samedi 22 août 2015

Gustave Le Gray, un photographe impérial

Photo de Gustave Le Gray - Karnak - salle hypostyle

Grâce à ses immenses talents de photographe, Gustave le Gray aura eu la chance de bénéficier de la protection de l'empereur Napoléon III, puis de celle d'Ismaïl Pacha lorsqu'il exerçait son art en Égypte.
Gustave Le Gray - autoportrait

Il naît en 1820 dans une famille de commerçants. La carrière de clerc de notaire que l'on souhaite le voir embrasser est bien loin de ses aspirations : il veut devenir peintre. Aussi, au bout de deux années, il claque la porte de l'étude et intègre les Beaux-Arts. Son talent s'y épanouit, sous la direction de Paul Delaroche, et il devient ami avec Jean-Léon Gêrome.

Mais vivre de son art s'avère vite bien difficile, voire impossible. Il voit alors en la photographie, en cette technique qui en est encore à ses débuts, une belle alternative lui offrant un autre mode de création. 

Son sens de l'esthétisme et de la composition allié à sa grande maîtrise des procédés font que son nom est très vite connu. Il ne se contente pas d'une technique figée, mais cherche toujours à innover. "Le Gray ajoute une réelle compétence d'expérimentateur, au service des procédés négatifs, et de tireur à la recherche d'une perfection des épreuves. En 1850, il publie un Traité pratique sur papier et sur verre et son nom reste associé au papier ciré sec, un calotype amélioré par trempage dans une cire d'abeille."

Il collabore avec François Arago et, très bon pédagogue, formera d'excellents élèves, notamment Maxime du Camp et John Beasley Greene - qui, lui-même, formera Théodule Devéria.
Photo de Gustave Le Gray - L'impératrice Eugénie agenouillée sur un prie-Dieu

Membre de la Société française de photographie, sa renommée grandit et celui qui allait bientôt devenir l'empereur Napoléon III a recours à ses services, non seulement pour photographier les camps militaires, mais pour afficher visuellement sa "propagande". Il sera ensuite sollicité pour les photographies de la famille impériale. On lui doit de magnifiques portraits de l'Impératrice Eugénie et les premières photos du prince impérial.

S'il excelle dans le traitement des négatifs, ses comptes, malheureusement, le sont également. En 1860, une gestion laxiste et plus qu'approximative lasse ses "mécènes" et le mène à fermer son atelier parisien.

Abandonnant sa femme, ses enfants et son environnement, il se joint à Alexandre Dumas - qu'il avait photographié l'année précédente - dans le voyage de quelques mois qu'il entreprend vers l'Orient. Le 9 mai, ils quittent Marseille pour Malte, Beyrouth, Damas. Début 1861, il arrive à Alexandrie où, semble-t-il, il décide de s'installer. En mai 1863 : "il figure sur la liste des notabilités françaises d'Alexandrie" et, en juillet, "il photographie la réception en l'honneur du prince Jérôme Bonaparte et de la princesse Clotilde dans les jardins Pastré à Alexandrie".

En juillet de l'année suivante, il s'installe au Caire où : "il commence à travailler officiellement pour le Pacha d'Égypte. Il enseigne le dessin de perspective à l'école préparatoire pour l'école polytechnique du Caire."

Même s'il travaille fréquemment pour les Européens, il est le principal photographe du pacha qu'il accompagne dans ses multiples déplacements, du désert du Soudan à la vallée du Nil.
Photo du Gustave Le Gray - Temple d'Edfou 

Les photos qu'il rapporte sont d'une beauté et d'une esthétique pures. Tout y semble parfaitement et magnifiquement à sa place. L'Égypte y est restituée dans sa splendeur naturelle et les ambiances sont palpables.

Au Caire, il est confortablement installé. Les deux maisons qui sont connues pour avoir été les siennes, tout d'abord "une belle vieille maison arabe proche de l'Esbékieh", puis dans les années 1870, "une maison arabe du XVIIIe siècle, au 16, rue Souq al-Zelat", sont presque des palais !

C'est dans la capitale égyptienne qu'il passe les dernières années de sa vie, au milieu de ses tableaux et de ses photos. Il y meurt le 29 juillet 1884, mais son décès ne sera enregistré à l'état civil consulaire que le 18 août. 

Gustave Le Gray, grand photographe primitif orientaliste n'a qu'un seul héritier, son fils Alfred. Lors de la succession, il dispersera ses photos, dont beaucoup encore aujourd'hui restent à répertorier.

marie grillot

sources :
http://expositions.bnf.fr/legray/reperes/bio/
http://gustave-le-gray.blogspot.fr/2009/03/gustave-le-gray.html
http://www.artnet.fr/artistes/gustave-le-gray/r%C3%A9sultats-de-ventes
https://www.pinterest.com/pin/352195633333388877/
http://www.artnet.fr/artistes/gustave-le-gray/r%C3%A9sultats-de-ventes
http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/articles/files/Eugenie_Legray_pacha_osenat.asp
http://www.photo-arago.fr/C.aspx?VP3=CMS3&VF=GPPO26_3_VForm&ERIDS=2C6NU0OBY4CR:2C6NU0OBSIV4:2C6NU0O15151:2C6NU0O16Y2B

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