Mais commençons par le début !
1352 : pour célébrer son mariage avec une fille du sultan An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn, l’émir mamelouk Sayf al-Dîn Tâz ne lésine pas sur les moyens. Il se fait construire au Caire, dans la rue stratégique d'al-Suyûfiyya ("des épées"), un vaste palais comprenant rien moins que trente-trois pièces organisées autour de deux “qâ'a” (salles de réception) aux somptueuses boiseries.
De l’ensemble des pièces, les plus intéressantes étaient, semble-t-il, le “haramlek”, salle réservée aux femmes du palais, ainsi que deux salles de bains, l’une consacrée aux hommes et l'autre aux femmes. Le palais comportait également une “saqia” et une écurie, annexe très importante des résidences des souverains mamelouks, l’équitation représentant la base de l’enseignement militaire.
Au fil du temps, le palais subit quelques modifications, mais il perd surtout progressivement de sa splendeur. En 1678, un bloc d'entrée, respectant le style mamelouk, y est ajouté. Et, faute d’informations fiables, nous nous retrouvons rapidement à la fin du XIXe siècle : de nouvelles réfections ont alors lieu, et - événement majeur pour l’Égypte - le bâtiment est transformé en école pour filles, la première dans l'histoire du pays. Puis, dépendant du ministère de l'Éducation jusqu'au début des années 2000, il sert de dépôt de matériel scolaire. Des bancs, des chaises, des livres y sont entassés, sans précaution particulière contre les risques d’incendie.
La fatalité viendra hâter l’état de délabrement dans lequel se trouve désormais l’édifice : un premier séisme en 1992, puis un second en 2002 ont des effets si dévastateurs que les experts en patrimoine bâti proposent une décision on ne peut plus catégorique : sa destruction, pour éviter qu’il ne représente un danger pour les constructions environnantes.
Le Conseil suprême des Antiquités, en concertation avec le ministère de la Culture, envisage fort heureusement une autre décision : la réhabilitation du palais. Quatre années de restauration intensive et 20 millions de livres égyptiennes plus tard, il est transformé en un centre culturel.
Aujourd’hui, précisent Jean-Paul Labourdette et Dominique Auzias, “le palais se divise en deux parties, l'une à l'ouest, moins intéressante qui abrite des expositions temporaires et qui devait servir de communs, l'autre à l'est où se suivent d'innombrables pièces à la magnificence répétée. La cour intérieure est de superbe dimension. Au sud, par une grande arche, on accède à l'entrée du hammam privé de la demeure, constitué d'une dizaine de pièces à dômes ajourés, comportant toujours les bains et les sièges de marbre. Au premier étage, le maq’ad (terrasse d'été) est somptueux, son plafond à caissons de bois peint est de grande facture. On accède par une porte arrière à une roue à aubes qui apportait l'eau de la citerne inférieure jusqu'au premier étage ; le système de canalisation, bien restauré, est intéressant à observer. Au deuxième étage, la qâ’a principale est de parfaites dimensions, ses murs et son plafond disposent encore de leurs boiseries. Il est intéressant de monter sur les terrasses pour avoir une vue sur le quartier. Les communs de la cour intérieure abritent une exposition permanente sur l'histoire du prince Tâz, tandis que le lavoir héberge une présentation des travaux de restauration du site.”
Alors, soyons aussi “futés” que l’ouvrage d’où est extraite la précédente citation. Lors d’un passage ou d’un séjour au Caire, oublions quelque temps les sentiers battus pour aller découvrir l’un de ces palais dont l’Égypte a le secret.
MC
De l’ensemble des pièces, les plus intéressantes étaient, semble-t-il, le “haramlek”, salle réservée aux femmes du palais, ainsi que deux salles de bains, l’une consacrée aux hommes et l'autre aux femmes. Le palais comportait également une “saqia” et une écurie, annexe très importante des résidences des souverains mamelouks, l’équitation représentant la base de l’enseignement militaire.
Au fil du temps, le palais subit quelques modifications, mais il perd surtout progressivement de sa splendeur. En 1678, un bloc d'entrée, respectant le style mamelouk, y est ajouté. Et, faute d’informations fiables, nous nous retrouvons rapidement à la fin du XIXe siècle : de nouvelles réfections ont alors lieu, et - événement majeur pour l’Égypte - le bâtiment est transformé en école pour filles, la première dans l'histoire du pays. Puis, dépendant du ministère de l'Éducation jusqu'au début des années 2000, il sert de dépôt de matériel scolaire. Des bancs, des chaises, des livres y sont entassés, sans précaution particulière contre les risques d’incendie.
La fatalité viendra hâter l’état de délabrement dans lequel se trouve désormais l’édifice : un premier séisme en 1992, puis un second en 2002 ont des effets si dévastateurs que les experts en patrimoine bâti proposent une décision on ne peut plus catégorique : sa destruction, pour éviter qu’il ne représente un danger pour les constructions environnantes.
Le Conseil suprême des Antiquités, en concertation avec le ministère de la Culture, envisage fort heureusement une autre décision : la réhabilitation du palais. Quatre années de restauration intensive et 20 millions de livres égyptiennes plus tard, il est transformé en un centre culturel.
Aujourd’hui, précisent Jean-Paul Labourdette et Dominique Auzias, “le palais se divise en deux parties, l'une à l'ouest, moins intéressante qui abrite des expositions temporaires et qui devait servir de communs, l'autre à l'est où se suivent d'innombrables pièces à la magnificence répétée. La cour intérieure est de superbe dimension. Au sud, par une grande arche, on accède à l'entrée du hammam privé de la demeure, constitué d'une dizaine de pièces à dômes ajourés, comportant toujours les bains et les sièges de marbre. Au premier étage, le maq’ad (terrasse d'été) est somptueux, son plafond à caissons de bois peint est de grande facture. On accède par une porte arrière à une roue à aubes qui apportait l'eau de la citerne inférieure jusqu'au premier étage ; le système de canalisation, bien restauré, est intéressant à observer. Au deuxième étage, la qâ’a principale est de parfaites dimensions, ses murs et son plafond disposent encore de leurs boiseries. Il est intéressant de monter sur les terrasses pour avoir une vue sur le quartier. Les communs de la cour intérieure abritent une exposition permanente sur l'histoire du prince Tâz, tandis que le lavoir héberge une présentation des travaux de restauration du site.”
Alors, soyons aussi “futés” que l’ouvrage d’où est extraite la précédente citation. Lors d’un passage ou d’un séjour au Caire, oublions quelque temps les sentiers battus pour aller découvrir l’un de ces palais dont l’Égypte a le secret.
MC
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