Outre ses tâches officielles, “aussi nombreuses que variées”, il s'intéressa à l'archéologie, en recueillant des preuves archéologiques sur le terrain et dans les musées. Il apprit l’arabe, interrogeait la population et préférait à l’évidence la poussière des vieilles pierres à celles des vieux livres.
Lors de son séjour au Caire, ce diplomate entreprit des recherches approfondies sur les “fameuses pyramides” du plateau de Guizeh, avec, au compteur de sa curiosité, une quarantaine de visites dans les entrailles de la Grande Pyramide qu’il étudia "avec l'exactitude la plus scrupuleuse".
Il relata ses découvertes en détail dans des mémoires qui furent mis en forme par l'abbé Le Mascrier dans l'ouvrage, édité en 1735, “Description de l'Égypte, contenant plusieurs remarques curieuses sur la géographie ancienne et moderne de ce pays, sur ses monuments anciens, sur les mœurs, les coutumes et la religion des habitants, sur le gouvernement et le commerce, sur les animaux, les arbres, les plantes, etc., composée sur les Mémoires de M. de Maillet, ancien Consul de France au Caire”.
Certaines interprétations de Benoît de Maillet sont marquées par les connaissances de l'époque, avec leurs limites (les deuxième et troisième pyramides n'ayant pas encore été ouvertes). Le Sphinx est notamment présenté comme ayant été couvert par un temple ; le sommet de la seconde pyramide était conçu comme une plate-forme pour recevoir une statue représentant le pharaon…
Quoi qu'il en soit de la justesse de ces interprétations, à la lumière de nos critères d'appréciation actuels, il faut surtout relever le souci manifeste de l'auteur de mener le plus consciencieusement possible son enquête sur le terrain, en examinant chaque coin et recoin du site visité, en s'éclairant également d'avis d'auteurs anciens, notamment arabes, avec les risques, peut-on ajouter aujourd'hui, de telles références. Mais au vu des techniques d'observation pratiquées par Benoît de Maillet, on peut se dire que, dans le sillage de John Greaves qui étudia les pyramides un siècle auparavant, l'égyptologie scientifique était déjà en marche.
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