Georges Moustaki à l’hôtel Windsor Cliché d'Arnaud Duboitesselin - http://cargocollective.com/arnopier/ |
Le clinquant, le luxe qui brille, ou bien encore l'uniformisation qui sévit dans les grandes chaînes hôtelières, n'y ont certes pas leur place. Les 55 chambres conservent leurs meubles d'époque, donc rien de tapageur et vos yeux ne courent aucun risque d'être agressés par des couleurs "flaschies"…
L'ascenseur Schindler |
La télévision, le téléphone, le wifi sont bien évidemment des concessions incontournables à la modernité, auxquelles il a dû se plier. Sans compter que le Windsor réussit un incroyable challenge : être un havre de paix au cœur même du Caire !
L'histoire de ce bâtiment de plus d'un siècle, est riche ; il a survécu à de multiples soubresauts et a dû, par plusieurs fois, s'adapter.
Il semble avoir été construit, à l'origine, pour servir de thermes à la famille royale égyptienne. Après avoir abrité ces "bains royaux", il est devenu un club pour les officiers britanniques.
Au rez-de-chaussée, dans les années 30, un bar-restaurant très prisé - "le Parisiana" - y était installé. C'était l'endroit le plus fréquenté d'Alfi Bey, le lieu où il fallait être pour voir et être vu. On y trouvait des Cairotes élégantes vêtues à la dernière mode européenne, des bons vivants, des hommes d'affaires locaux, des expatriés, ou bien encore des officiers britanniques. Il appartenait à Kapriel Ayrandjian, d'origine arménienne, implanté en Égypte.
La révolution de 1952 - qui a vu partir dans les flammes le Shepheard's considéré comme un bastion du colonialisme européen - ne l'atteint pas dans un premier temps. Mais peu de temps après, la fièvre nationaliste ambiante conduit à sa confiscation.
Les locaux deviennent alors ce que nous appelons aujourd'hui un "show room", un espace d'exposition pour une coopérative gouvernementale fabriquant des meubles. Puis, les lieux sont repris par le ministère de la Communication.
En 1962, l'hôtel est acheté par la famille Doss. Implantés en Haute-Égypte, les membres de cette famille viennent de perdre leurs terres lors de la nationalisation faite sous Nasser et pressentent qu'un investissement dans le tourisme peut être porteur.
Les "Doss" sont toujours les actuels propriétaires du Windsor, et y pratiquent une gestion familiale, tout en s'adjoignant les compétences de gérants suisses.
Le fort déclin qu'enregistre le tourisme ces dernières années affecte fortement la fréquentation de l'hôtel et, s'il reste toujours le "camp de base" privilégié de nombreux égyptologues, il affiche un taux de réservation au plus bas.
Reste à espérer, qu'une fois encore, il survive et reste debout afin de continuer à raconter sa riche histoire.
Marie Grillot
Sources
http://www.lemonde.fr/m-voyage/article/2015/06/02/l-egypte-anachronique-du-windsor_4645685_4497613.html
http://grandhotelsegypt.com/?p=1318
http://www.windsorcairo.com/mainpage.htm
http://www.aljazeera.com/indepth/features/2015/05/magazine-read-parisiana-150520143413363.html
https://books.google.fr/books?id=A-qtJj-A6CwC&pg=PA141&dq=windsor+hotel+cairo&hl=fr&sa=X&ei=PRWEVdbxGIjTUfiogogJ&ved=0CEcQ6AEwAg#v=onepage&q=windsor%20hotel%20cairo&f=false
Il semble avoir été construit, à l'origine, pour servir de thermes à la famille royale égyptienne. Après avoir abrité ces "bains royaux", il est devenu un club pour les officiers britanniques.
Au rez-de-chaussée, dans les années 30, un bar-restaurant très prisé - "le Parisiana" - y était installé. C'était l'endroit le plus fréquenté d'Alfi Bey, le lieu où il fallait être pour voir et être vu. On y trouvait des Cairotes élégantes vêtues à la dernière mode européenne, des bons vivants, des hommes d'affaires locaux, des expatriés, ou bien encore des officiers britanniques. Il appartenait à Kapriel Ayrandjian, d'origine arménienne, implanté en Égypte.
La révolution de 1952 - qui a vu partir dans les flammes le Shepheard's considéré comme un bastion du colonialisme européen - ne l'atteint pas dans un premier temps. Mais peu de temps après, la fièvre nationaliste ambiante conduit à sa confiscation.
Les locaux deviennent alors ce que nous appelons aujourd'hui un "show room", un espace d'exposition pour une coopérative gouvernementale fabriquant des meubles. Puis, les lieux sont repris par le ministère de la Communication.
En 1962, l'hôtel est acheté par la famille Doss. Implantés en Haute-Égypte, les membres de cette famille viennent de perdre leurs terres lors de la nationalisation faite sous Nasser et pressentent qu'un investissement dans le tourisme peut être porteur.
Les "Doss" sont toujours les actuels propriétaires du Windsor, et y pratiquent une gestion familiale, tout en s'adjoignant les compétences de gérants suisses.
Le fort déclin qu'enregistre le tourisme ces dernières années affecte fortement la fréquentation de l'hôtel et, s'il reste toujours le "camp de base" privilégié de nombreux égyptologues, il affiche un taux de réservation au plus bas.
Reste à espérer, qu'une fois encore, il survive et reste debout afin de continuer à raconter sa riche histoire.
Marie Grillot
Sources
http://www.lemonde.fr/m-voyage/article/2015/06/02/l-egypte-anachronique-du-windsor_4645685_4497613.html
http://grandhotelsegypt.com/?p=1318
http://www.windsorcairo.com/mainpage.htm
http://www.aljazeera.com/indepth/features/2015/05/magazine-read-parisiana-150520143413363.html
https://books.google.fr/books?id=A-qtJj-A6CwC&pg=PA141&dq=windsor+hotel+cairo&hl=fr&sa=X&ei=PRWEVdbxGIjTUfiogogJ&ved=0CEcQ6AEwAg#v=onepage&q=windsor%20hotel%20cairo&f=false
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire