mercredi 5 octobre 2016

Sannour : du fond de cette grotte, 60 millions d'années vous contemplent !

photo via Butheina Salan (“Al Ahram”)
Le wadi Sannour (Sannur) est connu pour sa production d’albâtre. Cette vallée est située à 200 km au sud du Caire, dans le gouvernorat de Beni-Soueif. Outre le précieux matériau exploité dans ses mines depuis l’ère pharaonique, un site contribue à sa réputation : une grotte préhistorique située à 70 km au sud-est de la ville de Beni-Soueif, dans une zone désormais protégée de 12 km². Elle est considérée comme la plus importante et la plus belle d’Égypte.

Elle est découverte accidentellement, en 1991, suite à un dynamitage au cours de travaux de prospection d’une mine d’albâtre. Soudain, apparaissent aux yeux des mineurs, puis des géologues, des merveilles restées secrètes depuis… 60 millions d’années ! En 1993, des géologues égyptiens et turcs étudient et cartographient la grotte. Ils présentent leurs conclusions à un colloque international tenu en Turquie en 1995, avant de publier le résultat de leurs travaux en 1997. En 1998, l’Agence égyptienne des affaires environnementales est chargée de la protection de la grotte et de son ouverture au public.


Sources des photos : Butheina Salan (“Al Ahram”), Flickr (Gagliardo), Mapio, Flickr (?)
La grotte s’étend sur une longueur de 700 mètres, en forme de croissant. Elle a 15 mètres de hauteur et de largeur. Son entrée est située à 50 mètres de profondeur, dans une carrière où l’albâtre était exploité depuis l’époque pharaonique. Les concrétions naturelles, stalactites et stalagmites, sont dues à la percolation d’eaux chargées en sulfate de calcium qui, après filtration, sont à l’origine des dépôts d’anhydrite ou gypse accumulés sous le plafond ou sur le plancher de la grotte.

La grotte et ses concrétions en parfait état de conservation, précise une note du gouvernorat de Beni-Soueif, “mettent en lumière les circonstances du climat d’autrefois dans cette zone. Elles offrent aux chercheurs la possibilité de réaliser des études comparatives détaillées sur les changements dans l'environnement naturel au milieu de l’ère éocène.” Ces études et leurs résultats sur les variations des conditions environnementales et climatiques depuis l’Antiquité sont d’ailleurs d’autant plus importants que la nature particulière et la qualité des concrétions de la grotte ne se trouvent nulle part ailleurs sur le globe terrestre.

Dans la zone protégée où se situe la grotte de Sannour, on trouve de nombreuses autres carrières datant de différentes époques, exploitées du temps des pharaons jusqu’à l’ère moderne. “Il est probable, commente Ahmad Salama, expert géologique à l'Agence égyptienne de l'Environnement, qu'il existe d'autres cavernes dans la région, mais la grotte de Sannour est un exemple suffisant de ce genre considéré comme richesse patrimoniale, selon les normes de l'Union internationale de la Conservation de la Nature.” (cité par Al-Ahram Hebdo)

Ces tréfonds de la préhistoire, joints à un patrimoine archéologique sans pareil, sont en terre d’Égypte autant d’atouts d’une richesse touristique qui n’en finit pas de nous émerveiller.

MC

Merci à Amira Sadik Aly pour le complément de documentation qu’elle nous a apporté.

sources

http://hebdo.ahram.org.eg/Archive/2003/6/4/esca0.htm

http://www.geologypage.com/2016/04/sannur-cave-beni-suef-egypt.html

http://www.ask-aladdin.com/Egypt-protectorates/sannur-valley-cave.html

http://scholarcommons.usf.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1221&context=ijs (“Caves and karsts oh NorthEast Africa”, by William R. Halliday)

http://www.360cities.net/image/sannur-cave-stalactites-and-stalagmites-middle-egypt


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