samedi 12 juillet 2014

Itinérances : "Se faire la malle pour l'Égypte"


En ce temps-là, on ne préparait pas ses valises, on "faisait ses malles" !

En ce temps-là, on ne partait pas pour une semaine, mais pour beaucoup plus longtemps : le voyage en bateau était long et rejoindre la Haute-Égypte prenait du temps.

Voici les conseils donnés par le guide de voyage "Baedeker" (édition 1908) pour les périodes les mieux adaptées au voyage :

"Nos mois d'hiver sont l'époque la plus convenable pour un voyage en Égypte… Si l'on veut y passer l'hiver entier, on restera au Caire tout le mois de novembre ; en décembre, quand la fraîcheur commence, on ira dans la Haute-Égypte (Louksor ou Assouan) et l'on reviendra au Caire en février. Cependant si l'on souhaite visiter rapidement le pays, il suffira de 4 à 5 semaines."

Suivent les conseils pour préparer ses malles :

"Pour le voyage, on n'a pas besoin de se vêtir autrement que dans le midi de l'Europe : un costume européen mi-saison en fort tissu de laine ; on recommandera à son tailleur des coutures et des boutons solides (en route, les raccommodages coûtent du temps et de l'argent). Puis, un pardessus d'hiver pour la traversée aller et retour ainsi que pour les nuits fraîches d'Égypte ; des chemises de flanelle légère, des vêtements de dessous en laine ou autre chose de ce genre, comme on en a l'habitude ; de bons souliers solides et une paire de pantoufles ; un chapeau de feutre commode à larges bords ou bien un chapeau plus élégant qu'on changera au Caire pour les excursions contre un casque colonial (chapeau à haute-forme inutile, même pour les visites). Pour se protéger du hâle, on se sert de foulards de soie légère, qu'on enroule autour du chapeau et qu'on laisse retomber sur la nuque. Selon l'usage, l'habit noir ou le "dinner jacket" (smoking) sont de rigueur pour les messieurs au dîner. Si l'on fait des parties avec les Anglais, il faut s'y conformer. Nous recommandons aux dames : un costume en laine légère, plusieurs blouses (entre autres une chaude et une légère en soie que l'on puisse laver), un costume blanc ou de couleur bon teint et qui se lave, une robe élégante de soirée, une robe ample ou une jupe de "bicyclette" est pratique aussi. En plus de nombreuses chaussures, il ne faut pas oublier un attirail de couture, un panama, un chapeau de campagne en paille avec un grand voile vert ou bleu (que l'on trouve l'un et l'autre au Caire).

Voici enfin les menus objets que l'on devra emporter d'Europe : un gobelet, une gourde, un bon couteau, un thermomètre, une boussole, une lampe électrique ou à acétylène pour éclairer les intérieurs sombres."

Comme tout cela donne envie de plonger ses mains dans ces malles masculines qui devaient sentir bon l'amidon, le vétiver ou la lavande… et plus encore dans ces malles féminines avec leurs fragrances de dentelles, de poudre de riz, ou de violette… 

marie grillot

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