dimanche 14 juillet 2024

"L'Égypte au cœur des musées : une minute pour une œuvre d'art" 2024 - Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin



Masque de momie de Pa-remet-syg 


Masque de momie de Pa-remet-syg (forme grecque Promsiko) avec une inscription démotique
cartonnage, textile, stuc, peinture, feuille d'or, incrustations de verre - fin du Ier siècle ap. J.-C.
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire VÄGM 1989/111
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Margarete Büsing

Ce masque de momie fait partie d'un ensemble provenant de la nécropole de Meir en Moyenne-Egypte. Il représente un jeune homme dont le masque au décor élaboré impressionne par la splendeur de ses couleurs et la richesse de ses détails. De nombreuses créatures et symboles divins protecteurs sont présents. L'arrière est dominé par un oiseau-Ba - symbolisant l'âme - étendant ses bras et ses ailes. Des dieux sont présents de chaque côté, accompagnés des déesses Isis et Nephthys. A noter également l'incrustation, au niveau du devant de la poitrine, qui représente un ibis accroupi sur une corbeille neb. L'ibis est une manifestation du défunt et donc d'un être divin, qui exprime sa référence solaire. Le masque de Pa-remet-syg (forme grecque Promsiko) est le seul de Meir qui porte au dos le nom du propriétaire en écriture démotique et le nom de son père Pshentahe en forme égyptienne. Le texte mentionne également la date de l'inhumation, qui a eu lieu le 25 Choiak et le matin du 26 Choiak. Comme le mois de Choiak tombait en décembre à l'époque impériale romaine, l'inhumation aurait eu lieu les 21-22 de ce mois. En première lecture, on a supposé que la première année du règne de Germanicus, neveu de l'empereur Tibère, pouvait apparaître dans un autre passage du texte mais, en tenant compte d'autres preuves et du point de vue actuel, cela peut être contredit, car aucune mention vérifiable de Germanicus n'est reconnue. La datation qui en résulte de la sépulture de Pa-remet-syg en l'an 19 est donc obsolète. Il faut plutôt supposer une datation fin du Ier siècle ap. J.-C. (J. Helmbold-Doyé).

Ce masque en cartonnage, textile, stuqué, peint et partiellement doré, avec des incrustations en verre est haut de 42 cm, large de 31 cm et profond de 56 cm. Il a été enregistré à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire VÄGM 1989/111.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

Dans "Ancient Faces, Mummy Portraits from Roman Egypt" (British Museum Press, 1997), Susan Walker et Morris Bierbrier précisent : "Les masques dorés sont issus des traditions et croyances pharaoniques, selon lesquelles le masque servait de substitut à la tête du défunt, conférant à l'individu les attributs de divinités et facilitant ainsi son passage vers l'au-delà ; dans de nombreux cas, le visage doré est entouré de scènes représentant des divinités protectrices, peintes en registres sur les retombées de la perruque, sur les côtés et à l'arrière de la tête".

 

https://recherche.smb.museum/detail/770833/mumienmaske-des-pa-remet-syg-griechische-form-promsiko-mit-demotic-aufschrift?langue=de&limit=15&offset=15&sort=relevance&controls=none&conditions=AND% 2Btitles%2B&collectionKey=AMP*&objIdx=20

 


Miroir avec un manche en forme de colonne 

de papyrus et un emblème de Hathor


Miroir avec un manche en forme de colonne de papyrus et un emblème de Hathor - bronze (et argent ?)
Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - provenant de Thèbes
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 2774
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Jürgen Liepe


C'est en Egypte qu'a été réalisé ce miroir, avec un disque en bronze ou en argent poli, relié au manche à son extrémité inférieure par un tenon et un rivet. Son manche en bronze épouse la forme d’une colonne de papyrus avec une ombelle ouverte stylisée en sa partie haute. Entre les deux est inséré un emblème de la déesse Hathor, à tête de femme avec des oreilles de vache. En plus de ses nombreux attributs, comme déesse du ciel et déesse mère, Hathor était aussi la déesse de l’amour, de la joie et de la beauté. Par conséquent, les produits cosmétiques de l'Egypte ancienne étaient souvent décorés avec des motifs qui lui étaient étroitement liés, tels que l’emblème  hathorique et le papyrus. Le papyrus, qui était tout à la fois un hiéroglyphe et un symbole de "verdure et prospérité", était considéré comme un signe de guérison. Le fourré de papyrus était également considéré comme le lieu mythique de la déesse Hathor, où elle avait trouvé son fils Horus et l’avait allaité sous sa forme de vache. (I. Liao)

Ce miroir est haut de 25,3 cm, large de 13,5 cm et épais de 2,6 cm.

Il est daté du Nouvel Empire, de la XVIIIe dynastie, et provient de Thèbes.

Il a été enregistré à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire ÄM 2774.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

Dans l'Égypte ancienne, les différents noms qui sont donnés au miroir sont extrêmement "révélateurs" : "La chose où est vue la face", "La chose qui ouvre ou révèle la face". Ils traduisent la part de mystère qu'ils révèlent et également la conscience liée au mystère qui amène cette révélation. Cependant, le nom qui revient le plus souvent est 'ankh' : "le mot même qui désigne la vie. Ainsi, le miroir doit être compris non seulement comme un instrument de toilette, mais aussi comme un puissant symbole : c'est un 'donneur de vie'."

Il est associé à Hathor "la grande déesse de l'amour physique" dont il est, avec le sistre "l'instrument principal de séduction, reflet de la beauté".

 

https://recherche.smb.museum/detail/594236/spiegel-dessen-griff-die-form-einer-papyrussäule-mit-hathor-emblem-hat?language=de&question=theben&limit=15&offset=45&sort=relevance&controls=none&objIdx=56

 


Statuette d'une femme chauve 

enveloppée dans un tissu de lin


Statuette d'une femme chauve enveloppée dans un tissu de lin, avec deux quadruples amulettes oudjat attachées à une ficelle autour du cou
bois, textile, faïence bleue et verte - Période tardive (664 à 332 av. J.-C.) - provenance possible : Thèbes 
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 10257
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Jürgen Liepe

Cette statuette en ronde-bosse d'une femme chauve, enveloppée dans un tissu de lin, avec deux quadruples amulettes oudjat attachées à une ficelle autour du cou, a été acquise en 1887 par le Dr Carl August Reinhardt à Louqsor. Entré au service consulaire en mars 1888, il a travaillé peu de temps après comme dragoman (drogman) au consulat général d'Allemagne au Caire. Au cours de son mandat, il a acquis des centaines d’objets pour la collection berlinoise. 

Il est très peu probable que la statuette féminine non vêtue soit une offrande funéraire. En raison des amulettes et de l’absence de bras, on peut penser à une fonction magique. Elle est peut-être associée à un sort d’amour ou à un culte domestique des ancêtres. Ce composant magique est également conforté par les deux amulettes et les nœuds de celles-ci. La statuette était protégée par le tissu dans lequel elle était enveloppée. 

Le fait qu’il puisse s’agir d’un arrangement moderne réalisé par un antiquaire qui a rassemblé ces "vestiges" arbitrairement, bien que soigneusement, ne peut être totalement réfuté. Jusqu’à présent, une datation de cette figure en bois dans la période tardive, de 664 à 332 av. J.-C., est plausible. (Jana Helmbold-Doyé)

Haute de 11 cm, large de 3,5 et épaisse de 3,5 cm, elle est réalisée  en bois, textile et faïence bleue et verte, et pourrait provenir de Thèbes.

Elle a été enregistrée à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire ÄM 10257.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

Dans "Amulets of Ancient Egypt" (British Museum, 1994), Carol Andrews précise : "Si un œil-oudjat donnait une protection, la présence de plusieurs multipliait cette protection. Au cours de la Troisième Période intermédiaire certaines formes d'amulettes, à la fois ajourées et pleines, en comprenaient quatre (deux sur deux). Parfois, seulement les deux placés en bas ont les signes caractéristiques, parfois les quatre, avec les deux du haut inversés, chaque espace étant rempli d'éléments choisis…"

Quant à William Matthew Flinders Petrie, dans son ouvrage "Amulet" (Constable & Company, London, 1914), il classe ce genre d'amulette à multiple ou quadruple œil-oudjat dans le "type 140C".

 

https://recherche.smb.museum/detail/761813/statuette-einer-kahlköpfigen-frau-in-leinenstoff-gewickelt-mit-zwei-vierfach-udjataugen-amuletten-die-an-einer-schnur-um-den-hals-befestigt-sind?language=de&question=theben&limit=15&offset=120&sort=relevance&controls=none&objIdx=161

 

Ostracon avec un chat 

devant une table d'offrandes avec une oie 


Ostracon avec un chat devant une table d'offrandes avec une oie - calcaire, encre, peinture
 Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - provenant de Cheikh Abd el-Gournah
(acquis en 1905 par Ludwig Borchardt auprès de Mohamed Abd el-Rassoul)
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 3317
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Sandra Steiß

Ce tesson en calcaire (ostracon), peint sur une face, a été acheté en 1905 par Ludwig Borchardt (1863-1938) à Mohamed Abd el-Rassoul à Cheikh Abd el-Gournah (Thèbes Ouest). Les dessins au trait noir sont en partie peints avec de la peinture rouge et de l'ocre jaune. La représentation montre un chat assis sur une natte devant une table d'offrandes. Sur celle-ci se trouvent six pains plats ronds qui encadrent un vase à libation (vase Hs). À droite et à gauche se trouvent un morceau de viande et une oie assise, qui fait face au chat et n'est pas utilisée ici comme offrande. Des lignes brisées signifiant l'eau de libation sortent du bec du récipient et s'étendent sur l'oie et le chat. L'acte de lustration est illustré à travers cette représentation symbolique. La limite extérieure de l'événement est un autre récipient de libation (vase nms) à côté de la table d'offrande et un sycomore derrière le chat. Ce dernier se reconnaît à la forme de ses feuilles et de son tronc ainsi qu'à ses figues rouges. Il s'agit probablement d'une représentation d'un extrait du mythe de l'œil du soleil, qui n'a été documenté que dans des versions démotiques ultérieures. La déesse Tefnout est représentée ici sous les traits d'un chat devant son père Rê, sous la forme d'une oie. Le morceau de viande ainsi que le rituel de purification indiquent la relation divine, le sycomore est généralement associé à la déesse Hathor, qui dans certaines variantes des textes mythiques peut être assimilée à Tefnout. Le manque de poli de la surface de l'objet, ainsi que sa forme rugueuse, indiquent qu'il s'agit d'une esquisse, d'une étude. (Anke Weber)

Haut de 9,4 cm, large de 15,6 cm et épais de 3,6 cm, cet ostracon, provenant de la rive ouest de Thèbes, est daté du Nouvel Empire, de la XVIIIe dynastie.

Il a été enregistré à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire ÄM 3317.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

Dans "Les artistes de pharaon" (Louvre, 2002), Anne Mimault-Gout donne une belle analyse de cette représentation : 'La scène est étrange, elle n'appartient pas à la veine satirique et parodique qui est celle de la plupart des ostraca avec des animaux mais semble plutôt faire référence à une scène religieuse.

Ainsi, l'eau de lustration qui recouvre les deux protagonistes les purifie. Ensuite, l'association du chat et du perséa, arbre sacré du dieu Rê à Héliopolis, est connue et indique le chapitre 17 du Livre des Morts où l'on peut lire : 'Je suis ce chat près de qui se fendit l'arbre-iched à Héliopolis, cette nuit où sont anéantis les ennemis du Maître de l'Univers' (traduction Paul Barguet). Il s'agit du 'grand chat qui est dans Héliopolis", forme du dieu Rê, et les épisodes où il intervient concernent le combat contre le serpent Apophis et les ténèbres.

L'oie parle au chat. La conversation entre les deux permet de penser que l'oie est à mettre sur le même plan que le chat et pourrait peut-être représenter l'oie d'Amon, bien que l'on ne connaisse pas de relation dans les récits mythologiques entre le chat de Rê et l'oie d'Amon".

 

https://recherche.smb.museum/detail/606956/unilaterally-bemaltes-ostrakon-mit-description-of-a-cat-in-front-of-a-sacrificial-table-with-goose-tefnut-legende? language=de&question=thaben&limit=15&offset= 120&sort=relevance&controls=none&objIdx=471

 


Statue d'Isis, assise sur un trône

et allaitant Horus (Isis lactans)


Statue de la déesse Isis assise sur un trône et allaitant Horus (Isis lactans) - faïence bleue - Basse Epoque (XXVIe dynastie)
provenant de Cheikh Abd el-Gournah (Thèbes ouest)
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 4535
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Sandra Steiß


Cette représentation de la déesse Isis, qui de sa main droite tient sa poitrine offrant ainsi son sein à son fils Horus et soutient sa tête de la main gauche, était une amulette protectrice pour celui qui la possédait.

Elle est réalisée en faïence égyptienne, qui était utilisée depuis la fin du IVe millénaire av. J.-C. Elle est composée de sable, quartz fin, recouvert d'une couche de glaçure généralement vert-bleu.

A l’origine, Isis est le "trône" selon la signification de son nom. Cependant, elle a pris très tôt une forme humaine, celle d'une jeune femme lorsqu'elle est assise sur un trône et elle porte généralement son symbole sur la tête. Ici, seule la base du trône a été préservée. 

Son rôle dans le mythe de la vie, de la mort et de la résurrection du dieu Osiris a fait d'elle la déesse la plus populaire et la plus importante du panthéon égyptien. Elle était l'épouse aimante et la veuve éplorée, en deuil d'Osiris, roi légendaire qui avait autrefois gouverné l'Égypte et que son frère Seth avait, par jalousie, assassiné. Isis avait alors enveloppé de bandelettes son cadavre démembré, engendrant ainsi sa résurrection. Depuis lors, Osiris régnait, sous la forme d'une momie, sur le royaume des morts.

Isis était aussi la mère divine d’Horus, qu’elle avait caché dans les marais du delta pour le soustraire aux persécutions de Seth et qu’elle avait élèvé secrètement afin qu’il puisse plus tard venger son père et monter sur le trône d’Égypte. 

La querelle sur l'héritage d'Osiris, la domination sur l'Egypte, entre Seth et Horus devant le tribunal des dieux dura quatre-vingts ans. La magie d'Isis fera finalement gagner Horus.

Les Égyptiens adoraient Isis, déesse protectrice des morts, mais surtout grande magicienne dont les incantations magiques protégeaient les enfants de la maladie et de tout mal. L’histoire d’Isis et d’Horus a été l’un des thèmes les plus populaires de la période tardive. Les deux divinités ont joui d’une grande vénération dans tout l’empire romain jusqu’au IIIe siècle. Leur image a perduré dans la représentation chrétienne de la Mère de Dieu, Marie, avec l'enfant Jésus. Le dernier temple d’Isis, sur l’île de Philae, dans le sud de l’Égypte, ne fut fermé qu’entre 535 et 537" (d'après Ingeborg Müller dans "Priese, K.-H., Musée égyptien de Berlin, Mayence 1991, page 179).

Cette statuette en ronde-bosse est haute de 9,7 cm, large de 3,2 cm et profonde de 6,1 cm. Datée de la Basse Epoque (XXVIe dynastie), elle provient de Cheikh Abd el-Gournah (Thèbes ouest).

Elle a été enregistrée à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire ÄM 4535.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

Ces figures d'Isis allaitante - snuckling ou nursing Isis - ou encore Isis lactans - font leur apparition à la Troisième Période intermédiaire. C'est en effet à cette époque "qu'Isis endosse ce rôle de mère archétypale dans ce type iconographique et, dans le courant du Ier millénaire, celui-ci est décliné en d'innombrables statuettes" précise Laurent Coulon dans "Le crépuscule des pharaons" (Fonds Mercator, 2012, p. 239). Il ajoute en outre que ce type de statuette "pouvait être consacrée dans un contexte cultuel mais s'apparente aussi aux amulettes aux vertus prophylactiques qui accompagnaient les différentes étapes de la vie des Égyptiens, depuis la naissance jusqu'au trépas et au voyage dans l'au-delà… "

 

https://recherche.smb.museum/detail/606806/thronende-göttin-isis-mit-dem-horusknaben-isis-lactans?langue=de&question=thaben&limit=15&offset=120&sort=relevance&controls=none&objIdx=472

 


Maquette de bateau 

provenant de la tombe Montouhotep


Maquette de bateau - bois stuqué et peint - Moyen Empire - XIIe dynastie
provenant de la tombe de Montouhotep, découverte dans l'Assasif, le 6 décembre 1823 par Giuseppe Passalacqua
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 12
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Sandra Steiß


Cette maquette de bateau, provenant de la tombe de Montouhotep, comme le montre son mât descendu, navigue en direction de l'aval du fleuve. La coque du navire est peinte en vert, le pont en blanc avec des rayures rouges, probablement destinées à matérialiser la présence de poutres. Le mât et les deux vergues reposent sur un poteau de support au milieu du navire. Dans la cabine derrière lui se trouve Montouhotep, enveloppé presque comme une momie dans un vêtement blanc sur lequel sont écrits son titre et son nom. À l’extérieur de la cabine, des lignes noires suggèrent des liens de serrage. L'équipage est composé de 16 rameurs, plus un homme à l'avant et un autre au gouvernail. Un serviteur moud du  grain alors qu'un autre pétrit la pâte. Tous les personnages ont leur nom inscrit, ainsi que celui de leur mère.

Ce bateau, réalisé en bois stuqué et peint, est haut de 141 cm, large de 36 cm et profond de 60 cm. Daté du Moyen Empire, il provient de la nécropole d'Assasif, sur la rive ouest de Thèbes. 

Il a été enregistré à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire ÄM 12.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

La tombe de Montouhotep, intendant des domaines sous la XIIe dynastie a été retrouvée, inviolée, le 6 décembre 1823, dans l'Assasif, sur la chaussée montante du temple de Thoutmosis III (Djeser-Akhet) à Deir el-Bahari par Giuseppe Passalacqua (1797-1865). 

Arrivé en Egypte pour faire un commerce de chevaux, cet italien s'orienta rapidement vers une activité qu'il jugea plus lucrative : les fouilles et le commerce d'antiquités. Il se constitua ainsi une importante collection qui, refusée par la France, fut finalement acquise, en 1827, par Friedrich Wilhelm IV de Prusse pour le Musée de Berlin. Il devint alors conservateur des collections égyptiennes, poste qu'il occupa jusqu'à son décès ; il fut alors remplacé par celui qui avait été son adjoint, Karl Richard Lepsius.

 

https://recherche.smb.museum/detail/606763/bootsmodell-aus-dem-grab-des-mentuhotep?language=de&question=Grab+des+Mentuhotep&limit=15&sort=relevance&controls=none&objIdx=1

 

 

Le chef des artisans Amenemopé 

et sa femme Hathor


Statue du chef des artisans Amenemopé et de sa femme Hathor - bois
Nouvel Empire - XIXe dynastie -  règne de Séthy Ier - provenance TT 265 - Deir el-Medineh (Thèbes-Ouest)
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 6910
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Sandra Steiß


Le scribe royal Amenemopé est assis sur un fauteuil aux pieds de lion, alors que sa femme, Hathor est, elle, assise sur un tabouret moins haut et rembourré par un coussin. Sous son siège est accroupi un singe qui mange des figues. Les inscriptions, sur la base travaillée séparément et sur le dossier, sont réalisées en creux et remplies d’une masse jaunâtre. Les textes contiennent des prières d'offrandes.

(F. Seyfried)

Cette statue en bois est haute de 33 cm, large de 18,1 cm et profonde de 25,5 cm. Datée du Nouvel Empire, de la XIXe dynastie, du règne de Séthy Ier, elle provient de la TT 265 à Deir el-Medineh (Thèbes-Ouest)

Elle a été enregistrée à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire ÄM 6910.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

La TT 265 d'Imenemipet est l'une des huit tombes polychromes de la XIXe dynastie à Deir el-Medineh. Située dans le cimetière de l'ouest, près de la TT 216 de Neferhotep, elle a été nettoyée par Bernard Bruyère, en 1920 et 1922, et il en publié le plan dans son rapport de fouilles 1923-1924. Parmi les trouvailles, le Porter & Moss cite "Double-statue of deceased and wife, probably from here, in Berlin Mus. 6910".

Dans le MIFAO 73 (1939), Geneviève Jourdain décrit ainsi cette statue : "Le groupe n° 6910 du Musée de Berlin représente Amenemopet et sa femme Houniro, ils sont assis l’un à côté de l’autre, lui sur un tabouret à pieds de lion, elle sur un siège à pieds tournés, un peu plus bas que celui de son mari, mais rehaussé par un épais coussin - ils se tiennent par la taille et sont adossés à une stèle - Amenemopet porte le costume de tissu léger et plissé, formant de grandes manches évasées, et la perruque bouclée. Houniro est vêtue d’une robe plissée, et elle drape sur ses épaules, un voile bordé de franges, quelle retient de sa main gauche ramenée sous la poitrine. Elle porte une perruque à petites nattes et un bandeau". 

 

https://recherche.smb.museum/detail/606549/sitzfigur-des-vorstehers-der-handwerker-amenemope-und-seiner-frau-hathor?language=de&question=theben&limit=15&offset=120&sort=relevance&controls=none&objIdx=490



Relief avec deux princesses 

provenant de la tombe de Kherouef


Relief sculpté représentant deux princesses tenant un sistre hathorique - calcaire
Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - règne d'Amenhotep III
provenant de la tombe de Kherouef (TT 192 - nécropole d'Assasif - Thèbes Ouest)
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 18526
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Sandra Steiß


Ce fragment de relief du tombeau de Kherouef représente deux princesses, filles du pharaon Amenhotep III, tenant chacune un sistre à naos dans la main droite. Le sistre était un instrument de musique et jouait un rôle important dans les activités rituelles du temple. Il est constitué d'un manche dont l'extrémité supérieure se termine en forme de tête féminine dotée de cornes de vache, représentant un symbole de la déesse Hathor. L'instrument rythmique faisait partie de l'équipement des chanteurs du temple et était utilisé lors des fêtes religieuses et des processions auxquelles les princesses étaient également autorisées à participer. En tant que symbole de la déesse Hathor, le sistre est doté des pouvoirs divins de guérison et de bienfaits qui pouvaient être transmis à la fois au roi et aux dieux. La représentation dont est issu ce fragment fait référence à l'élévation du pilier du Djed par Amenhotep III dans le cadre des fêtes annuelles du temple. (Extrait de M. Jung, dans F. Seyfried (éd.) "À la lumière d'Amarna. 100 ans de la découverte de Néfertiti", Berlin 2012, p. 204 (cat. n° 5)).

Ce fragment en calcaire est haut de 41 cm, large de 42,5 cm et épais de 7,2 cm. Il date du Nouvel Empire, de la XVIIIe dynastie, du règne d'Amenhotep III et provient de la TT 192 située dans l'Assasif (Thèbes Ouest).

Il a été enregistré à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin sous le numéro d'inventaire ÄM 18526.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

"La tombe de Kherouef, qui bénéfice de reliefs de très grande qualité, est la plus grande tombe de nobles de la XVIIIe dynastie à avoir été creusée à Thèbes, confirmant la richesse et la puissance de ce haut dignitaire... Elle fut visitée pour la première fois par des Européens en 1886... Dans les années 1940, des voleurs prélevèrent des portions de décor… La principale fonction de Kherouef consista à organiser les fêtes sed du roi au cours de la trentième et trente-septième année de règne…" indique Kent Weeks dans son "Guide illustré de Louxor, tombes, temples et musées" (White Star Publishers, 2005). Et il évoque ainsi les princesses sur les reliefs restés in situ : "ces belles et jeunes silhouettes sont visibles à travers de simples tuniques, chevilles, ventres et visages sont délicatement modelés. Les cheveux tressés, les lèvres pleines et sensuelles, les yeux très travaillés sont sculptés avec un grand soin. Chacune des princesses porte une longue mèche latérale sur une courte perruque et une coiffe modeste".


https://recherche.smb.museum/detail/606905/fragment-eines-grareliefs-zwei-prinzessinnen-mit-sistrentöchter-amenophis-iii-?lingual=de&question=thaben&limit=15&offset=120&sort=relevance&controls=none&objIdx=491

 


Représentation d'Akhenaton 

debout présentant une stèle


Statue stéléphore d'Akhenaton - albâtre calcite (travertin), pigment - Nouvel Empire - XVIIIe dynastie - provenant d'Amarna (maison N 48.15)
découverte par la Deutsche Orient-Gesellschaft (DOG) (24.1.1898) lors de fouilles dirigées par Ludwig Borchardt
Musée égyptien et collection de papyrus de Berlin - numéro d'inventaire ÄM 21835 (par don de James Simon, en 1918)
crédit photo : Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung / Jürgen Liepe


"Les actes d'offrandes et de sacrifices faisaient partie intégrante du culte rendu aux dieux. Sous le règne d'Akhenaton, la possibilité de sacrifices privés était très limitée. Le pharaon était lui-même le grand prêtre et ainsi le seul autorisé à accomplir des actes sacrificiels à Aton. Tout au plus Nefertiti et ses filles avaient-elles le droit d'accomplir ces actions. La famille royale était également autorisée à organiser des processions d'offrandes et de faire des sacrifices.

Si le type de statue stéléphore - personnage tenant une stèle - était déjà développé sous le règne d'Hatchepsout, ce genre nouveau, représentant un personnage debout, est apparu à Thèbes ouest et a été introduit sous le règne d'Amenhotep III. Il appartenait, à l'origine, à une sculpture privée et était en relation avec l'hymne solaire ; on le retrouve ainsi également dans les tombes thébaines. Akhenaton a également utilisé ce type statuaire pour ses représentations royales et, dans cet exemple berlinois, il porte la couronne bleue, qui n'est qu'un élément décoratif et qui ne peut être attribué à aucun acte cultuel. Il est à noter que le pharaon apparaît pieds nus, ce qui ne correspond pas aux attributs royaux". (D'après A.  Rattmann, dans : F. Seyfried (éd.), "À la lumière d'Amarna. 100 ans de la découverte de Néfertiti", Berlin 2012, p. 234 - cat. n° 22).

Cette statuette haute de 12 cm, large de 3 cm et profonde de 6 cm est réalisée en albâtre calcite (travertin) partiellement peint.

Elle provient d'Amarna (maison N 48.15) où elle a été découverte  par la Deutsche Orient-Gesellschaft (DOG) (24.1.1898), lors de fouilles dirigées par Ludwig Borchardt.

C'est grâce au don de James Simon, en 1918, qu'elle est entrée à l'Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin où elle a été enregistrée sous le numéro d'inventaire ÄM 21835.

SOURCES : Notice et informations Ägyptisches Museum und Papyrussammlung Berlin

 

Le petit + d'Ea - Egyptophile :

En l'an IV de son règne, Akhenaton décide de construire, à plus de 400 km au nord de la cité d'Amon qu'était Thèbes, une nouvelle capitale dédiée au dieu unique Aton…

"Il choisit comme emplacement de sa future métropole la plaine d'el-Amarna, située en Moyenne-Egypte, dans le XVe nome, non loin des nécropoles de Sheikh Saïd et d'el-Bersheh, à proximité des célèbres carrières d'Hatnoub. Cette plaine est entourée d'un demi-cirque de collines qui s'abaissent progressivement vers le Nil, ne laissant, au Sud et au Nord, qu'un étroit passage entre elles et le fleuve" (Jacques Vandier).

Il faudra deux ans pour que Akhetaton (L'horizon d'Aton - L’Horizon lumineux - La Cité du Globe), dont le périmètre sera délimité par des stèles frontières, sorte des sables et puisse accueillir ses habitants, notamment la famille royale et sa cour …

 

https://recherche.smb.museum/detail/606925/standfigur-des-echnaton-mit-stele-stelophor?langue=de&question=thaben&limit=15&offset=120&sort=relevance&controls=none&objIdx=496

 

 

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