En 1922, accompagnant Ahmed Kamal pacha, le “premier Égyptien, précise Éric Gady, à être considéré comme égyptologue”, il visite l’Europe (France, Angleterre, Allemagne), périple au cours duquel il écrit de nombreux articles sur les antiquités égyptiennes dans les musées européens, dénonçant le pillage de ces antiquités, notamment le buste de Néfertiti conservé dans un musée de Berlin.
En 1925, il est envoyé en mission en France pour parfaire ses connaissances en archéologie. Il y suit des cours à l'École Pratique des Hautes Études (Sorbonne - Paris), à l’Institut catholique et à l’École du Louvre. Après l’obtention de diplômes en archéologie, langue égyptienne (hiéroglyphes) et ancienne religion égyptienne, il est de retour au Caire en 1927 où il est nommé secrétaire général adjoint du Musée égyptien, puis professeur d'archéologie à la Faculté des Arts de l'Université Fouad Ier (actuelle université du Caire).
En 1928, il seconde l’archéologue allemand Hermann Junker dans des travaux de fouilles et d'exploration dans la région des pyramides, puis se rend en Autriche où il obtient un doctorat en archéologie de l'Université de Vienne.
De retour au Caire en 1929, il dirige des fouilles archéologiques, pour le compte de l’Université Fouad Ier, sur trois chantiers : à Tounah el-Gebel dans les environs de Mellawi, à Méadi au sud du Caire et près des Pyramides de Giza. “En 1930, relate le chanoine Drioton, le professeur Selim bey Hassan nettoya de fond en comble le grand mastaba en ruines du perruquier du roi Rawèr, dont les statues les plus remarquables avaient été déjà transportées au Musée du Caire par Mariette. De là il passa, en 1931, au mastaba de Mersou-ànkh, chef des domaines de Rawèr. L'année suivante il découvrit, en déblayant le même secteur, la chambre sépulcrale intacte d'une femme inconnue, qui livra une collection de beaux bijoux. Il identifia dans le même temps le mur d'enceinte de Thoutmôsis IV autour de la cavité du Sphinx. En 1933, il dégagea le quartier sud-ouest de la même région, où il trouva les restes de mastabas taillés dans le rocher et, parmi eux, deux puits intacts de la Ve dynastie. Ce fut cette année-là qu'il déblaya complètement les restes de la petite pyramide de la reine Khent-kaous, femme du roi Néferirkéré. En 1934, il dégagea, dans la partie basse du secteur, la ville, en briques crues, des ouvriers qui avaient construit la grande Pyramide, et mit à jour les restes de tombes ayant appartenu aux descendants des grands rois de la IVe dynastie. La campagne de 1935 fut consacrée à parfaire le nettoyage du terrain autour de la pyramide de Khent-kaous, où le Professeur Selim Hassan découvrit la barque funéraire de cet édifice, taillée dans le rocher.”
En 1954, à la demande du gouvernement du président Nasser, Selim Hassan est associé aux travaux des savants de nombreux pays pour examiner l’impact de la construction du haut barrage d’Assouan sur les monuments de Nubie.
En complément de ses nombreux et importants travaux archéologiques sur le terrain, notamment à Giza, il publie une Encyclopédie de l’ancienne Égypte (en arabe), en 16 volumes, un ouvrage sur la Littérature de l’ancienne Égypte, ainsi que quelques comptes rendus de ses fouilles à Giza et Saqqarah…
En dépit de ces zones d’ombre, étant donné ses importantes découvertes à Gizeh et Saqqarah, ainsi que ses nombreuses publications, Selim Hassan est considéré comme l'un des plus éminents archéologues égyptiens. Aujourd'hui, son buste continue de veiller sur le tombeau de Mariette et une rue en face du Musée égyptien porte son nom.
MC
Sources
http://www.elfagr.org/704238#
http://www.gizapyramids.org/pdf_library/hassan_asae_58_1964.pdf
http://english.ahram.org.eg/NewsContent/32/99/141622/Folk/Special-Files/Memoires-of-an-Egyptology-guru.aspx
“Journal des savants”, 1940, volume 3 (article d’Étienne Drioton)
“L'antiquité classique”, 1934, volume 3, numéro 1 (article de Jacques Vandier)
“Journal des savants”, 1948, volume 1 (article de Jacques Vandier)
“Le Musée des Antiquités du Caire : un lieu de mémoire pour les Égyptiens ou pour les Occidentaux ?”, par Éric Gady, “Outre-mers”, 2006, Volume 93
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