mardi 24 juin 2014

17 février 1923 : Découverte des "véritables trésors" de la tombe de Toutankhamon

 Howard Carter (kneeling) at doors of burial shrines in Pharao Tutankhamen’s tomb
photo Harry Burton

On ne se lasse pas de reprendre et de revivre le récit de la fabuleuse découverte : le 4 novembre 1922, dans le silence de la Vallée des Rois, l'équipe de fouilles de Carter et Carnarvon met au jour, en contrebas de la tombe de Ramsès VI, une marche taillée dans le roc. Seize marches sont alors déblayées qui débouchent sur une porte portant les sceaux distinctifs de la nécropole : Anubis dominant les neuf ennemis de l'Égypte.

Un couloir mène à une seconde porte. Y sont également visibles les sceaux de la nécropole et, comme Carter l'espérait, ceux… de Toutankhamon ! C'est le 26, que par une petite ouverture, Carter pourra passer une bougie et répondre à Lord Carnarvon qui lui demande "Vous voyez quelque chose ?” : "Oui, des merveilles !"

Trois mois plus tard, l'antichambre est vidée de son précieux contenu. L'exploration de la tombe peut continuer. Ce récit prend place lors de l'ouverture de la troisième porte scellée qui se situe à droite de l'antichambre.

Voici ce que rapporte Howard Carter lui-même dans "La fabuleuse découverte de la tombe de Toutankhamon" :

"Le vendredi 17, à deux heures, ceux qui devaient avoir le privilège d'assister à la cérémonie se réunirent à l'entrée de la tombe. Étaient présents lord Carnarvon, lady Evelyn Herbert, Son Excellence Abd el-Halim Pacha Souleman, ministre des travaux publics, M. Lacau, directeur général du Service des Antiquités, sir William Garstin, sir Charles Cust, M. Lythgoe, le conservateur du département des Antiquités égyptiennes du Metreopolitan Museum, le Pr Breasted, le Dr Alan Gardiner, M. Winlock, - une vingtaine de personnes en tout"…

"Dans l'antichambre tout était prêt. (...) Les projecteurs étaient orientés droit sur la porte scellée qui se dressait là, devant nous. En l'ouvrant nous allions revenir trois mille ans en arrière. Ce fut d'une main tremblante que je donnai le premier coup. (...) Lorsque après dix minutes de travail j'eus pratiqué une ouverture suffisamment grande, je m'empressai d'y introduire une lampe de poche. Une étonnante vision m'attendait.

"Sans aucun doute, c'était bien la chambre funéraire, et ce qui se dressait devant nous était une de ces grandes chapelles dans lesquelles on déposait les rois. Elle était si vaste (cinq mètres sur trois mètres trente et deux mètres soixante-dix de hauteur) qu'elle remplissait presque toute la salle. (...) Le haut orné d'une frise et d'un tore, atteignait presque le plafond. Du haut en bas, elle était recouverte de feuilles d'or, et sur les côtés, des panneaux incrustés de terre vernissée bleue portaient les symboles magiques qui devaient assurer la force et la protection."

"Là, sur le côté est, se trouvaient les grandes portes fermées par des loquets - et non pas scellées - qui allaient nous donner la réponse. Une seconde chapelle apparut alors. Elle était fermée comme la précédente, mais sur les loquets, se trouvait un sceau, intact ! Nous décidâmes de ne pas le briser. (...) Nous avions vraiment l'impression de nous trouver en présence du roi défunt, et cela nous rappelait au respect que nous lui devions.

"Nous refermâmes silencieusement les grandes portes et poursuivîmes notre exploration.

"Une porte basse, sur la droite, donnait accès à une autre pièce, plus petite. (...) Cette porte n'avait été ni bouchée, ni scellée. Un seul coup d'œil suffit à nous faire comprendre que c'était elle qui renfermait les véritables trésors de la tombe. (...) Un tabernacle, entièrement recouvert d'or et surmonté par une frise de cobras sacrés. Autour de lui, se tenaient les quatre déesses tutélaires du mort, les bras tendus en signe de protection, si naturelles et si vivantes dans leur pose, leur visage exprimant tant de compassion et de pitié qu'on osait à peine les regarder.

"La chambre contenait bien d'autres merveilles. (...) Je ne sais combien de temps nous restâmes, (...) mais notre absence dut paraître une éternité à ceux qui nous attendaient. (...) On ne pouvait admettre plus de trois personnes à la fois. (...) Quand ils revenaient, émerveillés, stupéfaits, ils ne pouvaient qu'écarter les bras, dans un geste d'impuissance, incapables de formuler une quelconque description des merveilles qu'ils avaient vues.

"C'était une expérience qu'aucun de nous ne pourrait jamais oublier".

introduction et choix des extraits : marie grillot

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