David Roberts
Ce peintre écossais, né le 14 octobre 1796 dans une famille très modeste, débute sa carrière en tant que… peintre en bâtiment ! Son talent se révèle rapidement et, par un système d'aide aux étudiants, il peut suivre des cours du soir à l'Académie des Beaux-Arts d'Edimbourg.
Devenu décorateur de théâtre à Londres, il se lie d'amitié avec William Turner (le peintre qui sait si bien : "attraper les émotions du ciel"). Celui-ci lui conseille de : "faire de la peinture de chevalet et de voyager" car, lui dit-il, "c’est à l’étranger qu’on apprend la peinture". David Roberts part alors pour la France, l'Espagne, le Maroc, et puis… l'Égypte, où il débarque, à Alexandrie, le 24 septembre 1838. Il se rend ensuite au Caire puis remonte le Nil jusqu'en Nubie à bord d'une dahabiah sur le pont de laquelle "il peignit, des journées durant, abrité sous un parasol".
Il est ébloui et inconditionnel de la beauté, de la majesté et de la grandeur des monuments antiques. Il a cette parole magnifique qui résume tout ce qu'il ressent : "Nous sommes un peuple de nains visitant une nation de géants !"
La plupart des sites sont encore pris dans les sables. Cette couleur dorée dont ils sont nimbés leur confère une douceur, une fragilité, qu'il sait si bien rendre et qui fait que ses oeuvres sont reconnaissables entre toutes …
marie grillot
Sur ce peintre, l'article d'égyptophile
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Narcisse Berchère
Né le 11 septembre 1819 à Étampes, fils d’un marchand meunier, rien ne prédisposait Narcisse Berchère à une carrière artistique. En 1849 et 1850, ce proche de Théodore Rousseau et de Camille Corot, visite l’Égypte, la Syrie, l’Asie Mineure, la Turquie, la Grèce et Venise. Six ans après, ce sera le désert du Sinaï, en compagnie de son ami peintre Léon Belly, puis la Basse-Égypte, où il est rejoint par Gérôme et Bartholdi. De novembre 1861 à avril 1862, choisi par Ferdinand de Lesseps, il devient le peintre-dessinateur attitré de la compagnie de Suez chargée de la construction du canal.
"… Poète, il a chanté avec sa palette et son pinceau ses incomparables monuments, ses monstres énigmatiques, ses hypogées (troublants), et c’est incontestablement du royaume mystérieux des Pharaons qu’il a rapporté les impressions les plus saisissantes de sa carrière d’artiste." (Maxime Legrand)
marie grillot
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Frank Dillon
Frank Dillon est né à Londres le 24 février 1823. Est-ce la collection d'aquarelles de son père qui lui donne l'envie de se consacrer à la peinture ? Après avoir été l'élève de James Holland et étudié à la Royal Academy, il effectue de nombreux voyages…
Lors de son premier séjour en Égypte en 1854-1855, il remonte le Nil jusqu'à Assouan : "croquant la vie des Égyptiens contemporains qu'il rencontrait, de préférence aux monuments pharaoniques".
Il y retournera par trois fois : en 1861-1862, 1869-1870, puis 1873-1874.
Très attaché au Vieux Caire, il militera pour la préservation et la conservation d'anciennes demeures mameloukes dont il fera de nombreuses aquarelles. De même, il s'élèvera contre la construction du premier barrage d'Assouan en raison des risques qu'il pouvait faire encourir à l'île de Philae qu'il aimait particulièrement.
Le 8 août 1888, à Londres, en présence d'autres peintres orientalistes de l'École anglaise, il rencontre William Flinders Petrie et Wallis Budge afin de les alerter sur l'état de détérioration des temples et des tombes, avec pour témoignage ses propres toiles.
L'œuvre "égyptienne" de Dillon est riche de très belles aquarelles, mais aussi de peintures à l'huile où les perspectives, les lumières et les couleurs sont parfaitement maîtrisées.
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Jean-Léon Gérôme
Jean-Léon Gérôme naît à Vesoul (France) le 11 mai 1824. Après une formation artistique à Paris, puis en Italie, il fréquente quelques mois l'atelier de Charles Gleyre.
Son premier séjour en Égypte a lieu en 1856, en compagnie du sculpteur Auguste Bartholdi et des peintres Léon Belly et Narcisse Berchère. Il y reste huit mois, pour moitié consacrés à naviguer sur le Nil. Il s'installe ensuite au Caire dans une demeure prêtée par Soliman Pacha.
Il retournera en Égypte en 1862, puis en 1868 (en compagnie de son beau-frère Albert Goupil, fils du marchand et éditeur d’art Adolphe Goupil), puis en 1869, à l’occasion de l’inauguration du canal de Suez.
Ces voyages : "sont de véritables expéditions, où l’on fait un usage systématique de la photographie pour faciliter les relevés documentaires, préalables aux compositions toujours réalistes qu’il en rapporte" (François Pouillon, Dictionnaire des Orientalistes de langue française).
Ses divers séjours en terre égyptienne lui inspireront de très belles scènes "orientalistes".
À la fin du Second Empire, Jean-Léon Gérôme puise plus particulièrement ses sujets dans la légende napoléonienne, et plus précisément dans la campagne d'Égypte.
Après avoir été reconnu comme l'un des peintres officiels du Second Empire, ce "raconteur en peinture" qui écrivait : "J'aime mieux trois touches de couleurs sur un morceau de toile que le plus vif des souvenirs", perdit doucement de sa notoriété avant d'être redécouvert dans les années 1980.
marie grillot
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Note : Les tableaux de cette "galerie" sont spécialement "ré-encadrés" par Égypte actualités
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