Frédéric-Auguste Bartholdi : son nom est immédiatement associé à la statue de la Liberté, plus précisément la "La liberté éclairant le monde" qui élève ses 55 m au sud de Manhattan.
Ce qui est resté beaucoup plus "confidentiel", c'est que l'idée de cette statue a un rapport direct avec l'Égypte.
Frédéric-Auguste Bartholdi |
Né le 2 août 1834 à Colmar, en Alsace, Bartholdi suit à Paris des études de dessin, d'architecture et de peinture à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. Très vite, ses talents de sculpteur se révèlent comme une évidence.
En 1855, le ministère de l’Instruction Publique le charge d'une mission officielle en Égypte. Il part avec les peintres Jean-Léon Gérôme, Édouard Imer, Léon Belly, Eugène Deshays, Narcisse Berchère. Cette mission revêt un caractère ethnographique - "ils doivent participer à l’étude des différentes populations vivant en Égypte" -, ainsi qu'historique et architectural puisqu'elle est aussi orientée vers l'étude des principaux monuments. Ils dessineront, peindront, mais ce voyage a aussi un aspect "moderne" puisqu'ils photographieront. La technique de la photographie en est alors à ses débuts…
Le 18 novembre 1855, l'Osiris accoste à Alexandrie. Les artistes visitent la ville, puis louent une dahabieh, le "Jaffar Pacha", pour remonter le Nil. Ils font de nombreuses haltes et s'imprègnent du pays.
Durant 15 jours, ils prennent le temps d’admirer Thèbes et ses vestiges antiques. Les colosses de Memnon ne cessent d'impressionner Bartholdi. Peut-être créeront-ils - ou influenceront-ils - chez lui cet art des sculptures monumentales ? Car c'est bien cela qui le marque dans l'ancienne civilisation : la monumentalité de l'art !
Bartholdi rapportera 200 calotypes. "Il privilégie les vues sans sujet défini, coins de rue poussiéreux, petits marchands, barques, arbres et paysages, portraits de ses compagnons sur le bateau descendant le Nil... Le tout avec un sens très sûr de la composition." Il rapporte aussi de nombreux dessins. "L’imposante série des femmes fellahs puisant de l’eau sont autant d’allégories de divinités fluviales qui inspirèrent à Bartholdi peut-être ce goût des fontaines."
En avril 1856, Bartholdi rejoint Suez afin d'entreprendre, seul cette fois-ci, une expédition vers le Yémen. Il y restera deux mois avant de rejoindre la France.
Il réalise alors de nombreuses œuvres. Son voyage en Égypte l'a fortement marqué et il semble que : "dès lors, l'idée de payer son propre tribut à l'art colossal ne le quittait plus".
En 1867, lors de l'Exposition Universelle, il rencontre Ismaïl Pacha, vice-roi d'Égypte. "Ce dernier décida de confier à Bartholdi l'érection d'un monument sur l'estuaire du canal de Suez, dont l'inauguration était prévue en fin d'année 1869."
Bartholdi travaille sur le projet et propose l'idée d'une "statue-phare " qui trônerait à l'entrée du canal de Suez. Elle représenterait "une paysanne égyptienne, coiffée du némès pharaonique et levant un bras"… et peut-on lire ailleurs : "La lumière du phare devait resplendir à travers un bandeau placé autour de la tête du phare, ainsi qu'au sommet d'une torche maintenue en l'air, en direction des cieux." Cette statue de 19 m aurait pour nom "La Liberté éclairant l'Orient" ou "L’Égypte éclairant l’Orient". Une première ébauche en terre cuite et en modèle réduit est exposée au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Mais l'Égypte ne retiendra pas son projet, pas plus que celui du colossal mausolée pour Mohammed Ali, ou de grande fontaine pour l'une des places du Caire en pleine modernisation "hausmannienne". Bartholdi effectue un second voyage en Égypte en 1869.
Il meurt d'une tuberculose le 4 octobre 1904, laissant 35 monuments ou sculptures disséminés dans le monde entier. Certains controversés - comme la statue en pied de Champollion présentée à l’Exposition Universelle de 1867 -, d'autres qui assoient sa renommée, comme "Le lion de Belfort" où beaucoup notent une ressemblance avec le sphinx… Et bien sûr "La Liberté guidant le peuple", offerte aux États-Unis d'Amérique en gage d'amitié avec la France.
Qu'il est étrange d'imaginer qu'elle aurait pu se trouver sur le sol d'Égypte …
Mais de 1899 à 1956, c'est une colossale statue en bronze de Ferdinand de Lesseps, réalisée par Emmanuel Frémiet qui, à Port-Saïd, a dominé l'entrée du canal.
"L'Egypte, passion française", Robert Solé, Seuil, 1997
http://www.musees-franchecomte.com/gallery_files/site_1/832/dp-expo-bartoldi-egypte-yemen-musee-belfort.pdf
http://www.wikiwand.com/fr/Auguste_Bartholdi
http://www.crdp-strasbourg.fr/bartho/bio_gen.htm
http://expositions.bnf.fr/veo/photographes/ssindex21.htm
http://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Voyages+de+Bartholdi+en+Egypte.html
http://middleeast.about.com/od/middleeast101/a/statue-of-liberty-egypt.htm
http://youtu.be/i2EmTbc5nBc
http://www.musees-franchecomte.com/gallery_files/site_1/832/dp-expo-bartoldi-egypte-yemen-musee-belfort.pdf
http://www.wikiwand.com/fr/Auguste_Bartholdi
http://www.crdp-strasbourg.fr/bartho/bio_gen.htm
http://expositions.bnf.fr/veo/photographes/ssindex21.htm
http://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Voyages+de+Bartholdi+en+Egypte.html
http://middleeast.about.com/od/middleeast101/a/statue-of-liberty-egypt.htm
http://youtu.be/i2EmTbc5nBc
il est aussi l'auteur de la statue de la place des terreaux à Lyon. C'est une allégorie de la Garoonne et de ses affluents mais qui était trop chère pour Bordeaux. Finalement, c'est Lyon qui l'a achetée.
RépondreSupprimer