La princesse Khnoumit a été enterrée à Dahchour, au nord-ouest de la pyramide blanche d'Amenemhat II, souverain de la XIIe dynastie (1932 - 1898 av. J.-C.). Elle était l'une de ses filles et, selon certaines sources, la femme de son fils et successeur le roi Sesostris II.
Sa tombe a été mise au jour, le 16 février 1895, par l'égyptologue français Jacques de Morgan qui relata ainsi la découverte : "Le sarcophage avait été mis en place en même temps que le tombeau avait été construit. Peut-être même que le cercueil de bois qu'il renfermait avait, lui aussi, été placé avant la mort du personnage, de telle sorte qu'il ne restait plus au jour de l'ensevelissement qu'à déposer dans le tombeau le corps et les offrandes".
Il précise également que la momie princière : "recouverte d'un enduit de bitume, était autrefois peinte. Son masque, doré, était orné de dessins rouge, bleu et or, et de deux yeux montés en argent… Sa tête reposait sur une rondelle de terre battue; au cou se trouvait le collier formé des signes djed, ankh, ouas, en or incrusté de pierres, de perles d'or, de cornaline, d'émeraude et de lapis-lazuli. Les deux extrémités de ce bijou étaient formées par des têtes d'épervier en or massif incrustées de lapis et de cornaline".
Ce collier-ci est plus modeste. Ces éléments ont été retrouvés, dispersés, entre les bandelettes de la momie. Long de 37 cm, il a été reconstitué de la façon la plus plausible.
Il se compose de deux rangs de multiples petites perles d'or plates. Au rang supérieur sont accrochées, à intervalles réguliers, vingt-et-une pendeloques, allant par paire, sauf celle se trouvant au centre. Très fines et d'une hauteur identique, elles sont composées d'or incrusté de pierres colorées, comme le lapis-lazuli, la cornaline, ou encore la turquoise.
Dans "Trésors du Musée du Caire", Rosanna Pirelli nous les présente ainsi : "On peut voir, du centre vers les extrémités : le dieu-chacal Anubis ; une paire de divinités féminines (la déesse-vautour Nekhbet et la déesse-cobra Ouadjet), symbole de l’unification de la Haute-Égypte et de la Basse-Égypte ; le sistre hathorique ; l’oeil sacré d’Horus ; le vase khenem ; le pilier djed ; le signe ankh ; le signe sema, représentant la trachée et le coeur, symbole de l'unité ; l’abeille, symbole de la Basse-Égypte".
Chaque élément a donc une forte portée symbolique de protection, de renaissance, à laquelle s'ajoute un lien très étroit avec le Royaume des Deux-Terres.
Au rang inférieur sont accrochées cinquante-neuf pendeloques en forme de larmes, incrustées de lapis-lazuli, cornaline et émeraude.
Les deux rangées de perles se rejoignent, de chaque côté, sous un fermoir qui épouse la forme d'une tête de faucon (l'une profil tourné vers la droite, l'autre vers la gauche).
Emile Vernier nous décrit avec précision cette précieuse attache : "Cette pièce est faite en or cloisonné. Elle est d'une délicatesse extrême. Les cloisons sont garnies par les pierres suivantes : l'œil en cornaline, le bec et le capuchon entier en lapis, les joues et la gorge en amazonite ou plus probablement en pâte d'émail. Un petit anneau de fil rond se voit sur la tête". Une cordelette passait ainsi dans chaque anneau et permettait d'attacher le collier.
marie grillot
sources :
Jacques de Morgan, Fouilles à Dahchour, Adolphe Holzhausen, Vienne, 1894
http://dlib.nyu.edu/awdl/sites/dl-pa.home.nyu.edu.awdl/files/fouillesdahcho01morg/fouillesdahcho01morg.pdf
Jacques de Morgan, Lettre sur les dernières découvertes en Égypte, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1894, 38-3 pp. 169-177
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1894_num_38_3_70401?_Prescripts_Search_tabs1=standard&
Jacques de Morgan, Lettre sur sa seconde campagne de fouilles en Égypte, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1895, 39-2 pp. 169-179
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1895_num_39_2_70560?_Prescripts_Search_tabs1=standard&
Jacques de Morgan, Fouilles à Dahchour : 1894-1895, Adolphe Holzhausen, Vienne, 1903
http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/morgan1903/0049
Émile Vernier, Catalogue général des antiquités égyptiennes du Musée du Caire, Bijoux et orfèvreries, Fascicule 3, Numéro 52640-53171, IFAO, Le Caire, 1925
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57740426/f96.item.r=52859.texteImage
Cyril Aldred, Jewels of the Pharaohs ed Thames & Hudson Ltd. Londres, 1978
Mohamed Saleh, Hourig Sourouzian, Catalogue officiel du Musée Egyptien du Caire, Verlag Philippe von Zabern, 1997
Francesco Tiradritti, Trésors d'Egypte - Les merveilles du musée égyptien du Caire, Gründ, 1999
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