Ce magnifique pectoral "au scarabée ailé" se trouvait, avec trois autres quasi identiques, autour du cou de la momie de Psousennès.
Le coléoptère, haut de 6,5 cm et large de 4,5 cm, serti d'or, est travaillé dans un jaspe vert sombre. Sa morphologie est reproduite très fidèlement et de manière très détaillée : elle révèle tout à la fois une observation attentive ainsi qu'une parfaite maîtrise d'exécution.
Ses ailes sont composées de 21 lignes horizontales, serties d'or et cloisonnées. Elles sont incrustées de pierres polychromes présentant un contraste très intéressant, alternant les couleurs chaudes et froides de jaspe rouge, verre noir, rouge et bleu …
Ses ailes sont composées de 21 lignes horizontales, serties d'or et cloisonnées. Elles sont incrustées de pierres polychromes présentant un contraste très intéressant, alternant les couleurs chaudes et froides de jaspe rouge, verre noir, rouge et bleu …
Devant le scarabée se trouve, placé à l'horizontale, un magnifique cartouche en or dont les extrémités s'appuient, de part et d'autre, sur les ailes. Il est inscrit au nom de naissance du pharaon Psousennès Ier "Pasebakbaenniut Meramon" (littéralement 'l’étoile apparue dans la cité, aimé d'Amon'). Chaque signe est travaillé, individuellement, avec finesse, application et perfection. "L'artisan a apporté un soin particulier au rendu des signes hiéroglyphiques, exécutés dans des pierres dures polychromes grâce à la technique du cloisonné (petites alvéoles délimitées par des contours en or, remplies de pierres colorées ou de pâte de verre)."
La forte portée symbolique est soulignée par la présence du signe ‘shen’. "Le scarabée pousse inlassablement le cartouche au nom du roi, alors qu'il traîne derrière lui le signe ‘shen’ symbole d'éternité." (Trésors d'Egypte - Les merveilles du musée égyptien du Caire, Francesco Tiradritti).
De plus, pour accroître le pouvoir de l'amulette, pour en accentuer la protection, "le chapitre 30 du Livre des morts, qui conjure le cœur du défunt de ne pas témoigner contre lui lors du jugement dernier", est gravé sur le plat du scarabée.
La forte portée symbolique est soulignée par la présence du signe ‘shen’. "Le scarabée pousse inlassablement le cartouche au nom du roi, alors qu'il traîne derrière lui le signe ‘shen’ symbole d'éternité." (Trésors d'Egypte - Les merveilles du musée égyptien du Caire, Francesco Tiradritti).
De plus, pour accroître le pouvoir de l'amulette, pour en accentuer la protection, "le chapitre 30 du Livre des morts, qui conjure le cœur du défunt de ne pas témoigner contre lui lors du jugement dernier", est gravé sur le plat du scarabée.
Symbole du renouveau, de la renaissance, le scarabée est une amulette que l'on trouve très souvent dans la joaillerie égyptienne. Comme nous le rappelle Gaston Maspero : "Le scarabée, pris comme emblème divin, représentait Khopri, le soleil levant, le soleil qui se produit (‘khoprou’) au matin de chaque jour, et qui renaît après être mort le soir du jour précédent." Il précise aussi que "la racine de ‘khoprou’ est 'devenir' : aussi est-il devenu de bonne heure en Égypte l'emblème de la vie humaine et des devenirs successifs de l'âme dans l'autre monde."
Le pendentif est accroché : "au moyen de deux anneaux fixés aux ailes du scarabée, à une double chaîne de perles oblongues, en or et en pierres multicolores". Cette chaîne, longue de 42 cm, est terminée par un délicat et ravissant contrepoids floral, composé de bandes en pâte de verre enchâssées dans l'or.
C'est le 16 février 1940 que le grand égyptologue français Pierre Montet a découvert, dans la nécropole de Tanis, la sépulture de Psousennès..."Le caveau qui fut ouvert en premier lieu était meublé essentiellement d'un grand sarcophage de granit devant lequel on avait déposé les quatre canopes, une grande jarre d'albâtre et des coffrets en bois... Sur la cuve du sarcophage, les noms de Psousennès se lisent partout."
C'est le 16 février 1940 que le grand égyptologue français Pierre Montet a découvert, dans la nécropole de Tanis, la sépulture de Psousennès..."Le caveau qui fut ouvert en premier lieu était meublé essentiellement d'un grand sarcophage de granit devant lequel on avait déposé les quatre canopes, une grande jarre d'albâtre et des coffrets en bois... Sur la cuve du sarcophage, les noms de Psousennès se lisent partout."
Le corps du pharaon se trouve dans le "troisième sarcophage en argent, gravé à l'intérieur et à l'extérieur". Et il continue ainsi son récit : "La momie, toute habillée d'or, y reposait sur une planche d'argent, avec ses six colliers, vingt-deux bracelets de poignet, quatre de genou et de cheville, des pectoraux, des scarabées et des coeurs, doigtiers et sandales d'or, plus de trente bagues, le tout d'un goût parfait."
Dans "La découverte des Trésors de Tanis", Georges Goyon qui faisait partie de la mission se souvient également : "Nous pouvions admirer des amulettes d'or en pendentifs, deux grands et élégants pectoraux d'orfèvrerie sertis d'émaux et de pierres fines, de nombreux scarabées de toutes tailles en lapis ou en hématite, quelquefois pourvus au verso d'un chapitre du Livre des Morts."
Dans "La découverte des Trésors de Tanis", Georges Goyon qui faisait partie de la mission se souvient également : "Nous pouvions admirer des amulettes d'or en pendentifs, deux grands et élégants pectoraux d'orfèvrerie sertis d'émaux et de pierres fines, de nombreux scarabées de toutes tailles en lapis ou en hématite, quelquefois pourvus au verso d'un chapitre du Livre des Morts."
En février 1940, Pierre Montet accueille le roi Farouk à Tanis |
Le roi Farouk viendra, en personne - et accompagné d'une nombreuse suite - assister à l'ouverture du sarcophage. On ne peut que s'étonner que la découverte d'un tel trésor n'ait pas eu un retentissement au moins comparable à celui de la découverte de Toutankhamon... Mais le monde était alors en guerre, et l'accentuation du conflit mondial occupait alors tous les esprits. Dans ce contexte particulièrement instable, la mise en sécurité immédiate du trésor s'imposait. C'est en camion militaire, et sous escorte, qu'il fut transporté au Caire.
On peut, depuis lors, admirer les magnifiques découvertes de la "Thèbes du Nord" au Musée égyptien de la Place Tahrir, et notamment ce pectoral qui a été enregistré au Journal des Entrées sous les références 85788-85789.
On peut, depuis lors, admirer les magnifiques découvertes de la "Thèbes du Nord" au Musée égyptien de la Place Tahrir, et notamment ce pectoral qui a été enregistré au Journal des Entrées sous les références 85788-85789.
Les fouilles de Tanis livreront bien d'autres merveilles et, en 1987, l'exposition "Tanis l'or des pharaons" organisée par Jean Yoyotte au Grand Palais à Paris permettra aux Français, émerveillés, de découvrir une grande partie de ces trésors.
marie grillot
sources :
Georges Goyon, La découverte des trésors de Tanis, 1987
Tanis l'or des pharaons, catalogue de l'exposition Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 26 mars - 20 juillet 1987
Pierre Montet, Tanis - Douze années de fouilles dans une capitale oubliée du Delta égyptien, 1942
Henri Stierlin, Christiane Ziegler, Tanis : trésors des pharaons, Seuil, 1987
Pharaons - Catalogue de l'exposition présentée à l'Institut du monde arabe à Paris, du 15 octobre 2004 au 10 avril 2005
La nécropole royale de Tanis d'après les découvertes récentes
Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 89e année, N. 4, 1945. pp. 504- 517. - Persée
http://www.tanis-sanelhagar.fr/index.php/cadre-historique
Francesco Tiradritti, Trésors d'Egypte - Les merveilles du musée égyptien du Caire,
National Geographic, Les trésors de l'Egypte ancienne au musée du Caire
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