&dynasty=&pharaoh=
Statue de l'artisan Pendua
et de sa femme Nefertari
Une célèbre photo des archives historiques du Musée montre la statue au moment de sa découverte à Deir el-Medineh. La statue, peut-être installée à l'origine dans une chapelle funéraire, a dû être trouvée hors de son contexte d'origine. Les textes à l'arrière contiennent des invocations à la triade thébaine, à Ra-Harakhty et aux principales divinités de l'au-delà, tandis qu'en dessous, les images des enfants rendant hommage à leurs parents sont représentées, une note familière qui est reprise dans la silhouette élancée d'une jeune fille gravée entre les deux époux. La statue est sculptée dans le calcaire blanc de Thèbes et manifeste un grand soin dans le rendu des détails de la part des sculpteurs de la Place de Vérité. Les traits particulièrement ciselés des visages, ainsi que la légère asymétrie, peuvent peut-être être considérés comme des signes que l'artisan qui l'a réalisée était plus habitué à sculpter en relief qu'en ronde-bosse.
D'une hauteur de 80 cm, la statue est datée du Nouvel Empire, de la XIXe dynastie, vers 1292 - 1190 avant J.-C..
Elle a été découverte à Deir el-Medineh par Ernesto Schiaparelli et est entrée au Musée égyptien de Turin sous la référence : S. 6127.
SOURCE : Notice et informations Museo Egizio Torino
Le petit + d'Ea :
"En 1905, la concession du site de Deir el-Medineh échoit "à un brillant élève de Maspero, l'italien Ernesto Schiaparelli qui fouille au nom de la surintendance des antiquités du Piémont (musée de Turin). Il explore la partie nord de la nécropole et découvre la chapelle de la tombe de Maia, peintre de la fin de la XVIIIe dynastie, après le règne d'Akhénaton, vers 1330 - 1320 av. J.-C. En 1906, la chance lui sourit encore puisqu'il découvre intacte la tombe de l'architecte Kha et de sa femme Meryt, personnages éminents de la fin du XVe siècle avant notre ère…
En bon égyptologue, Schiaparelli ne néglige pas la documentation moins spectaculaire mais tout aussi riche de renseignements sur le site. Il recueille de nombreux monuments inscrits en hiéroglyphes, des statues, des stèles, ainsi que des ostraca et papyrus qu'il rapporte à Turin… En 1909, avant de quitter le site, il dégage quelques maisons situées dans la partie nord du village…" précise Guillemette Andreu dans "Les artistes de pharaon, Deir el-Medineh et la Vallée des Rois" (Louvre, 2002).
https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/S_6127/?description=Deir+el-Medina&inventoryNumber=&title=&cgt=&yearFrom=&yearTo=&materials=&provenance=&acquisition=&epoch=&dynasty=&pharaoh=
Stèle magique d'Horus sur les crocodiles
Horus enfant est souvent représenté sur des stèles en train de piétiner deux crocodiles et de tenir dans ses mains des animaux dangereux. L'eau versée sur ces objets, coulant sur la surface couverte de formules magiques, était censée acquérir le pouvoir de guérir ceux qui la buvaient des piqûres de scorpion et des morsures de serpent. Les stèles devaient leur efficacité au mythe selon lequel Isis aurait guéri par des pratiques magiques son fils Horus, mordu par des animaux venimeux envoyés par son oncle Seth, après qu'il eut tué le père d'Horus, Osiris. Élevé en secret dans le marais, l'enfant attendait de devenir adulte pour lutter contre Seth, venger son père, reprendre le trône d'Égypte et rétablir l'ordre, la Maât.
Réalisée en calcaire, cette stèle est haute de 14,5 cm, large de 7,2 cm avec une épaisseur de 5 cm. Elle est datée de la Basse Epoque - Epoque Hellénistique (722 - 30 av. J.-C.).
C'est par l'acquisition de la collection Drovetti qu'elle est arrivée au Musée égyptien de Turin sous la référence : Cat.775.
SOURCE : Notice et informations Museo Egizio Torino
Le petit + d'Ea :
Ces stèles magiques sont appelées "Cippi of Horus". Dans son excellente étude sur "Les statues 'guérisseuses' dans l'ancienne Égypte", Pierre Lacau précise que : "La stèle typique d'Horus sur les crocodiles doit donc être considérée comme un véritable répertoire des 'amulettes' et des 'formules' dont les Egyptiens pouvaient disposer contre les morsures ; c'est un arsenal ou un codex renfermant les armes ou les remèdes les plus variés. On comprend dès lors la vogue extraordinaire dont elle a pu jouir. Toutes les provinces d'Egypte l'ont utilisée. Nos musées en possèdent des exemplaires de toute taille et de toute matière. On pouvait les dédier dans les temples, les conserver à la maison, les porter sur soi comme une amulette."
https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_775/?description=&inventoryNumber=&title=&cgt=&yearFrom=&yearTo=&materials=dd23e7941a254d6798e3e8be74c6f1c7&provenance=&acquisition=&epoch=&dynasty=&pharaoh=
Statue de la déesse Meretseger
Meretseger, déesse-serpent à la queue ondulée, était la personnification de la nécropole thébaine où elle demeurait. Elle protégeait tant les morts que les travailleurs de la nécropole, qui construisaient les tombes et vivaient dans des quartiers situés à proximité. Le nom Meretseger signifie "celle qui aime le silence" ; la déesse est souvent représentée comme un cobra avec une tête de femme. Souvent les égyptiens vénéraient les animaux qu'ils craignaient et les serpents devaient être une menace fréquente, surtout pour les ouvriers qui sculptaient les tombes dans la roche du désert occidental. Cette statue provient probablement d'une chapelle, peut-être privée, où l'on portait des offrandes. Il est probable qu'elle provienne du village des artisans de Deir el-Medineh.
Réalisée en calcaire peint, elle est haute de 38 cm et datée du Nouvel Empire, de la XIXe dynastie (vers 1292 - 1076 av. J.-C.).
C'est par l'acquisition de la collection Drovetti qu'elle est arrivée au Musée égyptien de Turin sous la référence : Cat. 977.
SOURCE : Notice et informations Museo Egizio Torino ET "Trésors d'Art du Museo Egizio" d'Eleni Vassilika
Le petit + d'Ea :
Dans son étude "Mert Séger à Deir el Médineh" publiée en 1930 dans "Mémoires de l'Institut français d'archéologie orientale, 58"), Bernard Bruyère rappelle l'importance du culte voué à cette déesse par les ouvriers de la "Place de Vérité" :
"Lorsqu’on suit le sentier des piétons qui relie Deir el Médineh à la Vallée des Reines, on rencontre à environ 150 mètres de la nécropole des Solmou*, à main gauche, une série d’anfractuosités artificielles, creusées dans le roc, disposées en arc de cercle et généralement ouvertes vers le nord. Le chaînon calcaire dans lequel elles s’enfoncent, fortement érodé et crevassé dès l’antiquité, perdit encore sa solidité du fait du travail humain et, bien avant les temps modernes, des éboulements importants ont fait s’effondrer les voûtes rocheuses de ces cavernes. Ainsi se sont trouvées exposées à la lumière et ont été décolorées, puis patinées par le soleil, les stèles de roc, gravées sur les parois de fond. Au commencement du siècle dernier, Champollion et Lepsius ont pu, de la sorte, visiter le site clans l’état où il se présente encore de nos jours et copier les plus remarquables de ces stèles.
C’est seulement en 1906 que M. le Professeur Schiaparelli entreprit le nettoyage des cavernes et en retira de nombreuses petites stèles calcaires encastrées dans les murs rocheux. Elles sont aujourd’hui réunies au Musée de Turin.
La Mission italienne, qui opéra le sauvetage de tant de petits monuments curieux rassemblés en ce lieu, avait cependant été devancée par les consuls Salt et Drovetti. Ils avaient eux aussi lancé leurs rabatteurs arabes sur cette mine très riche en documents relatifs aux cultes populaires du Nouvel Empire et les collections de Turin, de Paris et de Londres, pour ne citer que les plus importantes, étaient déjà riches de leurs trouvailles…
Son orientation face à la Cime d’Occident et les noms de Ptah et Mert Seger partout inscrits nous faisaient penser que les Solmou* n’auraient pu trouver meilleur emplacement pour ériger à leurs dieux favoris un sanctuaire, tout près de leur village..."
*Solmou = prêtres Sem de Ptah
https://collezioni.museoegizio.it/it-IT/material/Cat_957/?description=&inventoryNumber=957&title=&cgt=&yearFrom=&yearTo=&materials=&provenance=&acquisition=&epoch=&dynasty=&pharaoh=
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