mardi 12 juillet 2016

Un été en Égypte avec les mots de... Maspero, Champollion


Tout au long de l'été 2016, sur "Égypte actualités", nous voyagerons.
En Égypte, oui bien sûr… mais nous y voyagerons avec les mots des autres.
Ces "autres" qui ont su poser leurs yeux sur ce pays et sur ses habitants, sur ses coutumes et ses traditions, sur son passé et son présent, sur ses richesses et ses valeurs…
Ces "autres", ces aventuriers, ces journalistes, ces historiens, ces égyptologues, ces écrivains…
Ces "autres", qui l'ont écoutée, dévoilée, révélée, qui ont cherché à la comprendre, et qui, toujours l'ont aimée…
"Leur" itinéraire, illustré de photos en noir et blanc, nous mènera du Delta à la Nubie, du Caire à Louqsor, des cataractes au désert, des temples aux mosquées.
Et leurs mots, si beaux qu'on aurait aimé les écrire, rythmeront nos 'unes' quotidiennes !
MG


Une journée en Égypte avec... Gaston Maspero

...le vieux Nil étale ses lourdes nappes nacrées et il les déroule d'un mouvement onduleux qui les fait miroiter au soleil. Le banc de sable d'Ourouziéh gonfle son dos jaune tout humide encore des eaux retirées à peine, et bien loin derrière lui la plaine occidentale de Thèbes fuit en verdoyant vers les premières pentes de la chaîne libyque. La montagne lumineuse se modèle dans une pâte d'un rose délicat et fin, un bleu imperceptible colore le bord de l'horizon : très haut vers l'Occident quelques nuages laiteux nagent lentement dans la blancheur sereine du ciel.

(extrait de Ruines et paysages d'Égypte, Paris,1910”)


Une journée en Égypte avec… Jean-François Champollion

J'ai fait mes premières dévotions dans la mosquée de Thouloum, édifice du IXe siècle, modèle d'élégance et de grandeur, que je ne puis assez admirer, quoique à moitié ruiné. Pendant que j'en considérais la porte, un vieux cheikh me fit proposer d'entrer dans la mosquée ; j'acceptai avec empressement, et, franchissant lestement la première porte, on m'arrêta tout court à la seconde : il fallait entrer dans le lieu saint sans chaussure ; j'avais des bottes, mais j'étais sans bas ; la difficulté était pressante. Je quitte mes bottes, j'emprunte un mouchoir à mon janissaire pour envelopper mon pied droit, un autre mouchoir à mon domestique nubien Mohammed, pour mon pied gauche, et me voilà sur le parquet en marbre de l'enceinte sacrée ; c'est sans contredit le plus beau monument arabe qui reste en Égypte. La délicatesse des sculptures est incroyable, et cette suite de portiques en arcades est d'un effet charmant. Je ne parlerai ici ni des autres mosquées, ni des tombeaux des califes et des sultans mamelouks, qui forment autour du Caire une seconde ville plus magnifique encore que la première ; cela me mènerait trop loin, et c'en est assez de la vieille Égypte, sans m'occuper de la nouvelle.

(extrait de Lettres écrites d'Égypte et de Nubie en 1828 et 1829, 1868)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire