mardi 24 juin 2014

Quand un marchand de vin… succombe à l’ivresse et à la magie de l’égyptologie !

François Joseph Chabas (2 janvier 1817 - 17 mai 1882)

C’est sur le tard que François Joseph Chabas (2 janvier 1817 – 17 mai 1882), marchand de vin de Chalon-sur-Saône, d’origine modeste, rejoindra les milieux de l’égyptologie. Il a 35 ans lorsqu’il découvre, dans une revue, un article dans lequel Nestor l’Hôte expose les principes du déchiffrement tels qu’il les avait appris de son maître Champollion. Cela constituera ce que l’on appelle aujourd’hui un déclic… 

Travailleur infatigable, devenu l’un des notables de sa ville, il a désormais les moyens de se consacrer à sa passion. Il se lance dans l’étude des hiéroglyphes, entre en contact avec Emmanuel de Rougé, qui le guidera dans ses premiers pas. Celui-ci lui conseille ainsi de lire les différentes versions du Livre des Morts et de les comparer.

Il excellera dans l’étude de nombreux textes, dont les plus connus sont les papyrus Amherst, Abbott, ou encore Turin, ainsi que les maximes morales d’Ani et de Ptahhotep.

Il fera de nombreuses publications. En décembre 1860 paraît sa traduction analytique du "Papyrus magique Harris". Son ouvrage, extrêmement complet et documenté, se termine par une étude des textes magiques. Il y ajoute également une étude des fragments du calendrier des jours fastes et néfastes issus du Livre des Morts. Son travail reçoit un grand succès, non seulement du fait de sa grande qualité égyptologique, mais aussi parce qu’il traite de magie, sujet prisé par les savants. 

A partir de là, Chabas est consulté par les plus grands égyptologues. Dans sa correspondance, on retrouve notamment des échanges avec Devéria, Brugsch, Lepsius, Mariette, Maspero, Naville, Prisse d'Avennes…

"Si nous jetons un coup d’œil sur ce qu’a été l’œuvre de Chabas, nous devons reconnaître que, partant de la méthode de Rougé, il a fait avancer très loin ce qui est proprement le déchiffrement, l’intelligence et l’interprétation des textes égyptiens, surtout des papyrus hiératiques qui sont la forme habituelle de la littérature, des livres des anciens Égyptiens. De l’étranger on faisait sans cesse appel à lui, même d’Allemagne où Lepsius le tenait en très haute estime. Il peut être rangé, avec Rougé, parmi les créateurs de l’égyptologie car la connaissance de l’Egypte doit partir de celle de la langue." 

marie grillot 

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