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| Tête du pharaon Amenhotep III - argile stuquée et peinte - Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - règne d'Amenohtep IlI découverte en plusieurs fragments (20-21 février 1904, puis 1905 et 1906) par Georges Legrain dans la "Cachette de Karnak" CK 663 - K 739 - Musée égyptien du Caire JE 38597 = SR 11534 - 11534 - exposée au GEM depuis octobre 2024 - photo du musée |
A regarder ce charmant visage d'Amenhotep III, empreint des réminiscences de la jeunesse, il est difficile de concevoir qu'il date de la fin de son règne…
Les sculpteurs devaient en effet, non seulement savoir manier le ciseau avec art, mais aussi être en mesure d'exécuter les consignes qui leur étaient données de restituer une image idéalisée d'un pharaon jeune et puissant, que le peuple devait reconnaître, vénérer et respecter.
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| Tête du pharaon Amenhotep III - argile stuquée et peinte - Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - règne d'Amenohtep IlI découverte en plusieurs fragments (20-21 février 1904, puis 1905 et 1906) par Georges Legrain dans la "Cachette de Karnak" CK 663 - K 739 - Musée égyptien du Caire JE 38597 = SR 11534 11534 - exposée au GEM depuis octobre 2024 |
Le souverain est représenté de face, avec des joues rondes et pleines, des lèvres joliment dessinées avec de juvéniles fossettes aux commissures. Ses yeux, traités en creux, sont très étirés et surmontés de hauts sourcils qui en épousent exactement la forme. Le nez a souffert mais cette légère mutilation n'altère pas l'harmonie d'ensemble.
Dans le catalogue de l'exposition "Pharaon", Adel Mahmoud analyse ainsi, avec finesse, ce portrait : "Le visage du roi est charnu, avec de longs yeux obliques en amandes, des sourcils arqués, un petit nez à base aplatie ; la bouche est très appuyée, les lèvres supérieure et inférieure sont pleines. Sous le nez, la lèvre supérieure est creusée d’une profonde gouttière. La commissure des lèvres est légèrement saillante. La bouche est soulignée d’une ligne incisée et se termine par deux fossettes latérales".
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| Tête du pharaon Amenhotep III - argile stuquée et peinte - Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - règne d'Amenohtep IlI découverte en plusieurs fragments (20-21 février 1904, puis 1905 et 1906) par Georges Legrain dans la "Cachette de Karnak" CK 663 - K 739 - Musée égyptien du Caire JE 38597 = SR 11534 11534 - exposée au GEM depuis octobre 2024 |
Il porte la couronne "bleue", qui est parfois apparentée à un "casque". Si, comme le précise W. Vivian Davies dans "The Origin of the Blue Crown", des preuves textuelles de son existence existent dès la Deuxième Période intermédiaire, selon Karol Mysliewiec : "la première statue royale connue coiffée du khepresh est l'une d'Amenhotep III". Bien qu'aucune "véritable" couronne de ce type n'ait été retrouvée, "on peut supposer qu'elle était probablement en cuir ou en peau d’autruche sur une structure rigide, en forme de bulbe souvent enjolivée de pois jaunes en or, ou blancs" ajoute-t-il.
Son centre est orné d'un uraeus dressé dont le long corps s'enroule sur lui-même formant une boucle circulaire, puis s'étire finement vers le sommet du crâne.
Dans "Aménophis III, le pharaon soleil" et à propos d'une autre représentation du souverain portant le khepresh, Betsy M. Bryan apporte l'analyse suivante sur la symbolique de cette coiffe : "elle est portée par pharaon non seulement quand il conduit les troupes à la bataille, mais aussi quand il accomplit des rites dans un temple. C'est l'idée d'action symbolisée par la couronne qui compte, non l'acte lui-même".
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| Colosses d'Amenhotep III trônant devant l'Amenophium son temple de millions d'années sur la rive ouest de Thèbes |
Fils de Moutemouia et de Thoutmosis IV, Amenhotep III (Aménophis III), neuvième souverain de la XVIIIe dynastie, monta sur le trône alors qu'il était encore adolescent. "Nebmaâtré" fut à la tête du double Pays de 1391 av. J.-C. à 1353, année à laquelle il mourut à la cinquantaine. Sous son règne l'Egypte fut riche, puissante, prospère et les arts florissants. Pharaon bâtisseur, ses constructions, notamment aux temples de Soleb, de Louqsor et de Karnak sont "monumentales". Sur la rive ouest de Thèbes, il fit élever son temple de millions d'années, l'Amenophium : "entièrement revêtu d'or, son pavement est orné d'argent, toutes ses portes sont en électrum, construit très large, et très grand et parfait à jamais". Non loin de là, sur le site actuel de Malqatta, il fit construire la luxueuse cité résidentielle d' 'Aton-le-Resplendissant', agrémentée d'un grand lac, le Birket Habou…
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| L'une des "autres têtes d'Amenhotep III portant la couronne bleue" - quartzite - Nouvel Empire - XVIIIe dynastie Metropolitan Museum of Art de New York - n° d'entrée 56.138 (photo du Met) |
Il aima se faire représenter et ses statues, des colossales aux plus petites, restituent son image dans les matériaux les plus divers tels que : quartzite, granodiorite, granite, calcite, stéatite…
Dans "Les merveilles du musée égyptien du Caire", Francesco Tiradritti présentant cette tête, précise que : "Aménophis III est le souverain de l'Égypte ancienne qui nous a laissé le plus grand nombre de statues. La confrontation des nombreuses pièces conservées a permis de retracer l’évolution des portraits du souverain : l'effort de stylisation, inspiré par la recherche d’un équilibre formel de plus en plus raffiné, aboutit à un renouvellement radical de la figuration, qui s'exprime en particulier dans les portraits datés des dernières années du règne, représentant le souverain sous les traits d’un enfant. En s'appuyant sur des critères stylistiques, on peut attribuer facilement cette tête en argile provenant de Karnak à la dernière partie du règne. L'œuvre préfigure en effet les traits expressionnistes qui caractérisent l’art de la période amarnienne, correspondant au règne du fils d’'Aménophis III, Akhenaton".
On ne sait si cette tête, d'une hauteur de 39 cm, appartenait à une statue représentant le pharaon assis ou debout, car elle seule nous est parvenue.
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| En décembre 1903, Georges Legrain découvre, dans la cour du septième pylône du temple d'Amon, un dépôt de statues qui sera dénommé : "La Cachette de Karnak" |
Elle a été trouvée dans la "Cachette de Karnak", en plusieurs fragments, dont le premier a été mis au jour les 20-21 février 1904, les suivants en 1905 et 1906. Georges Legrain, à l'initiative de sa découverte, l'a ainsi retranscrite dans "Excavations and Explorations", EEFR, 1906 : "736-739. Têtes et fragments de statues de grandeur naturelle de terre cuite peinte en vermillon, une représentant Amenothès III"…
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Tête du pharaon Amenhotep III - argile stuquée et peinte - Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - règne d'Amenohtep IlI découverte en plusieurs fragments (20-21 février 1904, puis 1905 et 1906) par Georges Legrain dans la "Cachette de Karnak" CK 663 - K 739 - Musée égyptien du Caire JE 38597 = SR 11534 - exposée au GEM depuis octobre 2024 |
Référencée K 739 par Georges Legrain, CK 663 (pour Cachette de Karnak), elle a été enregistrée au Journal des Entrées du Musée du Caire JE 38597. Longtemps exposée au Musée de Tahrir, ce sont désormais les visiteurs du GEM (Grand Egyptian Museum), à Guizeh, qui peuvent l'admirer…
sources :
Georges Legrain, Excavations and Explorations, EEFR, 1906, p. 21-23.
https://www.nakala.fr/nakala/data/11280/82f48464
Francesco Tiradritti, Trésors d'Egypte, Les merveilles du musée égyptien du Caire, Gründ, 1999
Guide National Geographic, Les Trésors de l'Egypte ancienne au musée égyptien du Caire, 2004
Pharaons, catalogue de l'exposition présentée à l'Institut du monde arabe à Paris, du 15 octobre 2004 au 10 avril 2005, IMA, Flammarion, 2005
Zahi Hawas, Inside the Egyptian Museum with Zahi Hawass, The American University in Cairo Press, 2010
https://books.google.fr/books?id=xblJH8xeOpwC&pg=PA288&lpg=PA288&dq=cairo+museum+gold+earrings+sethi+II&source=bl&ots=klytkKySql&sig=5pcn6cRQu2qEmdlQtkf86mzFx9Q&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjRiozMh8rKAhUL1xoKHXT1AvAQ6AEIUzAL#v=onepage&q=cairo%20museum%20gold%20earrings%20sethi%20II&f=false
IFAO, SCA, Cachette de Karnak et numéros "K" de G. Legrain, Base de données (saisir 663 avant CK)
https://www.ifao.egnet.net/bases/cachette/
Laurent Coulon, La Cachette de Karnak - Nouvelles perspectives sur les découvertes de Georges Legrain, IFAO, Le Caire, 2016
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