À l’orée du XXe siècle, un premier barrage a été construit à Assiout, sur les plans de l’ingénieur britannique Sir William Willcocks, à 530 km en aval d'Assouan.
Commencé en décembre 1898, il a été inauguré en décembre 1902, tous les travaux d'infrastructure ayant été réalisés durant les trois campagnes de 1899, 1900 et 1901, pendant la période des basses eaux de chaque année (de décembre à juillet).
Il a pour fonction première de créer une retenue d’eau destinée à alimenter le canal Ibrahimieh pour l'arrosage de toutes les terres irrigables de la Moyenne Égypte et du Fayoum.
Ce barrage a la forme d'un pont à deux voies en maçonnerie. Ses arches sont munies d'appareils mobiles de fermeture. Il se compose de 111 arches de 5 mètres d'ouverture, pouvant évacuer environ 14.000 m³ / s, avec des piles de 2 mètres d'épaisseur. À l'extrémité rive gauche du barrage est une écluse de 80 mètres de longueur et de 16 mètres de largeur. La longueur totale de l'ouvrage entre le mur extérieur de l'écluse et la culée rive droite est de 833 mètres.
Le barrage a été surélevé en 1938, pour augmenter l’alimentation du canal Ibrahimieh qui, sur une longueur d'environ 350 km, irrigue une superficie de 690.000 ha.
Pour faire face à de nouveaux besoins, depuis mai 2012, un autre barrage est en cours de construction : il remplacera le barrage existant, situé à 400 mètres en amont, et sera destiné, comme le précédent, à la régulation du cours du Nil et à l'irrigation, mais également à la production d'électricité. La fin des travaux est annoncée pour septembre 2017.
L’ouvrage sera équipé de quatre turbines bulbes pour une production d’électricité de 32 MW. Il assurera la navigabilité du Nil grâce à une double écluse. Sa conception permettra de maintenir une hauteur d’eau de 4 m afin de dévier un débit minimum de 445 m3/s vers le canal d’Ibrahimieh, pour irriguer près de 700.000 hectares de terres jusqu’au Caire.
Les travaux, d’un montant de 266 millions d’euros, sont réalisés par un groupement composé à parts égales de VINCI Construction Grands Projets (leader), Arab Contractors et Orascom.
Au plus fort de l’activité de construction, ce sont 2.500 employés égyptiens qui travailleront sur ce chantier.
Le financement du projet est assuré par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (Établissement de crédit pour la reconstruction) et le gouvernement égyptien.
Marc Chartier
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